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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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tombée malade en raison des grands froids, le roi revint à Versailles sans que sa présence ne modifie en rien les choses.
    Le souverain reçut Bamberg et demanda qu'il vînt accompagné de Marion dont, disait-il, « l'inaltérable fraîcheur est un ravissement ».
    C'était une fin d'après-midi assez sinistre, la nuit tombant rapidement.
    Le roi écouta l'exposé succinct et très sobre des raisons qui poussaient Bamberg à quitter l'armée. Il hochait parfois la tête, comme s'il savait tout cela. Puis il se leva et s'approcha de la cheminée, tendant les mains vers les flammes :
    — D'autres avant vous ont agi ainsi qui avaient vécu toute leur vie militaire en quelques années. Peut-être savaient-ils qu'après de folles ascensions, on ne peut que retomber, parfois dans la médiocrité, et qu'ils ne voulaient pas vivre cela. C'est très sage et vous me rappelez un homme qui est cher à mon coeur et quitta l'armée au sommet de sa gloire : le maréchal Loup de Pomone, comte de Nissac 1 , qui serait un lointain de vos cousins ?
    — En effet, Majesté.
    Le roi sourit, mais avec un fond de tristesse en le regard :
    — Je crois que vous serez heureux, tous les deux.
    Puis, comme un comédien change de masque, il laissa là son désarroi passager et, raccompagnant le couple :
    — Savez-vous bien que nous allons gagner cette guerre d'Augsbourg ?
    *

    Les premiers acomptes provenant de la vente du coffre des Templiers arrivèrent et la distribution commença par les dragons du rang. Riches, le bagage fait, des dizaines de dragons des Opérations Spéciales n'attendaient plus qu'une chose : qu'on les lance contre Von Ploetzen et la redoutable meute qu'il devait mettre sur pied.
    C'était là le terme en quelque sorte moral de l'engagement de ces hommes et la liberté de Von Ploetzen constituait pour eux le dernier obstacle à une vie heureuse.
    *

    Giovanni Gazzi, marquis de Pontecorvo et général des jésuites, ne rêvait, lui aussi, que de la capture et surtout de la mort du comte prussien car il le percevait tels ces fauves qui, en un ultime mouvement rageur, peuvent encore semer la mort.
    *

    Mais depuis peu, le séduisant Italien couvert de femmes et toujours très recherché bien qu'il ne fût plus un jeune homme - il avouait cinquante-deux ans mais avait dépassé les cinquante-huit - connaissait sur un autre terrain des jours dont il ne savait s'ils étaient difficiles ou les plus beaux de sa vie.
    On se souvient peut-être, la nuit de la libération de Marion, du souper comprenant celle-ci, Bamberg, Lagès-Montry, Mortefontaine et Pontecorvo. Un souper un peu improvisé chez une belle Italienne de trente-sept ans, la comtesse de Volterri.
    Menue mais le corps harmonieux, très joli visage, yeux verts pailletés de doré, petit nez minuscule, d'une grande féminité... mais sans aucun intérêt physique pour Pontecorvo adepte d'un modèle unique dit « fessu et dodu ».
    Bien que d'une grande intelligence, Pontecorvo ne s'était jamais posé la question de savoir si, en amour, la nature ne dispose pas des dogmes.
    Il eut tort !
    Sans méfiance, ses amis partis, il avait accepté de demeurer encore un peu avec sa compatriote laquelle « rêvait tant de parler italien ». Le pauvre homme ignorait, bien entendu, que depuis fort longtemps, la comtesse de Volterri se trouvait folle amoureuse de lui et l'eût-il su qu'il eût sans doute été triste pour elle car vraiment ce petit cul certes bien fait, ces petits seins certes émouvants, ces proportions qui certes en faisaient une jolie femme mais non, mille fois non, quelle plaisanterie. Il manquait là trente bons kilos pour qu'il entrouvre paresseusement une paupière de crocodile vaguement intéressé. Symptôme étrange : il commença par aimer ses doigts et aurait dû fuir en courant en la nuit glacée !
    Elle remuait beaucoup les mains en parlant et faisait ainsi teinter les pièces carthaginoises de ses invraisemblables bracelets. Puis, insensiblement, il s'intéressa à son regard - oh l'imprudent!... -, à son sourire - c'en était fait de lui !... -, et enfin à elle tout entière : il était perdu !
    La déshabillant, regardant avec la curiosité de qui découvre ce corps merveilleusement harmonieux en ses proportions, éprouvant d'une main tendre la fermeté du « plus joli petit cul qu'il vît jamais », ainsi qu'il le confessa plus tard à son aimée, le jésuite au coeur invaincu croyait encore maîtriser la situation mais il entra en amour comme
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