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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes
Autoren: J. M. Auel
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prélevaient leur part, peuplaient les vastes plaines, mais les humains y étaient rares. Elle n'avait nulle part o˘ aller, et personne ne partirait à
    sa recherche.
    La terre trembla de nouveau en se tassant et fit entendre un grondement au plus profond de ses entrailles, comme si elle était occupée à digérer un repas englouti trop précipitamment. L'enfant sursauta, terrifiée à l'idée qu'elle p˚t s'ouvrir de nouveau. Elle contempla ce qui restait du site o˘
    s'élevait son refuge : quelques buissons déracinés jonchant le sol dévasté.
    Fondant en larmes, elle se précipita vers la rivière et, secouée par les sanglots, elle se recroquevilla au bord de l'eau.

    Mais les berges détrempées n'offraient aucun abri contre les éléments déchçnés. Une nouvelle secousse, de plus grande amplitude que la précédente, ébranla la terre. Le souffle coupé par la vague d'eau glacée qui vint fouetter sa peau nue, l'enfant bondit. Il lui fallait fuir ces lieux o˘ la terre s'ouvrait pour vous engloutir, mais o˘ pouvait-elle aller ?
    Son instinct lui dictait de ne pas s'éloigner du cours d'eau, mais les ronciers qui en bordaient les rives en amont semblaient impénétrables. A travers un voile de larmes, elle porta ses regards de l'autre côté, vers la forêt de grands conifères.
    De minces rayons de soleil filtraient à travers les épais branchages. Les buissons étaient plutôt rares dans le sous-bois, mais quelques arbres tombés et d'autres retenus par ceux qui tenaient encore debout ployaient dangereusement. La forêt boréale, plongée dans l'obscurité de cet entrelacs inextricable, n'était guère plus accueillante que les épais taillis défendant les rives en amont. En proie aux affres de l'indécision, l'enfant contempla tour à tour les deux voies qui s'offraient à elle.
    Un frémissement du sol sous ses pieds, alors qu'elle venait de se tourner à
    nouveau vers l'aval, la décida. Après un dernier regard au paysage dévasté
    avec l'espoir enfantin de voir réapparaître l'abri de peaux de bêtes, la petite fille s'élança en direction de la forêt.
    Pressée par les secousses intermittentes, l'enfant nue descendit la rivière en suivant la berge, ne s'arrêtant que pour se désaltérer. Son chemin était jonché de conifères arrachés, et elle devait contourner les cratères laissés par leurs racines encore chargées de terre grasse et humide.
    Dans la soirée, elle constata que les ravages du tremblement de terre se faisaient de plus en plus rares, que le nombre des arbres déracinés avait considérablement décru, que les blocs de pierre roulés et disloqués obstruaient moins souvent le passage et que l'eau redevenait limpide.
    L'enfant s'arrêta lorsqu'il lui devint impossible de distinguer son chemin et, harassée, elle s'écroula sur le sol humide. La marche l'avait réchauffée, mais l'air froid de la nuit la fit frissonner. Elle se roula en boule et se terra sous un épais tapis d'aiguilles de pin qu'elle amassa sur elle afin de se couvrir.
    Malgré son immense fatigue, elle eut bien du mal à trouver le sommeil. Tant qu'elle avait d˚ se frayer un chemin à travers maints obstacles, elle avait pu dominer sa peur. Mais à présent, celle-ci reprenait son emprise. Les yeux ouverts, elle voyait l'obscurité s'épaissir tout autour d'elle. Elle n'osait ni bouger ni même respirer.
    Jamais de sa vie elle n'avait passé la nuit seule, et il y avait toujours eu un feu pour trouer les ténèbres mystérieuses. Soudain, elle n'y tint plus et s'abandonna à sa détresse, le corps agité de sanglots et de hoquets. Alors, épuisée, elle sombra dans le sommeil. Curieux, un petit animal nocturne s'approcha d'elle pour la flairer, mais l'enfant ne s'aperçut de rien.
    Elle se réveilla en hurlant
    La planète était toujours en effervescence, et un lointain grondement montant des profondeurs de la terre la plongea dans une terreur sans nom.
    Elle se leva d'un bond, prête à fuir, mais elle avait beau écarquiller les yeux, tout était noir autour d'elle. Pendant un instant, ne se rappelant plus o˘ elle se trouvait, elle se demanda avec une folle angoisse pourquoi elle ne voyait plus rien. O˘ étaient les bras aimants qui avaient toujours été là pour la réconforter quand un cauchemar la réveillait en sursaut la nuit ? Et puis, lentement, la mémoire lui revint et, tremblante de peur et de froid, elle s'enfouit de nouveau dans sa couche d'aiguilles de pin.
    L'aube grisaillait quand
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