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La mort du Roi Arthur

La mort du Roi Arthur

Titel: La mort du Roi Arthur
Autoren: Jean Markale
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flottaient au vent. Au même moment, sur la plage, survint un cavalier qui sauta à bas de son coursier dès que celui-ci eut atteint la lisière des vagues et, abordant Arthur, l’aida à se relever. Pendant ce temps, pour leur part, les femmes accostaient et, une à une, descendaient à terre et se rapprochaient. En les apercevant, le roi se redressa de toute sa taille, et Girflet l’entendit crier : « Morgane ! » Au comble de la stupeur, le fils de Dôn regarda plus attentivement encore et reconnut en effet Morgane la fée, dans la première et la mieux parée des femmes qui s’avançaient. Il la connaissait bien, pour l’avoir maintes et maintes fois vue à la cour d’Arthur et savait donc qu’il ne se trompait pas {86} . Ayant rejoint Arthur, elle lui prit la main, le cavalier inconnu lui tenant l’autre, et tous trois montèrent à bord de la nef, aussitôt suivis par toutes les femmes. À peine la dernière d’entre elles eut-elle embarqué que le vent se mit à souffler. Les voiles se gonflèrent et, en un instant, l’embarcation disparut dans la brume qui se levait. Comprenant qu’il avait perdu son roi à jamais, Girflet redescendit sur le rivage et, submergé par la douleur, demeura immobile sur le sable toute la journée, sans manger ni boire. La nuit venue, il s’allongea sur la grève et s’endormit d’un sommeil peuplé de cauchemars.
    Lorsque, au matin, le jour commença à poindre et que, le soleil montant à l’horizon, les oiseaux se mirent à chanter, Girflet, le cœur navré, rejoignit son cheval, monta en selle et quitta les lieux. Il chevaucha une grande partie du jour et ne s’arrêta que dans un bosquet bien ombragé, sur le flanc d’un coteau, et où vivait un ermite qu’il connaissait. Il lui demanda l’hospitalité et se la vit accorder de bonne grâce. Il demeura là deux jours et, tout meurtri des deuils qu’il avait essuyés, conta au saint homme ce qui s’était passé lors de la bataille dans la grande plaine et en apprit que les deux fils de Mordret, que leur père avait laissés à Caerwynt, avaient, aussitôt informés de la mort de celui-ci, de celle d’Arthur et de tous leurs partisans, emmené les hommes de la cité et s’étaient emparés des terres des alentours sans rencontrer de résistance. Ce qu’apprenant, Girflet se résolut à passer coûte que coûte en Bretagne armorique afin d’informer Lancelot du Lac de tous ces événements.
    Il quitta donc l’ermite et partit en direction d’un port où il eut la chance de trouver un navire qui prenait la mer et qui l’embarqua. Quelques jours plus tard, il se présenta dans la cité de Bénoïc où Lancelot convalescent résidait en compagnie de ses cousins, les rois Bohort et Lionel. Il fut accueilli avec joie, mais quand il raconta comment le roi Arthur avait été mortellement blessé dans la bataille et comment les deux fils de Mordret s’étaient ensuite emparés du royaume, Lancelot manifesta une grande tristesse et un grand émoi. Et tous ceux de Gaunes et de Bénoïc qui se trouvaient là en éprouvèrent également un profond chagrin.
    Lancelot réunit les deux rois et Girflet et leur demanda quelle résolution adopter vis-à-vis des traîtres, car il nourrissait depuis longtemps une haine farouche contre Mordret, qu’il avait vu commettre une grande cruauté et savait être le fils d’Arthur. Et sa haine et son désir de vengeance se retournaient maintenant contre les fils de Mordret. « Seigneur, dit Bohort, je ne vois qu’une seule chose à faire : nous allons réunir nos gens, tant de près que de loin, et nous partirons d’ici pour passer dans l’île de Bretagne. Lorsque nous y serons, si les fils de Mordret ne prennent pas la fuite, ils sont assurés de leur mort, car nous ne pouvons laisser impuni le crime commis contre le roi Arthur. » Lancelot approuva les paroles de Bohort, ainsi que Lionel, Hector et Girflet.
    Ils firent alors venir leurs gens de Gaunes et de Bénoïc, de sorte qu’en quinze jours, ils en avaient réuni plus de vingt mille, tant fantassins que chevaliers. Aucun de ceux qui avaient été autrefois de la Table Ronde ne manqua à l’appel, ni aucun de ceux qui, tels Karadoc de Vannes, Kaherdin de Karahès et Érec, le fils d’Erbin, avaient pris parti pour Lancelot dans sa guerre contre le roi Arthur. Et leur rassemblement s’opéra dans la cité de Gaunes, parce qu’elle était plus proche de la mer.
    Les rois Bohort et Lionel, ainsi que
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