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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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vie.
    Mais il n'avait pas besoin de ce cadeau pour penser souventes fois au duc de Bamberg et à la folle aventure du Conseil des Troubles...
    ***
    Giovanni Gazzi, marquis de Pontecorvo et général des jésuites, était un homme aux multiples qualités. Cependant, la bonne foi ne figurait point au nombre de celles-ci.
    Bien qu'il ait vu pire, il se déclara « profondément choqué et affecté » par l'affaire de la calotte crânienne de Von Ploetzen organisée par le pape.
    Il est vrai que cela arrangeait ses affaires...
    Aussi, sans donner à son acte quelque éclat que ce fût, il quitta son poste puis l'Église pour épouser la comtesse de Volterri.
    Elle était belle, il avait du charme. Elle avait de l'esprit, on connaît son intelligence. Elle était très riche, il l'était plus encore. Elle était folle de lui, il était, pour elle, au-delà de la folie.
    C'est peu de dire qu'ils furent heureux. Oui, ils furent heureux et n'eurent aucun enfant. Le marquis professait en effet qu'un enfant est toujours l'espion de ses parents et que question espionnage, il avait assez donné.
    On leur fit donc une réputation d'égoïstes qu'ils se hâtèrent suavement de confirmer.
    Il arrivait à Pontecorvo de songer à l'affaire du Conseil des Troubles, à l'escadron des Opérations Spéciales et à Tancrède de Bamberg. Une mélancolie le prenait alors et, saisissant son mandolino 1 , il chantait en s'accompagnant de son instrument à cordes et en pleurant d'abondance.
    Au bout de dix minutes environ, toute tristesse l'abandonnait. Il allait alors manger puis faire l'amour à son épouse.
    L'idée, au reste saugrenue, ne lui vint jamais de chercher Dieu en tout cela...
    ***
    Marie-Thérèse vécut encore une dizaine d'années mais ce fut elle qui fut servie car le duc engagea une jeune femme du pays. La vieille servante maugréa pour la forme mais fut en fait ravie, d'autant qu'elle prenait ses repas avec le duc et la duchesse lesquels aimaient souper à la cuisine, devant le feu, sur une vieille table de bois.
    Le seul travail qu'elle parvint à obtenir fut de porter l'écuelle de lait à Eugène et Louise, le couple de hérissons.
    À quoi s'ajoutait, lorsque le duc trop amoureux l'oubliait, d'aller souhaiter bonne nuit à la chouette Iseult, aussi vieille et ronchon qu'elle l'était elle-même.
    ***
    Le chien Scrub dut, sa vie durant, lutter contre l'embonpoint. C'est qu'il prenait fort peu d'exercice, le duc détestant la chasse.
    Grâce à son maître attentif, qui n'abandonnait jamais un compagnon d'armes, Scrub connut les ivresses de l'amour... auxquelles il préféra toujours une soupe abondante.
    À la fin de sa vie, malgré ses rhumatismes, il prit l'habitude d'aller se promener du côté du cimetière. Peut-être, comme le suggéra Bamberg, était-ce surtout pour se souvenir de ce à quoi il avait échappé et mesurer la longueur du chemin parcouru...
    ***
    Marion de Montigny, duchesse de Bamberg, général-duc de Montigny-Bamberg. Ils avaient tant rêvé, elle et lui, de se fondre l'un en l'autre qu'il est difficile, même trois siècles après, de ne les point percevoir ainsi.
    On sait fort peu de chose les concernant, si ce n'est l'impression de totale complicité qui les unissait bien qu'ils eurent à surmonter une épreuve : ils ne pouvaient avoir d'enfants.
    Curieusement, cela leur fit goûter davantage la vie, sachant que s'éteindrait le vieux nom glorieux de Bamberg et, avec lui, tous ces bruits autour de l'Atlantide.
    La vie était douce à Montigny, et pour tout le monde.
    Le 31 août 1715, à Versailles, à huit heures et quart du matin, le vieux roi rendit l'âme. Il déliait ainsi le duc d'une promesse secrète : accourir le délivrer si on le faisait prisonnier.
    Le duc et la duchesse firent alors leurs adieux, laissant par-devant notaire terres et château à la communauté des anciens des Opérations Spéciales.
    D'après les témoignages recueillis, et tous unanimes, le couple semblait très calme, heureux et détendu. Ils partirent à cheval par un matin bleu et rose de septembre.
    Nul ne les revit jamais, nul n'entendit plus parler d'eux, ni de la pierre noire.
    Pour Pontecorvo et Mortefontaine, il ne fut pas douteux, cette fois, qu'il ne restait plus rien de la fabuleuse Atlantide...
    ***
    Le trésor des Templiers. Si l'Église fut de longue date toujours assez avide, en revanche, elle sait ne point se presser. Concernant le trésor des Templiers, sa position fut définitivement arrêtée :
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