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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank
Autoren: Anne Frank
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les carnets. Toutefois, en entendant l’allocution du ministre Bolkestein à la B.B.C., qui avait souligné à quel point le témoignage de gens ordinaires serait précieux, elle s’était décidée à remanier elle-même son journal en vue d’une éventuelle publication(1). Aussi a-t-elle commencé, deux mois et demi avant son arrestation, une seconde version du journal, celle-ci étant rédigée sur les feuilles volantes. Elle a débarrassé cette version de détails qu’elle jugeait anodins, de passages où elle parle de ses sentiments envers Peter ou encore des réflexions désagréables à l’égard de sa mère. Il ne faut pas oublier qu’Anne Frank s’est cachée pendant deux ans, de l’âge de treize ans à l’âge de quinze ans, des années particulièrement marquantes où l’on passe de l’enfance à l’adolescence. Anne Frank s’est donc en quelque sorte autocensurée dans cette seconde version. C’est pourtant cette version qu’Otto Frank a reprise pour Het Achterhuis, sans doute parce qu’il estimait qu’aux yeux de sa fille il s’agissait d’un texte plus abouti.
    Une autre raison explique son choix : la première version d’Anne est incomplète. Elle s’interrompt le 5 décembre 1942 pour reprendre plus d’un an après, le 22 décembre 1943. Or la seconde version couvre cette période ; elle reprend sans doute également des carnets égarés où était consignée la partie intermédiaire manquante de la première version. Cependant, la seconde version est elle aussi incomplète, car Anne Frank a cté arrêtée avant de pouvoir finir sa réécriture. Là où il manque des éléments, Otto Frank s’est vu obligé de puiser tantôt dans la première version, tantôt dans la seconde. Il se sert parfois de la liste de noms qu’avait faite Anne Frank, en vue de la publication du journal, pour donner un pseudonyme à chacun des personnages. Il supprime certains passages, notamment lorsqu’il les estime trop intimes, quelques-uns ayant trait à la sexualité par exemple ou aux camarades de classe d’Anne, d’autres étant insultants à l’égard de certaines personnes : Édith Frank ou le M. Dussel du Journal. Il arrive même à Otto Frank d’ajouter des parties du texte qu’Anne avait choisi de supprimer pour donner une image plus fidèle de sa fille, quelques lettres sur Peter en particulier.
    Il existe une autre édition du journal d’Anne Frank, intitulée Les Journaux de Anne Frank (2) , qui présente les différentes versions du journal in extenso et permet donc de comparer la version sur les carnets, la réécriture d’Anne sur les feuilles volantes et le texte publié sous le titre Journal de Anne Frank. De cette édition, il ressort nettement qu’Anne Frank n’avait pas dès le départ structuré son journal de façon systématique. En effet, dans un premier temps, Anne n’avait pas encore choisi de rédiger son journal sous forme de lettres. Elle commence par s’adresser directement à son journal. Au bout de deux mois, elle écrit ses premières lettres, adressées à différents interlocuteurs, puis, beaucoup plus tard, elle choisit Kitty pour confidente. C’est ce qui donne cette forme aboutie au Journal de Anne Frank, qui est davantage le produit d’une adolescente de quinze ans que celui d’une enfant dont la maturité se développe peu à peu.
    La nouvelle version ici publiée restitue de nombreux passages absents de la version de 1947.
     
     
    1 L’édition définitive du Journal, ici publiée, contredit cette version. En outre, selon une correspondance du Dr Vincent C. Frank-Steiner, c’est Otto Frank et non Anne qui entreprit de supprimer de nombreux passages du Journal.
    2 Calmann-Lévy, 1989.
     
     
     
    L’AUTHENTICITÉ DU JOURNAL
     
     
    Le Journal de Anne Frank a fait l’objet de nombreuses attaques mettant en cause son authenticité, sans doute parce qu’il a valeur de symbole et que, ce faisant, l’on pense pouvoir revenir sur un fait établi : le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces attaques tirent partie de l’impression de flou que pouvait susciter une étude superficielle de Het Achterhuis du point de vue de son contenu et de sa genèse. Dès 1957, on avançait dans le journal suédois Fria Ord que Meyer Levin, un critique américain auquel Otto Frank avait initialement confié l’adaptation théâtrale du Journal, en était le véritable auteur. Cet argument devait être repris en 1967 dans la revue
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