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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres
Autoren: Paul C. Doherty
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rouvrir certaines tombes et
ôter cercueils et corps.
    Il attendit que le silence se fît.
    — Nous découvrirons quelque chose d’atroce,
reprit-il. Je vous prie de me faire confiance.
    — Bon, il vaut mieux faire ce que vous
voulez, rétorqua Repton, sarcastique.
    Il se protégea l’aine de la main.
    — Nous ne voulons point déplaire à notre
clerc royal, n’est-ce pas ?
    Corbett emmena un groupe d’hommes dans le
cimetière. Il apprit quand on avait vu Furrell pour la dernière fois et compara
la date avec celle du registre des décès. On ouvrit une tombe, on enleva un
cercueil moisi qu’on enveloppa d’un drap. Mais on ne trouva rien de plus. La
seconde fois, pourtant, Repton, debout dans la tombe, affirma qu’il sentait
quelque chose sous ses pieds.
    — Et ce n’est pas de la terre dure,
précisa-t-il.
    Quelques instants plus tard, une sinistre
dépouille décomposée fut sortie et doucement déposée sur l’herbe humide. Il ne
restait que les cheveux, la chair s’étant flétrie. Corbett enfila ses gants,
fit pivoter la tête et désigna une fêlure sur la nuque.
    — C’est bien Furrell ! confirma Repton
à voix basse. Que Dieu ait pitié de lui ! Je reconnais sa ceinture et ses
bottes.
    Une femme hurla et Sorrel, échevelée, se précipita
dans le cimetière. Elle jeta un coup d’œil au cadavre et, si Corbett ne l’avait
pas retenue, elle se serait pâmée. Il la laissa s’agenouiller, sanglotant, le
visage dans les mains et se dirigea vers d’autres tertres. Le temps passait.
Parfois ils ne découvraient rien mais, assez souvent, exhumaient d’autres corps
à la présence inexplicable : de pitoyables cadavres dont il ne restait, en
fait, que les os.
    — Qu’est-ce ? demanda Repton.
    — Burghesh tuait, expliqua Corbett, et
apportait les corps ici pendant la nuit. Il creusait les tombes pour les
enterrements soit tôt le matin, soit tard le soir. Sa victime était alors
enterrée et ensevelie avant les funérailles à venir. Ce sont les preuves dont j’avais
besoin.
    Une foule considérable s’était à présent
assemblée. La nouvelle s’était répandue et Corbett se sentit inquiet. La colère
commençait à gronder parmi les spectateurs. Bâtons et pierres volèrent
par-dessus le mur du cimetière et un groupe aux intentions menaçantes se
rassembla près du portail. Ranulf et Chanson saisirent leurs armes. Corbett
assermenta Repton et quelques autres comme membres de son escorte puis s’avança
vers l’entrée du cimetière pour affronter la populace.
    — Justice sera-t-elle faite ?
    Le clerc reconnut le bourgeois dont les propos l’avaient
si fort ennuyé la veille au Guildhall. Il leva son mandat pour que tous
puissent voir le sceau.
    — Je suis l’envoyé du roi !
proclama-t-il. J’ai autorité pour entendre les affaires et rendre les sentences :
ce sera fait !
    — Et le jury ? insista le bourgeois.
    — Ce n’est point nécessaire, rétorqua
Corbett. Burghesh a menacé un clerc royal portant le mandat royal : c’est
de la trahison. Pourtant, admit-il à regret, ce serait mieux s’il avouait.
    On fit remonter le prisonnier de la crypte. Il
aperçut la foule et ouït les cris hostiles. Corbett ordonna qu’on l’installe
sous un if et fit apporter les lambeaux de cuir contenant les restes de Furrell
et des autres. Burghesh les regarda puis détourna les yeux.
    — Reconnaissez-vous les faits ?
demanda Corbett.
    Burghesh haleta.
    — Que puis-je dire ? murmura-t-il.
    Il adressa un sourire narquois au magistrat.
    — Ce que vous avez dit est vrai : c’est
la trahison des ombres ! Les morts m’accusent !
    — Ils vous réclament, rétorqua Corbett.
Vous devez rendre des comptes. Vous et le père Grimstone.
    — Oh, est-ce ainsi que cela se passera ?
    — Il a été votre complice, souligna
Corbett.
    — Non. C’est simplement un homme faible.
    — Est-ce un aveu ? demanda Corbett.
    — En aucun cas, Messire le clerc. Si vous
en voulez un, vous l’aurez, mais je dois d’abord m’entretenir avec le père
Grimstone.
    Corbett accepta. Ranulf et Chanson conduisirent
le prisonnier ligoté chez le prêtre. Corbett regagna l’église et se mit à
examiner les sculptures du jubé. Il essaya de prier mais il était épuisé  –
une soudaine lassitude  –, aussi s’assit-il au pied d’un pilier et s’assoupit-il
quelques instants. Burghesh et l’impitoyable cruauté de ses crimes l’écœuraient.
Il avait envie d’être
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