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Le Dernier Maquisard

Titel: Le Dernier Maquisard
Autoren: Alain Pecunia
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jour, nous étions délogés d’ici, que ceux qui veulent
poursuivre le combat le rejoignent. Demandez « Marceau »
et dites que vous êtes des gars à moi.
    Leur commandant, il a hésité. Je crois qu’il me méprisait
même.
    Le capitaine du renseignement militaire allemand qui m’a
interrogé, peut-être que lui aussi il me méprisait. Mais il ne me
l’a pas montré. Par contre, il m’a bien fait sentir que je n’avais
pas le choix. Que je devais assumer d’être un traître dans tous les
cas, puisque, si je refusais d’infiltrer le maquis du
« capitaine Marceau » ou si je changeais d’avis une fois
sur place, il se chargerait de faire savoir à la Résistance que
j’avais vendu mon maquis actuel.
    – Nous n’aurons même pas besoin de vous exécuter nous-mêmes,
vous voyez. Vos « amis » s’en chargeront, avait-il
conclu. Alors soyez bien raisonnable.
    En fait, ce maquis au sud de la Loire, ils connaissaient
approximativement son emplacement et sa zone de rayonnement.
    L’anéantir n’était pas un problème pour eux sur le plan
militaire. Ils pouvaient même en charger la Milice. À la limite,
l’attaquer n’était même pas une nécessité en soi.
    Ce qui les intéressait, c’était de mettre la main sur le
légendaire et insaisissable « capitaine Marceau », le
commandant départemental FFI.
    – Ce monsieur nous intéresse depuis longtemps. Il a beaucoup de
choses à nous dire sur l’organisation des terroristes dans sa
région. Mais il est insaisissable et nous ne savons pas qui il
est.
    Ils avaient donc besoin de moi pour l’identifier et recueillir
suffisamment d’informations pour leur permettre de monter une
attaque surprise au cours de laquelle « Marceau » devait
être fait prisonnier vivant à tout prix.
    Pour que mon arrestation reste secrète, je fus détenu une
dizaine de jours dans un cantonnement allemand. Le temps d’être
« préparé » à ma mission.
    Plusieurs fois, le capitaine de l’Abwehr m’a fait répéter mon
histoire.
    Le maquis avait été attaqué par surprise et anéanti. Dans
l’affolement, nous avions été trois ou quatre à nous en sortir. Du
moins, c’est ce que je croyais. Car je n’avais pensé qu’à m’enfuir
et me cacher avant de rejoindre, dès que possible, suivant en cela
les recommandations de notre chef, le maquis
« Marceau ».
    Il me rassurait également. Si j’avais été plus âgé,
« Marceau » se méfierait sûrement. Mes dix-neuf ans et ma
qualité d’étudiant n’éveilleraient pas ses soupçons.
    Le huitième jour, le capitaine me présenta un Français d’une
cinquantaine d’années qui habitait la sous-préfecture de ce
département de la Loire et qu’il avait fait venir exprès.
    Un type rondouillard et d’aspect sympathique qui inspirait la
plus absolue confiance.
    Je n’en sus pas plus sur lui, sinon qu’il semblait exercer une
profession qui lui permettait de se déplacer facilement.
    Il serait mon contact et c’est à lui que je devais communiquer
les informations que j’étais chargé de recueillir.
    La transmission de ces informations était le point délicat. Il
était hors de question d’envisager une rencontre en ville, car il
était peu réaliste d’imaginer qu’on me laisserait libre de mes
mouvements. Donc, cet agent de l’Abwehr viendrait à moi.
    Sur une carte d’état-major, il me montra la zone forestière où
se situait le maquis et m’apprit à me familiariser avec la
topographie des lieux pour mieux me repérer une fois sur place. Il
m’indiqua plus précisément le lieu-dit « La Mare » qui se
trouvait à l’orée des bois et où aboutissait un chemin vicinal
menant à la départementale.
    – Au bout d’une quinzaine de jours, ils t’auront moins à l’œil,
me et moi je m’y trouverai également.
    – Mais ils vont vous repérer, m’inquiétai-je.
    – Je me ferai passer pour un négociant en bois en quête de
coupes si un de tes « amis » m’intercepte. En cette
période, il faut pas mal de bois pour les gazogènes et c’est donc
un alibi parfait.
    Il fut décidé qu’à partir de mon quinzième jour de présence dans
le maquis il viendrait me rejoindre au lieu convenu tous les trois
jours, entre quatorze et seize heures.
    – Le dix-huitième jour, je viendrai entre quatorze et quinze
heures, et entre quinze et seize heures le vingt et unième jour.
Mais il n’y aura pas de troisième
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