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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)
Autoren: JACQUES GERNET
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entre 1060 et 1110, et elle
atteignait cent millions d’habitants à la veille de l’invasion barbare
de 1126.

CHAPITRE I
     

La ville
     
    L E CHOIX DE H ANGZHOU COMME CAPITALE . Une ville de
province. Ses remparts et son plan. — S URPOPULATION
ET DIFFICULTÉS DE LOGEMENT . Recensements. Importance
de l’agglomération vers 1275. Entassement des
constructions et maisons en hauteur. Loyers. — L ES
INCENDIES ET LA LUTTE CONTRE LE FEU . Fréquence et gravité des incendies. Organisation de la lutte contre le feu.
Entrepôts entourés d’eau. Terreur du feu. — T RANS PORTS ET RAVITAILLEMENT . Grandes avenues et canaux.
Soins apportés à la voirie. Propreté de la ville.
L’alimentation en eau. Produits de grande consommation. Marchés. — A GRÉMENTS DE LA VIE URBAINE .
Boutiques de luxe. Maisons de thé, cabarets et restaurants. Lieux de promenade. Le lac et le fleuve.
Distractions.
     

LE CHOIX DE HANGZHOU COMME CAPITALE
     
    Le hasard parfois fait bien les choses.
Lorsqu’en 1126 les cavaliers barbares jürchets
prirent d’assaut la capitale des Song, l’actuel
Kaifeng, dans la vallée du fleuve Jaune, et quecommença l’exode vers le sud, rien ne destinait
Hangzhou à devenir le siège d’une nouvelle
dynastie. Ce n’était alors qu’une capitale de province éloignée, située au fond de l’estuaire du
fleuve Zhejiang, en dehors des grandes routes
commerciales. L’empereur et sa cour, plus de
trois mille personnes au total faites prisonnières,
furent emmenés en captivité par les Barbares au-delà de Moukden. Un prince, qui leur avait
échappé, se proclama empereur à Nankin en
1127, et on le vit, fuyant devant les incursions
des nomades, tantôt dans les villes du moyen
Yangzi, tantôt, plus à l’est, à Yangzhou au débouché du grand canal vers la Huai, à Zhenjiang sur
la rive droite du Yangzi en aval de Nankin, à
Suzhou plus au sud, ou encore à Hangzhou.
Aucune de ces villes murées n’était à l’abri des
incursions. Mais Hangzhou, où l’empereur s’arrêta à plusieurs reprises, était relativement mieux
protégée que les villes du Yangzi. Pour y parvenir, il fallait traverser une région coupée de lacs
innombrables et de rizières boueuses : le terrain
se prêtait mal aux déploiements de cavalerie.
Une dizaine d’années après la chute de Kaifeng,
quand, la paix revenue, la Chine fut partagée
entre Barbares au nord de la Huai et Chinois au
sud, le choix de l’empereur s’était définitivement
fixé sur Hangzhou.
    Encore une fois, ce n’est pas l’importance de
la ville, ni même son passé qui en décidèrent.Seule Nankin, qui avait jadis été le siège des
petites dynasties chinoises du Sud, entre 317 et
590, aurait été digne de servir de résidence au
Fils du Ciel. En dehors de son éloignement des
zones d’incursions, Hangzhou n’avait pour elle
qu’un atout : le charme et la douceur de son paysage. Le lac qui la borde à l’ouest et les collines
aux courbes gracieuses qui l’entourent en faisaient encore il y a peu un des sites les plus
émouvants de la Chine. En voici une description
du XIII e siècle, bien maladroite au dire d’un lettré, mais pour nous suffisamment évocatrice :
« De vertes montagnes entourent de tous côtés la
masse immobile d’un lac bleu. Pavillons et tours
de couleur d’or et d’azur se dressent çà et là. On
dirait un paysage composé par un peintre. Seul
l’est est dégagé, sans collines, et là scintillent,
telles des écailles de poisson, les tuiles vernies
de mille toits 1 .  »

    Le choix une fois fait – et on veut croire que
le charme de Hangzhou n’y fut pas étranger –,
les avantages de la situation géographique de
cette ville devaient se révéler peu à peu : à mi-chemin entre la Chine du Yangzi et celle des
côtes du sud-est où s’étaient développés de
grands ports (Fuzhou et Quanzhou principalement), Hangzhou était destinée à devenir, en
même temps que la capitale, le grand centre économique de cette Chine du Sud en plein essor.
Compte tenu des réalités de l’époque, Hangzhou,ville en expansion, était mieux désignée comme
capitale que l’antique Nankin, ville déchue.
Mais c’est bien le hasard qui décida de son destin si exceptionnel.
    Le fait est que cette ville ne fut pas adoptée
d’enthousiasme comme siège du gouvernement
central. Jusqu’au milieu du XII e siècle, l’empereur et sa cour hésitent à s’y installer dans leurs
meubles. On
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