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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam
Autoren: Axel Aylwen
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l'ordre,
capitaine », dit le Malais avec un sourire méprisant.
    Le premier réflexe de Phaulkon avait été de réduire ce
chien en bouillie. Mais il lui fallait d'abord savoir pourquoi Faiçal
l'attaquait maintenant et pourquoi il le faisait seul. Les enjeux étaient trop
gros. Si par hasard le Malais était au courant de la cargaison cachée...
    «Pourquoi tes amis ne sont-ils pas avec toi?
interrogea-t-il.
    — À quoi ça t'avancerait de le savoir, répliqua
Faiçal, quand tu pourriras en enfer avec les autres infidèles? »
    S'excitant lui-même, le Malais chargea, décochant un
méchant coup de pied vers l'entrejambe de Phaulkon. Le Grec esquiva et avança
les mains pour se protéger, mais n'amortit qu'en partie le coup. Grimaçant de
douleur, il saisit le pied du Malais, le tira de toute sa force d'un côté.
Faiçal poussa un hurlement mais, avec une agilité d'acrobate, il fit rouler
tout son corps et libéra son pied. Quelque peu chancelant, il était apparemment
blessé au pied droit et le Grec attaqua. Il décocha au plexus de Faiçal un
formidable coup de poing mais, même si le Malais ne réagissait pas avec sa
vivacité habituelle, il parvint à faire un pas de côté : le Grec ne fit que lui
effleurer la cage thoracique.
    C'était quand même suffisant pour lui couper le souffle
et, tandis que Faiçal s'efforçait de reprendre haleine, Phaulkon plongea sous
son épaule et passa le bras droit par-dessus la tête du Malais, l'emprisonnant
dans une étreinte d'acier. L etau se resserra et les premiers cris de Faiçal
s'étranglèrent bientôt dans sa gorge.
    « Si tu veux garder la vie, tu ferais mieux de parler,
cria Phaulkon. Pourquoi cette attaque? » Son étreinte se resserra. Le Malais
avait les yeux exorbités. Puis, lentement, son adversaire relâcha la pression
pour lui permettre de s'exprimer.
    « Berhenti disitu! Jengan dekat! Reste où tu es! »
    Les cris étaient venus de derrière. Phaulkon pivota,
entraînant Faiçal avec lui. À quelques pas de là, en haut de l'escalier des
cabines, Achmed et Mohammed avaient surgi, kriss à la main. Les deux hommes
hésitèrent un moment, puis une expression soucieuse se dessina sur le visage
d'Achmed. Il remit le kriss dans son pagne, faisant signe à son compagnon d'en
faire autant.
    « Tuan Kapten, ça va ? demanda-t-il sur un ton
obséquieux. Nous avons entendu des cris et nous sommes accourus. Est-ce que ce
chien s'est mal conduit? » fit-il en désignant Faiçal.
    Phaulkon dévisagea Achmed, le second qui dirigeait
l'équipage : faux comme un jeton, mais habile marin. Étais-tu derrière ce
coup-là, vermine? se demanda-t-il. Et pourquoi ?
    « Ton camarade a essayé de me tuer alors que je
sommeillais, si c'est ce que tu appelles mal se conduire, répondit sèchement
Phaulkon.
    — Laisse-le-moi, Tuan Kapten, s'exclama Achmed
furieux, je t'en prie. Ce chien nous a déshonorés. » Il approcha et Phaulkon se
crispa, s'attendant à quelque traîtrise.
    « Ne bouge pas, Achmed. Je l'interrogerai moi-même.
    — C'est un membre de mon équipage, Tuan. J'en suis
responsable et je dois le punir pour que nous retrouvions notre honneur. »
Achmed avançait toujours, avec l'air de vouloir s'excuser.
    « Ne bouge pas, lança Phaulkon. Tu l'auras quand j'en
aurai terminé avec lui. »
    Là-dessus, on entendit un bruit de pieds nus et la
silhouette dégingandée de Richard Burnaby apparut sur les dernières marches de
l'escalier, vêtu d'une chemise de nuit blanche qui lui tombait jusqu'aux
chevilles et armé d'un mousquet. Juste derrière lui, Thomas Ivatt, un petit
Anglais avec une épaisse crinière de cheveux bruns et crépus. Tous deux étaient
hors d'haleine.
    « Que diable se passe-t-il ? » demanda Burnaby, braquant
son mousquet sur les Malais. Achmed s'arrêta à deux pas de Phaulkon. « Ça va,
Constant ? cria Burnaby.
    — Oui, Richard. Seulement un petit malentendu avec
Faiçal.
    — Je vous en prie, expliquez à Son Excellence que
nous ne pouvons pas supporter un tel déshonneur », demanda Achmed à Phaulkon
d'un ton suppliant. Pas question pour lui de communiquer directement avec
Burnaby : l'honorable responsable de la Compagnie des Indes orientales au Siam
ne comprenait pas un mot de malais.
    « Richard, dit Phaulkon, Achmed tient beaucoup à faire
justice lui-même. Tenez-le en joue.
    — Tuan Kapten, fit Achmed s'adressant à Phaulkon.
Faiçal que voici est, pour ma honte éternelle, mon frère de sang. Permettez-moi
de l'interroger
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