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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston
Autoren: Carolyn Grey
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pas, trancha-t-il avec un petit rire désabusé. La
réciproque est également vraie. Quelle ironie, ne trouvez-vous pas ?
    Elle
s’agitait fébrilement pour se défaire de ses attaches, mais ne réussit qu’à se
taillader davantage la peau.
    –  Je vous en prie… Je
ferai ce que vous voudrez…
    Déjà, l’homme
s’éloignait dans la nuit.
    –  Inutile
de me supplier, jeta-t-il par-dessus son épaule. Je n’ai que faire de vos
pleurs.
    –  Oserez-vous
me juger encore après m’avoir infligé ce châtiment inique ? Vous ne
pourrez vivre avec un meurtre sur la conscience !
    –  Quelle
importance ? Vous m’avez tué. Désormais, je traverserai ma vie comme un
fantôme.
    Il continua de
s’éloigner, jusqu’à disparaître de sa vue.
    –  Au secours, hurla-t-elle
à pleins poumons.
    Sa voix lui parvint de
nouveau, lointaine et indifférente.
    –  Il est tout aussi
inutile de crier. Nul ne peut vous entendre.
    Le couvercle du cercueil
se refermait sur son visage livide quand elle se résolut à abattre sa dernière
carte.
    –  Attendez !
Attendez, je suis enceinte ! Je porte votre enfant !
    Le
couvercle s’immobilisa, puis ce fut le silence. Une longue minute s’écoula
avant que l’homme ne le rompît.
    –  Encore un mensonge…
    Elle
ne pouvait le voir, il était trop loin du cercueil, mais dans sa voix
transperçait déjà le trouble. Elle poussa son avantage.
    –  Si vous me tuez, vous
tuerez également notre enfant.
    Un
autre silence s’instaura, interminable. Son sort se jouait en cet instant
précis, et elle ne pouvait qu’attendre le dénouement, le cœur au bord de
l’implosion.
    –  « Notre »
enfant, lâcha enfin l’homme d’un ton sarcastique. Même si vous dites vrai, ce
dont je doute, rien ne me prouve que cet enfant est bien de moi.
    –  Il l’est, je vous le
jure.
    –  Ne
jurez pas ! Vos serments n’ont aucune valeur à mes yeux.
    Un
bruit de pas, et sa haute silhouette réapparut près du cercueil. Cette fois, il
tenait une lanterne qu’il alluma. Il se pencha vers elle et dirigea le faisceau
de lumière vers son visage. Éblouie, elle cligna des yeux.
    –  Répétez-le
moi, gronda-t-il en posant sa main libre sur le cou gracile de la jeune femme.
    Elle frémit au contact
de ses doigts brûlants, mais persista :
    –  Je suis enceinte…
    Il
se pencha davantage, et leurs visages se frôlèrent presque. Il la scruta
pendant ce qui lui parut être une éternité, cherchant à lire en elle, soupesant
les chances qu’elle lui ait dit la vérité. Pour finir, il se redressa, les
traits contractés.
    –  Si vous m’avez trompé…
    –  Ce n’est pas le cas,
coupa-t-elle vivement.
    Il hésita encore, puis
adressa un signe à l’un de ses hommes.
    Une
vague d’euphorie la submergea, si intense qu’elle lui coupa le souffle. Elle
n’était pas certaine d’être enceinte en réalité, mais peu importait. Elle était
sauvée.
    On
lui défit ses liens, et elle s’assit en massant ses poignets endoloris. Malgré
son empire sur elle-même, elle tremblait de tous ses membres en s’extrayant
péniblement du cercueil. Les jambes faibles, elle trébucha, mais l’homme
n’esquissa pas un mouvement pour l’aider. Il la contemplait avec une expression
indéchiffrable.
    –  Ne
vous réjouissez pas. La vie que je vous réserve aura si peu d’attraits que vous
regretterez peut-être bientôt de ne pas être morte aujourd’hui.
    Il
s’était rapproché et lui enserrait le bras d’une poigne de fer. Elle ne tenta
pas de se dégager.
    –  Si
vous essayez de fuir, ajouta-t-il d’une voix rauque, je vous retrouverai, et
cette fois-ci je ne vous épargnerai pas.
    Elle releva la tête,
l’affronta du regard.
    –  Je suis votre femme.
Quoi qu’il arrive, nous sommes liés.
    Il lâcha son bras et lui
tourna le dos.
    –  Vous
n’imaginez pas à quel point je le regrette, Aerith, rétorqua-t-il avec
amertume.
    Elle
le regarda s’éloigner parmi les tombes éparses du cimetière puis soupira, les
yeux baissés sur la sinistre fosse préparée à son intention :
    –  Pas autant que moi,
Julian.
     
    … a
timore inimici serva vitam meam. »
    … protège ma vie contre l’ennemi que je
crains. »
    Psaume 64 de David
     
    10 janvier
1862
    Le
dos douloureux, Mary Ann se redressa lentement et s’assit sur ses genoux. Avec
un soupir de lassitude, elle reposa le chiffon enduit de cire sur le parquet
luisant, essuya ses mains rougies et calleuses
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