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La nuit de l'ile d'Aix

La nuit de l'ile d'Aix

Titel: La nuit de l'ile d'Aix
Autoren: Gilbert Prouteau
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enseignes romantiques des chasse-marée de l’anse de l’Aiguillon.
    L’amiral Verhuel ne connaîtra qu’après l’exil de Sainte-Hélène le vœu de l’Empereur qui l’appelait au commandement des frégates de Rochefort.
    —  Nous aurions forcé le blocus dès le premier jour.
    Ce que confirme Maitland dans son rapport à Lord Keith   : « En aucun moment, il n’a été impossible aux frégates françaises de forcer le blocus » (18 juillet).
    Le docteur Maingault n’a pas dépassé Londres. Il cède sa place à O’Meara. Motif invoqué   : le mal de mer.
    Baudin deviendra amiral et pair de France.
    Tous les comparses vont être démangés par le prurit de la justification et exalter leur rôle dans de copieux mémoires où ils s’efforcent de projeter la lumière de l’astre sur leur obscurité.
    Relation de Beker, relation de Jourdan, relation de Besson. Mémoires de Las Cases, de Rovigo, de Regnault, de Caulaincourt, de Gourgaud, de Bertrand, de Montholon. Mémoires de Maitland, du roi Joseph, de Lucien, d’O’Meara, de La Valette, de Mme de Montholon, mémoires d’Ali et de Marchand, biographie de Bonnefous, mémoires de la reine Hortense. Plaidoyers de Grouchy, de Lallemand, de Flahaut..., j’en passe... Et je remercie les mémorialistes   : nous avons puisé à toutes leurs sources.
    Il y a ceux qui vont mourir, et il y a ceux qui vont tuer.
    « Soldats, droit au cœur   », a dit le maréchal Ney qui avait promis de ramener l’usurpateur dans une cage de fer.
    « Soldats, je veux regarder la mort en face   », dira La Bédoyère.
    Sainte-Catherine d’Audiffredi, désespéré de ne pas suivre Napoléon à Sainte-Hélène, meurt de chagrin, dévoré par le regret et la consomption dans ses Antilles natales en 1816.
    Oublions les procès, les exils, les déportations pour jeter un regard sur le vengeur.
    Parmi les gens de la « suite   » qui après le départ de l’Empereur allaient être rapatriés à La Rochelle dans la caserne des Cordeliers, se trouvait un ouvrier théophilanthrope qui révérait Napoléon comme un dieu. Il l’avait suivi à l’île d’Elbe, il le suivit à Rochefort. Exilé à La Rochelle, il rêva longtemps de rejoindre Sainte-Hélène. Un jour il passa en flânant dans la rue des Fonderies et s’arrêta devant une boutique de cordonnier. Il vit luire en vitrine une sorte d’alêne et demanda à l’artisan s’il pouvait lui fabriquer une même arme avec une pointe plus forte. Le cordonnier livra l’arme et l’ouvrier la paya trente sols. Quinze jours plus tard, l’alêne de la rue des Fonderies était brandie au bas du grand escalier de l’Opéra et s’enfonçait dans le cœur du duc de Berry. Louis Louvel avait vengé Napoléon à sa façon.
    L’irascible et ombrageux Gourgaud n’a jamais pardonné à Napoléon le choix initial qui le rejetait des élus de l’Amérique. Il a jugé humiliant ce repêchage de dernière heure. Il va empoisonner le climat de Sainte-Hélène, s’acoquiner avec les commissaires des Puissances, et singulièrement avec le geôlier désigné par Louis XVIII, Montchenu le gâteux haineux. Il entretient de troubles relations avec Hudson Lowe. Il traitera Napoléon sans ménagement et le quittera sans remords. À son retour à Londres il passe à visage découvert de l’équivoque à la trahison. Il dénonce l’Empereur au secrétaire d’État britannique   : « Napoléon, dit-il, simule une maladie imaginaire pour mieux préparer son évasion. Il a caché un trésor pour acheter à prix d’or des complices et un navire. » À la suite des confidences de Gourgaud, le Cabinet britannique fera resserrer la surveillance autour du proscrit et rappeler O’Meara le chirurgien irlandais qui soignait l’Empereur. Gourgaud a attristé et hâté la fin de Napoléon. Celui-ci a été si conscient du rôle abject et néfaste de Gourgaud qu’il est le seul de ses compagnons à ne pas figurer sur le testament de Sainte-Hélène.
    Ce double jeu de Gourgaud transparaît dans la première édition du Mémorial L’Empereur avait désigné pour le voyage Planat de La Faye et escamoté Gourgaud, qui réussit à force d’intrigues à persuader Napoléon et à supplanter son ami.
    Maitland confirme les humeurs de Gourgaud   : « Il fut tellement offensé qu’il eut des paroles très dures envers le grand maréchal et ne fut disposé qu’après de nombreuses altercations... »
    La vérité se trouve donc dans la première
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