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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg
Autoren: Walter Scott
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ses papiers, réunit tous ceux qui se trouvaient sur lui et dans son bagage ; et dans le paquet qu’il avait récemment reçu de son agent à Édimbourg, il lut avec la plus grande surprise les détails suivans :
    Aiguillonné par l’espoir de la récompense qui lui avait été promise, Ratcliffe, à qui les moyens de parvenir à la découverte des crimes les plus secrets étaient familiers, ne fut pas vingt-quatre heures à se procurer les renseignemens qu’on devait avoir sur l’enfant dont il était question. La femme à qui Meg Murdockson l’avait vendu l’avait gardé jusqu’à l’âge de sept à huit ans, et mendiait en le traînant avec elle pour émouvoir la compassion de ceux à qui elle s’adressait. À cette époque elle l’avait vendu à son tour à Donacha-Dhu-Na-Dunaigh ; cet homme, à qui aucun crime n’était étranger, était l’agent d’un horrible trafic qui avait lieu alors entre l’Écosse et l’Amérique, pour envoyer dans les colonies des enfans des deux sexes volés à leurs parens, et dont à leur arrivée on vendait les services à quelque planteur pour un certain nombre d’années. Ratcliffe n’avait pu découvrir ce que l’enfant était devenu depuis ce temps, mais il savait que Donacha-Dhu-Na-Dunaigh était alors dans les montagnes du comté de Dumbarton, et il ne doutait pas qu’en l’interrogeant on ne pût en apprendre davantage.
    Muni de ces renseignemens, l’agent de sir Georges avait fait partir sur-le-champ un exprès pour les lui porter et l’avait chargé en même temps d’un mandat d’arrêt rendu contre Donacha-Dhu-Na-Dunaigh, et d’un ordre au capitaine Duncan de Knockdunder de le mettre à exécution.
    Ces détails remplirent Butler de sinistres appréhensions. Il alla trouver le capitaine, obtint de lui la communication du procès-verbal de l’interrogatoire qu’il avait fait subir à ses trois prisonniers, et cette pièce, jointe aux aveux que lui fit le plus âgé d’entre eux, qui n’avait pas quitté Donacha depuis plus de dix ans, lui apprit encore les détails suivans :
    Donacha Dunaigh avait acheté d’Annaple Baïlzou le malheureux enfant d’Effie, dans l’intention de le vendre à un armateur américain, à qui il fournissait de la chair humaine quand il en trouvait l’occasion. Mais il se passa quelque temps avant que cet armateur parût sur les côtes d’Écosse, et l’enfant, que Donacha avait nommé le siffleur, avait fait quelque impression sur son cœur farouche et sauvage, peut-être parce qu’il reconnaissait en lui les germes d’un caractère aussi indomptable et aussi féroce que le sien. Quand il le menaçait, même quand il le frappait, ce qui n’était pas très rare, l’enfant ne demandait ni grâce ni pardon, ne versait pas une larme, mais cherchait à se venger, autant que son âge le lui permettait.
    Il avait le mérite sauvage qui gagna au page porte-carquois de Woggarwolfe le cœur dur de son maître.
    – « Comme un fier lionceau il s’étendait aux pieds du brigand, tenait des propos pleins d’une ironie amère, chantait des refrains belliqueux, et vidait la coupe écumante avec l’air dédaigneux d’un petit homme {143}  »
    En un mot, comme disait Donacha-Dhu, le Siffleur était un véritable fils de Satan, et jamais il ne s’en séparerait. Aussi, dès l’âge de onze ans l’enfant prenait déjà part aux déprédations et aux actes de violence que commettait celui qu’il regardait comme son père. Ce furent les recherches faites par son père réel qui amenèrent le dernier événement de sa vie périlleuse.
    Les mesures de rigueur qu’on commençait alors à prendre pour purger le pays des brigands qui l’infestaient, donnaient depuis quelque temps des inquiétudes à Donacha Dunaigh. Il sentait fort bien qu’il n’existait que grâce à l’indulgence précaire de Duncan, et il avait grand soin de ne rien faire qui pût l’offenser personnellement. Mais il savait aussi que cette tolérance pouvait cesser d’un instant àl’autre ; il avait donc résolu de passer en Amérique, sur le navire de l’armateur avec lequel il avait toujours continué de faire son commerce d’hommes, et qui était sur le point de mettre à la voile. Mais, avant son départ, il avait résolu de frapper un grand coup.
    Il n’avait pas oublié ses anciens projets de vengeance contre le ministre ; il savait que lady Staunton résidait chez lui, et le Siffleur n’avait pas manqué de lui parler des
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