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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes
Autoren: J. M. Auel
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aux hommes et aux femmes de dormir ensemble tant qu'ils n'auraient pas trouvé une nouvelle caverne, afin que les hommes consacrent leur énergie à la célébration des rites et donnent à tous le sentiment qu'aucun effort n'était épargné pour les rapprocher du but.
    Cette interdiction ne dérangeait guère Iza dont le compagnon avait péri dans l'éboulement. Elle avait manifesté un chagrin convenable lors de ses funérailles - le contraire e˚t été néfaste - mais elle n'était pas vraiment affligée de sa disparition. La cruauté et les exigences du défunt n'étaient un secret pour personne. Il n'y avait jamais eu la moindre tendresse entre eux. Elle ignorait le parti que Brun lui réservait à présent. Il faudrait bien que quelqu'un subvienne à ses besoins et à ceux de l'enfant qu'elle portait en elle, mais tout ce qu'elle espérait, c'était de pouvoir continuer à préparer les repas de Creb.
    Il avait toujours partagé leur feu. Iza savait qu'il n'avait pas plus qu'elle-même apprécié son compagnon disparu, bien qu'il ne se f˚t jamais mêlé de leurs problèmes personnels. Elle avait toujours considéré comme un bonheur de cuisiner pour Mog-ur, mais surtout elle s'était prise pour son frère d'une affection comme beaucoup de femmes rêvent d'en éprouver pour le compagnon de leur vie.
    La condition de son frère attristait parfois Iza. Il aurait pu prendre une compagne s'il l'avait voulu, mais elle savait qu'en dépit de ses pouvoirs magiques et de son rang élevé dans le clan, aucune femme ne regardait jamais son corps difforme et son visage balafré sans une répulsion dont il était lui-même parfaitement conscient. Voilà pourquoi il n'avait jamais voulu prendre de compagne et maintenait le sexe féminin à distance. Cette attitude réservée ajoutait encore à sa stature. Tout le monde, les hommes y compris, à l'exception toutefois de Brun, redoutait Mog-ur et lui témoignait un respect craintif. Tout le monde, sauf Iza qui, dès sa naissance, avait appris à connaître sa bonté et sa sensibilité. Mais c'était là un aspect de sa personnalité qu'il dévoilait rarement.
    Or c'était bien cette bonté que le grand Mog-ur manifestait en cet instant.
    Au lieu de méditer sur la cérémonie nocturne, il pensait à la petite fille.
    Le peuple auquel elle appartenait avait toujours excité sa curiosité, mais le clan évitait dans la mesure du possible de se mêler aux Autres, et Mogur n'avait jamais eu l'occasion d'examiner un de leurs enfants. Il soupçonnait le tremblement de terre d'être responsable du triste sort de la fillette ; mais il s'étonnait toutefois que les Autres se soient trouvés si proches, eux qui séjournaient d'habitude beaucoup plus au nord.
    Creb se releva à l'aide de son b‚ton, tandis que les hommes commençaient à
    quitter le campement pour se livrer aux préparatifs de la cérémonie nocturne. Ce rite était l'apanage des hommes, de même que leur devoir. S'il arrivait de temps à autre que les femmes fussent autorisées à participer à
    la vie religieuse du clan, cette cérémonie-là leur était absolument interdite. Il n'était pas de plus grand malheur que l'intrusion d'une femme dans les rites secrets des hommes, car elle n'attirerait pas seulement le mauvais sort sur le clan mais en chasserait les esprits protecteurs. Le clan entier en mourrait.
    Mais il n'y avait aucun danger de ce côté-là. Jamais une femme n'aurait osé
    s'aventurer trop près du lieu consacré aux rites. Elles considéraient plutôt le déroulement des cérémonies comme un instant de détente, une interruption pendant laquelle elles se trouvaient déchargées du poids des exigences constantes des hommes, surtout en ces temps difficiles o˘ ils étaient nerveux et toujours présents. Normalement, à cette époque de l'année, ils s'absentaient pour de grandes expéditions de chasse. Si les femmes se désolaient tout autant qu'eux de n'avoir pas encore trouvé une nouvelle caverne, elles n'y pouvaient pas grandchose. Brun décidait seul de la direction à suivre, sans leur demander un avis qu'elles auraient été
    d'ailleurs bien incapables de lui donner.
    Les femmes s'en remettaient entièrement aux hommes pour le commandement du clan, les responsabilités à assumer, les décisions à prendre. Le clan, dont la structure avait fort peu évolué en près de cent mille ans, était désormais réfractaire à tout changement, et certaines habitudes, fruits d'adaptations successives
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