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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)
Autoren: JACQUES GERNET
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les
armées de treize cantonnements travaillèrent à
la construction de ce nouveau rempart. Long de
trente kilomètres et s’étendant bien au-delà de
la ville au nord et au sud, il était surtout destiné
à protéger Hangzhou du côté du fleuve, où les
attaques par mer étaient toujours possibles, et
il est peu probable qu’il ait englobé toute la
ville en faisant le tour du lac, comme le suggère Marco Polo. Vers le fleuve, il était longé
par une digue et par un vaste fossé qui communiquait avec les canaux de la ville et qu’on fermait par une écluse à marée haute 5 . Quant aux
berges du fleuve, dont la terre s’éboulait facilement, on s’efforçait encore à la fin du IX e siècle
de les consolider avec des fascines et des troncs
d’arbres, et chaque habitant était astreint à
fournir un certain nombre de fagots de bois.
Mais, par la suite, à cause des brèches fréquentes que le courant et les marées venaient
faire dans cette protection trop fragile, les
bords du fleuve furent pavés de larges dalles de
pierre 6 .
    On possède un plan détaillé de Hangzhou en
1274 7 . Les noms de chaque quartier, de chaque
pont, ceux des bâtiments publics, des camps
militaires, des temples y sont notés avec une
extrême précision. La ville y apparaît, conformément à une représentation traditionnelle, sous la
forme d’un rectangle dont chaque côté correspond à un point cardinal. Mais en dépit de cette
convention qui déforme la physionomie réelle
de Hangzhou, il est possible, grâce aux nombreux détails de ce plan, à la configuration
actuelle du terrain et aux rares vestiges de
l’époque des Song qui subsistaient encore au
début du XX e siècle, de reconstituer la ville telle
qu’elle était en 1274.
    Le plan en est simple : une large avenue, qui
devint la Voie impériale quand la cour se fut installée à Hangzhou, parcourt la ville du nord au
sud, aboutit à la porte nord du palais impérial et,
à sa sortie du palais, mène vers le sud jusqu’à
l’autel des sacrifices au Ciel et à la Terre. Cette
avenue est coupée à angle droit par d’autres avenues orientées d’est en ouest. En outre, plusieurs
canaux courent parallèlement à la Voie impériale. Les faubourgs qui s’étendent au nord, à
l’est et au sud de la ville, entre les remparts et la
muraille construite à la fin du IX e siècle, sont eux
aussi traversés par de nombreux canaux et par le
prolongement des avenues de la ville murée.
Mais on ne sait pas de façon précise jusqu’oùs’étendaient ces faubourgs vers le nord et vers le
sud ; il semble du moins que l’agglomération ait
couvert, vers 1274, une superficie de 20 kilomètres carrés environ.
     

SURPOPULATION ET DIFFICULTÉS DE LOGEMENT
     
    Les statistiques sont chose moderne en
Europe : non pas en Chine. Ce pays a laissé à
l’époque moderne une image si parfaite de
l’anarchie et du désordre qu’on a peine à croire
aux vérités d’un temps révolu. Cependant, la
précision dans les termes du vocabulaire et dans
les dates fut une des premières conquêtes de la
civilisation chinoise, et, dès le début de l’empire,
au III e siècle avant notre ère, les nécessités administratives ont imposé également la précision
dans les comptes.
    A l’époque des Tang et des Song, l’administration procédait presque tous les trois ans
(théoriquement, toutes les années à lune intercalaire) à des recensements complets de la
population, par canton, par sous-préfecture, par
préfecture, par province. Et si l’on possédait
tous les registres qui furent établis en Chine
depuis les débuts de l’ère chrétienne, il serait
possible de suivre, dans ses moindres détails,
l’évolution de la démographie chinoise au
cours des siècles. Les registres de recensementdu VIII e siècle qui ont été retrouvés au Gansu,
près de Dunhuang, témoignent du soin extrême
avec lequel ces documents étaient rédigés :
outre la superficie des terres cultivées et leurs
emplacements exacts, le nom et l’âge des
membres de chaque famille paysanne nous sont
connus. Au début de l’occupation mongole à
Hangzhou, après 1276, l’affichage de la liste
des habitants sur la porte de chaque maison
devint même obligatoire. Cette mesure qui
répond si bien au génie des occupants, comme
le couvre-feu qui fut également imposé à
Hangzhou, dut être ressentie comme une brimade. Mais la Chine avait une longue habitude
des régimes policiers.
    « Je vous
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