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Le Droit à La Paresse - Réfutation Du «droit Au Travail» De 1848

Le Droit à La Paresse - Réfutation Du «droit Au Travail» De 1848

Titel: Le Droit à La Paresse - Réfutation Du «droit Au Travail» De 1848
Autoren: Paul Lafargue
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1863, et publié dans L’Économiste français de la même
époque.
    [10] L. -R. Villermé, Tableau de
l’état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton,
de laine et de soie, 1848. Ce n’était pas parce que les Dollfus,
les Kœchlin et autres fabricants alsaciens étaient des
républicains, des patriotes et des philanthropes protestants qu’ils
traitaient de la sorte leurs ouvriers ; car MM. Blanqui,
l’académicien, Reybaud, le prototype de Jérôme Paturot, et Jules
Simon, le maître Jacques politique, ont constaté les mêmes aménités
pour la classe ouvrière chez les fabricants très catholiques et
très monarchiques de Lille et de Lyon. Ce sont là des vertus
capitalistes s’harmonisant à ravir avec toutes les convictions
politiques et religieuses.
    [11] Les Indiens des tribus
belliqueuses du Brésil tuent leurs infirmes et leurs
vieillards ; ils témoignent leur amitié en mettant fin à une
vie qui n’est plus réjouie par des combats, des fêtes et des
danses. Tous les peuples primitifs ont donné aux leurs ces preuves
d’affection : les Massagètes de la mer Caspienne (Hérodote),
aussi bien que les Wens de l’Allemagne et les Celtes de la Gaule.
Dans les églises de Suède, dernièrement encore, on conservait des
massues dites massues familiales, qui servaient à délivrer les
parents des tristesses de la vieillesse. Combien dégénérés sont les
prolétaires modernes pour accepter en patience les épouvantables
misères du travail de fabrique !
    [12] Au Congrès industriel tenu à
Berlin le 21 janvier 1879, on estimait à 568 millions de francs la
perte qu’avait éprouvée l’industrie du fer en Allemagne pendant la
dernière crise.
    [13] La Justice, de
M. Clemenceau dans sa partie financière, disait le 6 avril
1880 : « Nous avons entendu soutenir cette opinion que, à
défaut de la Prusse, les milliards de la guerre de 1870 eussent été
également perdus pour la France, et ce, sous forme d’emprunts
périodiquement émis pour l’équilibre des budgets étrangers ;
telle est également notre opinion. » On estime à cinq
milliards la perte des capitaux anglais dans les emprunts des
Républiques de l’Amérique du Sud. Les travailleurs français ont non
seulement produit les cinq milliards payés à
M. Bismarck ; mais ils continuent à servir les intérêts
de l’indemnité de guerre aux Ollivier, aux Girardin, aux Bazaine et
autres porteurs de titres de rente qui ont amené la guerre et la
déroute. Cependant il leur reste une fiche de consolation :
ces cinq milliards n’occasionneront pas de guerre de
recouvrement.
    [14] Sous l’Ancien Régime, les
lois de l’Église garantissaient au travailleur 90 jours de repos
(52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était
strictement défendu de travailler. C’était le grand crime du
catholicisme, la cause principale de l’irréligion de la bourgeoisie
industrielle et commerçante. Sous la Révolution, dès qu’elle fut
maîtresse, elle abolit les jours fériés ; et remplaça la
semaine de sept jours par celle de dix; afin que le peuple n'eût
plus qu'un jour de repos sur dix. Elle affranchit les ouvriers du
joug de l’Église pour mieux les soumettre au joug du travail.
La haine contre les jours fériés n’apparaît que lorsque la moderne
bourgeoisie industrielle et commerçante prend corps, entre les XVe
et XVIe siècles. Henri IV demanda leur réduction au pape ; il
refusa parce que « une des hérésies qui courent le jourd’hui,
est touchant les fêtes » (lettre du cardinal d’Ossat). Mais,
en 1666, Péréfixe, archevêque de Paris, en supprima 17 dans son
diocèse. Le protestantisme, qui était la religion chrétienne,
accommodée aux nouveaux besoins industriels et commerciaux de la
bourgeoisie, fut moins soucieux du repos populaire ; il
détrôna au ciel les saints pour abolir sur terre leurs fêtes.
La réforme religieuse et la libre pensée philosophique n’étaient
que des prétextes qui permirent à la bourgeoisie jésuite et rapace
d’escamoter les jours de fête du populaire.
    [15] Ces fêtes pantagruéliques
duraient des semaines. Don Rodrigo de Lara gagne sa fiancée en
expulsant les Maures de Calatrava la vieille, et le Romancero narre
que :
Las bodas fueron en Burgos,
Las tornabodas en Salas :
En bodas y tornabodas
Pasaron siete semanas.
Tantas vienen de las gentes,
Que no caben por las plazas…
(Les noces furent à Burgos, les retours de noces à Salas :
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