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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi
Autoren: Jean (d) Aillon
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contribution et avait accepté de chercher un moyen pour contraindre
     Nicolas Poulain à dire la vérité. Il avait même une idée pour y parvenir.
    Longtemps, René de Villequier avait été d’une fidélité inébranlable envers Henri III qui lui avait assuré fortune et honneur.
     Mais, au fil du temps, il avait observé avec amertume que Joyeuse et Épernon le supplantaient comme favori. Il avait aussi
     longtemps été partisan de la manière forte contre les Guise jusqu’au jour où la reine mère, dont il était proche, lui avait
     affirmé que le danger pour la couronne ne venait plus du duc lorrain, mais de la sainte union devenue trop puissante. Selon
     elle, Guise était peut-être le plus solide rempart contre la populace parisienne. Comme Épernon – qu’il détestait – haïssait
     ouvertement les Lorrains, Villequier n’avait plus repousséles approches amicales du duc. Il avait même écouté avec bienveillance M. de Mayneville quand celui-ci lui avait dit que Guise
     aimerait l’avoir au conseil, s’il devenait lieutenant général du royaume.
    Villequier pouvait être coléreux mais n’était pas impulsif. Au contraire, il était fort calculateur. Hérétique, Navarre n’avait
     aucune chance d’arriver au pouvoir et le roi, malade et pusillanime, n’en avait aucune de le conserver. Sans trahir (selon
     lui), et pour le bien d’Henri III (toujours selon lui), le gros Villequier œuvrait donc depuis deux ans à rapprocher Guise de la cour.
    C’était donc sur lui que Mayneville comptait pour interroger Nicolas Poulain. Sans paraître y attacher d’importance, il lui
     avait glissé que le duc de Guise se posait des questions sur un lieutenant du prévôt d’Île-de-France. Par bonté du duc, cet
     homme avait reçu une charge de prévôt de l’Hôtel de la reine qu’il avait abandonnée sans explication. Il avait aussi été arrêté
     pour vol et libéré sans procès ni explication par le lieutenant civil. Le duc s’interrogeait sur sa fidélité et se demandait
     même s’il n’était pas un espion au service du roi.
    M. de Villequier avait promis de se renseigner, mais ce n’était pas ce que souhaitait M. de Mayneville. Il fallait que Villequier interroge lui-même ce prévôt, qu’il lui fasse peur, le malmène pour lui faire avouer qu’il était au roi. Personne, lui avait assuré Mayneville en riant, ne pouvait résister à la terreur qu’il provoquait par ses colères!
    Flatté du compliment, et jugeant qu’un tel interrogatoire ne nuirait en rien aux intérêts de la couronne, Villequier avait
     accepté.
    Peu après, Lacroix, son capitaine des gardes, avait rassuré Mayneville : Poulain était un homme falot et en aucun cas un espion.
     Information que le marquis avait transmise à Mme de Montpensier.
    La duchesse en avait conclu qu’elle était trop méfiante et que les événements qui avaient attisé ses doutes avaient certainement
     d’autres explications. En même temps, elleavait continué à se rendre à la messe à Saint-Merry et à s’intéresser aux domestiques d’Olivier Hauteville.
    Sa dame de compagnie s’était renseignée sur eux et les lui avait désignés. Il y avait une grosse vieille femme, un homme âgé,
     et une toute jeune fille qui ne cachait pas son admiration pour les toilettes des femmes de qualité. C’est sur cette sotte
     qu’il fallait agir.
    Un froid dimanche de novembre, sa dame de compagnie s’adressa à Perrine à la sortie de la messe alors que la domestique s’était
     éloignée de Le Bègue et de Catherine.
    — Mademoiselle, lui dit-elle, ma maîtresse est une grande dame qui voudrait vous parler un instant…
    — Moi?
    — Oui, mademoiselle. Vous la trouverez dans son coche. La grosse voiture aux portières bleues, là-bas sur le parvis…
    Perrine, intriguée et flattée, prévint sa tante Catherine qu’elle ne rentrerait pas avec elle, car elle voulait rester un
     moment à parler à une amie. Après son départ, elle se rendit au coche dans lequel le gentilhomme de service la fit monter.
     Elle reconnut aussitôt la duchesse de Montpensier et, saisie de ferveur et d’admiration, elle ne put retenir des larmes d’émotion.
    — Remettez-vous, mademoiselle, lui dit la duchesse avec une grande gentillesse.
    — Madame… je ne sais que vous dire… Vous êtes la personne que j’aime le plus au monde… peut-être plus que la Vierge Marie.
    — Ne blasphémez pas, mon enfant! la gourmanda gentiment
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