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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank
Autoren: Anne Frank
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pitreries, de ses admirateurs, de ses jeux, est bien loin de la jeune fille qui, le 15 juillet 1944, trois semaines avant son arrestation, s’interroge sur la nature de l’homme et réaffirme sa foi dans un monde meilleur. Le Journal contient également les réflexions d’une adolescente sur une période de l’histoire, sur la guerre. Dans cet univers clos qu’est l’Annexe, Anne se tourne vers l’extérieur et, paradoxalement, élargit son champ de vision, en s’instruisant, en s’informant sur les événements du dehors. Ces deux aspects du Journal, l’un introspectif et l’autre social, se juxtaposent dans les lettres d’Anne de façon parfois touchante. Son ton reste souvent très enfantin, impulsif, lorsqu’elle se sent incomprise, puis devient beaucoup plus adulte, réfléchi, dès qu’elle aborde des questions philosophiques. Sa curiosité, son naturel, sa spontanéité nous livrent par instants le spectacle d’un individu totalement désarmé, parfois profondément découragé, qui s’exclame en janvier 1943 : « Juifs aussi bien que chrétiens attendent, le monde entier attend, et beaucoup attendent la mort. » Elle ne perd pourtant ni ses espoirs, ni son esprit combatif. « Il ne sert à rien de rester sombres comme nous le sommes maintenant, ni à nous- mêmes, ni à ceux qui sont en danger », ou encore, « il m’est absolument impossible de tout construire sur une base de mort, de misère et de confusion… quand je regarde le ciel, je pense que tout ça changera et que tout redeviendra bon », s’exclame-t-elle. Anne amuse. Elle remarque les petites manies et les faiblesses de chacun, depuis Hermann Van Pels, qui pour le moindre rhume « se gargarise… se désinfecte les dents, la langue…», jusqu’aux effarouchements d’Augusta Van Pels, en passant par les tendances à pontifier de Fritz Pfeffer qu’elle appelle l’« honorable pédagogue », ou encore les petits noms que se donne le couple Van Pels. Son don de l’observation et sa psychologie parfois très fine donnent lieu à des passages au style tranchant, au ton caustique. Anne ironise. La description d’Hitler allant féliciter ses soldats blessés en est un exemple grinçant. Anne émeut. Il n’est que de constater sa joie et sa peur à l’idée éventuelle de sortir pour se faire examiner les yeux – elle s’empresse d’aller chercher un manteau devenu trop petit – ou encore sa panique quand, alors qu’à la suite de terribles bombardements en juillet 1943, elle remplit une valise, sa mère lui demande : « Où veux-tu fuir ? »
    Anne, avec son regard innocent, nous fait part de son profond étonnement face aux agissements d’êtres brutaux qu’elle n’était pas préparée à comprendre. Elle exprime sa compassion pour ceux qui souffrent. Elle rêve, elle s’insurge. Cette jeune fille à la personnalité attachante nous fait partager deux années de sa vie. Dans ses écrits reviendront sans cesse les mêmes thèmes. Aux interrogations habituelles d’une adolescente se mêle l’angoisse d’une recluse.
     
     
    La claustration et la peur
     
    Peu après son arrivée, Anne confie à son journal : « Je me sens oppressée… par le fait de ne jamais pouvoir sortir et j’ai grand-peur que nous soyons découverts et fusillés. » Un an plus tard, elle avoue que son souhait le plus cher serait « d’être chez moi, de pouvoir circuler librement, d’être dirigée dans mon travail, donc de retrouver l’école ». La vie des clandestins s’organise autour d’un schéma structuré. Dès son arrivée, Dussel (F. Pfeffer) est d’ailleurs initié au fonctionnement de l’Annexe. Ce schéma répond donc à des exigences précises : ne pas se faire prendre, rester silencieux et invisible, mais aussi poursuivre une vie à peu près normale, permettant la cohabitation de huit personnes en situation d’attente permanente dans un espace relativement réduit. Aussi les détails de la vie quotidienne – les chicaneries domestiques, les histoires scatologiques, l’alimentation, les occupations de chacun – occupent-ils une place importante dans le Journal. Des échappées se présentent régulièrement : les visites des « protecteurs », les nouvelles de la B.B.C., pour Anne et Peter la fenêtre du grenier, d’où ils regardent le ciel, et pour Anne et Margot la fenêtre du bureau de devant, d’où elles regardent la rue. Au sentiment de claustration des clandestins s’ajoute la peur
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