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L'affaire Nicolas le Floch

Titel: L'affaire Nicolas le Floch
Autoren: Jean-François Parot
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général ?
    Sartine fixait Nicolas.
    — Monsieur, je m'en suis enquis auprès des caissiers dudit contrôle. L'or ainsi présenté correspond à ce qui est usuellement fourni aux grands départements ministériels.
    — Et qu'en déduisez-vous ?
    — Je me contente de le constater. L'argent remis par cet inconnu à Casimir, sauf à sortir du contrôle lui-même, provenait d'un département ministériel, ni plus ni moins.

    On fit sortir Julia et M. Balbastre fut appelé. Nicolas le trouva méconnaissable. Il n'y avait plus aucune trace du petit homme poudré et pomponné. Sans perruque, en tenue négligée, mal rasé et le teint grisâtre, l'organiste offrait l'image du plus grand accablement, comme quelqu'un soudain jeté hors du cours ordinaire de la vie.
    — Monsieur Balbastre, êtes-vous disposé à nous révéler en toute sincérité tout ce que vous savez sur le meurtre de Mme de Lastérieux, ses suites et l'assassinat de M. du Maine-Giraud qui se trouvait être votre locataire ? commença Nicolas. J'appelle votre attention sur le fait que vos déclarations seront reçues par trois magistrats appelés par le roi à trancher de cette affaire.
    Balbastre leva vers la cour un visage égaré.
    — J'ignore, dit-il en balbutiant, ce qui me conduit devant vous. Permettez de m'étonner que ce soit le suspect d'un crime odieux qui soit chargé de me questionner devant vous. Je proteste... Je suis l'organiste de Notre-Dame, un compositeur et un virtuose connu et le maître de clavecin de...
    Sartine leva la main.
    — Je vous somme, monsieur, d'éviter d'évoquer des noms illustres qui n'ont pas à retentir devant cette commission. M. Le Floch a été mis hors de cause et innocenté de toute charge par décision de Sa Majesté. Il instruit ce cas et je vous saurais gré de répondre avec la plus grande ouverture aux questions qui vont vous être posées.
    — Qu'avez-vous fait, reprit Nicolas, après avoir quitté la rue de Verneuil le 6 janvier dernier ?
    Balbastre demeura prostré et refusa de répondre à aucune question, y compris à celle concernant sa présence rue Saint-Julien-le-Pauvre, lors du suicide simulé de M. du Maine-Giraud. Une fois de plus, Nicolas pressentit que le musicien vivait dans l'obsession d'une menace qui ne l'abandonnait jamais. Pourrait-on jamais savoir ce qui fondait la terreur de Balbastre ?
    — Je demande qu'on mette le suspect à l'écart, dit-il, car je n'en ai pas encore totalement achevé avec lui. Une dernière formalité s'imposera. Qu'on fasse entrer le commissaire Camusot.

    L'homme qui apparut n'avait plus aucun rapport avec celui que Nicolas avait croisé au début de sa carrière à la lieutenance de police. Jamais ils ne s'étaient affrontés directement. Cependant, il savait que Camusot avait cherché à plusieurs reprises à le faire tuer par Mauval, son homme de main. L'homme, de haute taille, s'était voûté, des cheveux épars et jaunâtres laissaient apparente la calotte chauve du crâne. Le visage ravagé de rides profondes demeurait impassible. Pour Nicolas, la partie paraissait difficile. Aucune charge directe ne pesait sur l'ancien commissaire. Une adresse dans la poche d'un tueur, une rencontre à Notre-Dame et sa présence constante à l'hôtel d'Aiguillon ne constituaient pas des crimes. Il serait impossible de confondre Camusot par le seul jeu des questions et des réponses. Il fallait user d'un autre stratagème auquel il avait longuement songé.
    — Monsieur, dit Nicolas, je vous connais trop bien, et depuis trop longtemps, pour être effleuré, un seul instant, par l'idée que vous puissiez me dire la vérité ; je n'y compte pas le moins du monde.
    Camusot redressa la tête.
    — Il serait, ma foi, bien difficile pour un innocent de répondre à cet insolent exorde, répliqua-t-il. Il reste que je suis assez bon prophète pour vous prédire que vous-même et ceux qui vous animent se mordront assez vite les doigts de mon arrestation et de ma détention injuste et sans motifs.
    — Monsieur, dit Sartine, mesurez vos paroles. Le scandale c'est qu'un ancien commissaire comme vous en vienne à outrager les magistrats du roi.
    — Que faisiez-vous à Notre-Dame, reprit Nicolas, avec M. von Müvala et un jeune homme qui se disait votre envoyé ? Pourquoi a-t-on trouvé votre adresse dans le revers de la manche de Cadilhac après qu'il eut tenté de me tuer ?
    — Je priais dans la cathédrale, figurez-vous, et n'ai pas eu
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