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La Violente Amour

La Violente Amour

Titel: La Violente Amour
Autoren: Robert Merle
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pulvériser
de parfum.
    — Point
n’en ai.
    — Que si,
vous en avez !
    — Ha !
friponne ! Tu as fouillé mes bagues !
    — J’ai
même usé de votre beau parfum, dit-elle quand et quand, en m’envisageant avec
une impertinence si tantalisante que l’appétit me vint tout soudain, étant seul
avec elle, de la prendre dans mes bras et de la jeter sur ma coite. Ce que je
ne fis point. Mais qu’elle lut dans mes yeux, et qui la rendit fiérote.
    — Adonc,
vilaine ! dis-je, pulvérise !
    Elle y alla à
la truelle, ce qui déplut fort à Doña Clara, laquelle je trouvai, quand je
sortis, très peu loin de mon huis, mal’engroin et la mine hautaine.
    — Pouah !
dit-elle, vous puez ! Que fâcheuse, cette coutume de Cour ! Faut-il
qu’un gentilhomme s’empuantisse comme ribaude en bordeau ?
    — Mon
Dieu, Madame, moi qui m’apensais que vous m’alliez trouver beau !
    — Ne vous
en flattez point ! Vous ne l’êtes point ! Le bleu ne vous sied pas du
tout ! Où courez-vous ?
    — À la
porte Saint-Denis par où vos compatriotes doivent passer pour vider les lieux.
    — Mais,
dit-elle, c’est à peine si je vous ai vu !
    — Me
voir, Madame ? Me sentir, peut-être ?
    Et je m’en
fus, M. de La Surie, resplendissant en velours marron, courant quasi à mes
côtés.
    — Mon
Pierre, dit-il, n’êtes-vous pas un peu picanier avec Doña Clara ?
    — Lequel
pique l’autre ?
    — Mon
Pierre, pourquoi court-on ?
    — Ha !
Miroul ! Je veux voir la face du duc de Feria quand il quittera Paris.
    Et je la vis,
lecteur, car à peine étais-je parvenu à la porte Saint-Denis que j’encontrai M.
de Rosny qui, les larmes lui jaillissant de l’œil, me dit :
    — Ha !
mon ami ! Je ne puis croire que nous soyons céans ! Je peux
mourir ! J’ai vu le roi restauré en sa capitale !
    Après quoi, me
donnant une forte brassée, lui qui mettait tant de distance entre les autres et
soi (sauf s’agissant des dames), il reprit :
    — Venez !
Venez ! Le plus beau du spectacle sera à la fenêtre du châtelet d’entrée
qui surmonte la porte, laquelle, comme vous voyez, a d’excellentes vues sur la
grand’rue Saint-Denis. Il ne s’agit que de trouver le viret qui y mène.
    — Fiez-vous
à moi, dis-je, je connais ce corps de garde. Je viens d’y passer la nuit.
    Nous y
trouvâmes le roi déjà installé sur une escabelle devant ladite fenêtre qu’on
lui avait déclose, Vitry lui ayant envoyé mot que les Espagnols s’ébranlaient
déjà en bon ordre, les curieux étant contenus sur la grand’rue Saint-Denis par
un double cordon de ses gardes et la presse se trouvant telle que toutes les fenêtres
étant archigarnies, on voyait d’aucuns guillaumes sur les toits, attachés par
des cordes aux cheminées, attendant, patients et vaillants sous la pluie qui
tombait à flots.
    Le petit corps
de garde était plein de seigneurs chamarrés, mais M. de Rosny ne supportant pas
de ne point être au premier rang, comme il convenait à ses mérites, joua des
coudes hardiment, et moi-même dans son sillage, et La Surie aussi, tant est que
nous nous encontrâmes juste derrière le roi, et nous baissant, la fenêtre étant
basse, nous pûmes voir les premiers soldats napolitains de Feria s’avancer
quatre par quatre. La foule que contenait à peine la garde de Vitry leur criant
que c’était le roi de France qui les envisageait de la fenêtre du châtelet
d’entrée, ils ôtèrent leur chapeau, file après file, à l’aplomb de ladite
fenêtre et au moment de passer dessous, pour franchir la porte, inclinèrent
profondément la tête.
    Sa Majesté
répondait, à ce que j’observais, avec de petits gestes de la main, et salua
courtoisement les chefs de compagnies. Après les Napolitains défilèrent les
Castillans, roides et rogues. Ils ne firent au roi que de chiches petits saluts
qui irritèrent la foule, laquelle leur cria qu’ils faisaient bien de s’en
aller, la pluie battante qui les perçait jusqu’aux os montrant bien que le ciel
était en courroux contre eux. Ces cris, cependant, cessèrent quand apparut,
monté sur un double genet, le duc de Feria, lequel levant la tête et apercevant
le roi à la fenêtre, se découvrit et le salua, mais gravement et maigrement, à
l’espagnole. Le roi lui répondit en imitant son salut (ce qui fit rire) et en
criant d’une voix forte :
    — Monsieur
le Duc, recommandez-moi à votre maître, mais n’y revenez plus !
    Phrase qui
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