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La Régente noire

Titel: La Régente noire
Autoren: Franck Ferrand
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nièce bâtarde du roi et de Marguerite (née en 1505).
    – Anne de Montmorency, chef de guerre (né en 1493).

    – Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet , amiral de France (né en 1482).
    – Antoine Duprat, chancelier de France, puis cardinal (né en 1464).
    – Jacques de Beaune, baron de Semblançay, général des Finances (né en 1455).

    – Henry VIII, roi d’Angleterre et d’Irlande (né en 1491).
    – Charles Quint, empereur germanique et roi d’Espagne (né en 1500).
    – Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint, ancienne reine de Portugal, seconde épouse de François I er (née en 1498).
    – Don Inigo de Velasco, duc de Frias, gouverneur de Castille (né vers 1480).
    – Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint, gouvernante des Pays-Bas (née en 1480).

    – Gautier et Simon de Coisay, gentilshommes picards (nés en 1501 et 1504).

Prologue
    Moulins, décembre 1518.
    C harles de Bourbon était agenouillé près du berceau trop vaste où reposaient les enfants que la duchesse Suzanne venait de lui donner. Des jumeaux. Ses sanglots étouffés déploraient moins leur mort à la naissance, tellement habituelle en ce temps, que l’acharnement du sort à le priver de descendance, lui, connétable de France  1 et premier soldat du royaume. Déjà, quelque temps plus tôt, un mal insidieux avait ravi son fils François, filleul du roi et grand espoir de la Maison.
    Emmaillotés serré, les deux petits corps arrondissaient à peine les couches de dentelle fine dont on les avait couverts. Le duc ne les fixait que par intermittence, et c’était à chaque fois de nouveaux spasmes qui surprenaient chez un tel homme, et faisaient frissonner les prêtres dans leurs oraisons. Une voix s’éleva depuis la porte.
    — Ressaisissez-vous, Charles ! Ma fille vous en fera d’autres. Des petits Bourbons pleins de santé !
    L’ancienne régente Anne n’était pas seulement la belle-mère du connétable ; elle était accessoirement sa marraine et notoirement sa conseillère. Déjà parée du deuil blanc des reines, elle arborait la mine altière d’une femme que les épreuves avaient toujours fortifiée. Ses yeux gris-de-lin, froids, beaux, scrutèrent la pénombre. Elle s’approcha majestueusement du berceau et, d’un geste ferme, écarta les dentelles pour observer le travail du temps sur les petits visages.
    — Laisserez-vous cela impuni ? demanda-t-elle d’une voix outragée.
    Le duc de Bourbon parut tiré d’un songe ; il ouvrit grands des yeux rougis par les larmes.
    — Impuni, ma mère... Mais qui voudrait punir la Providence ?
    — Je visais moins la Providence que ceux qui l’ont aidée.
    Le jeune homme attira sa belle-mère dans un coin de la chambre ardente.
    — Auriez-vous appris quelque nouvelle...
    — Vous savez comme moi que cette fausse couche est l’œuvre du chagrin. Suzanne aura conçu, de la mort de son fils aîné, une douleur trop vive.
    — Certes.
    — Or, j’ai mes raisons de croire que la mère du roi n’était pas étrangère à ce premier désastre !
    — Madame ? Madame aurait empoisonné François ?
    — Certains sortilèges valent tous les poisons...
    Charles haussa les épaules ; Anne de Beaujeu persistait.
    — Cette vipère est tellement mauvaise ! Tellement sordide ! Songez-y, Charles : à qui croyez-vous donc que profite la mort de vos enfants ?
    De fait, si le connétable se trouvait à la tête de possessions immenses – des territoires sis en plein cœur du royaume –, il ne les tenait que de sa femme. Or la plupart étaient des apanages  2 qui, faute d’héritier mâle, feraient un jour retour à la Couronne – autant dire au roi et à sa mère. Pour Anne de Beaujeu, une telle éventualité relevait de l’apocalypse ; et c’est toute l’énergie du désespoir qu’elle jetait dans ce combat féodal.
    — Ma fille, votre femme, présente une santé fragile... Imaginez, Charles – à Dieu ne plaise ! – qu’elle vienne à nous quitter sans vous avoir donné de fils vivant : comment défendrez-vous les terres des Bourbons ?
    Le duc la dévisagea d’un air sombre. Il se tut d’abord ; puis, redressant de hauts cierges qui tendaient à flancher, il énonça d’une voix résolue la seule vérité qui lui parût propre à calmer une angoisse montante.
    — Mes trois fils sont morts de mort naturelle.
    — Vos trois fils, de manière plus ou moins directe, ont été poussés dans la tombe par cette sorcière ; et
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