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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler
Autoren: Thomas Keneally
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du manège se précipita pour alerter les gardes des deux côtés de la frontière. La police suisse les arrêta et les remit aux autorités françaises qui, après une fouille en règle, plaça les fugitifs dans des cellules séparées.
    Les Français les prenaient sans aucun doute pour d’anciens gardiens de camp de concentration. Il est vrai qu’après leur hébergement chez les Américains, ils avaient pris suffisamment de poids pour autoriser le doute. On les interrogea séparément sur leur passé, sur les bijoux qu’ils transportaient. Chacun pouvait bien raconter son histoire sans essayer d’en rajouter, mais personne ne savait ce que les autres allaient dire. Ils craignaient que les Français n’arrêtent Oskar simplement parce qu’il était allemand, et chacun cherchait à le protéger en ne révélant pas la véritable identité de Herr Direktor.
    Cela dura une semaine. Les Schindler s’étaient désormais suffisamment familiarisés avec la culture juive pour passer tous les tests. Mais l’allure d’Oskar et sa bonne santé témoignaient contre lui. Et la lettre en hébreu témoignant de la reconnaissance des juifs était restée à Linz dans les archives américaines.
    Edek Reubinski, qui avait assumé les fonctions de chef du groupe des huit, dut subir des interrogatoires quotidiens. Au septième jour de son incarcération, il fut confronté avec un homme en civil qui parlait parfaitement le polonais et qui l’interrogea sur Cracovie, sur les lieux, sur les dates. Avoir retrouvé un compatriote eut raison des dernières réticences de Reubinski. Il se mit à pleurer et à tout raconter. Les autres furent alors appelés, un par un, pour donner leur version des faits, y compris les Schindler. Tout concordait. Les interrogateurs rassemblèrent alors le petit groupe. Le Français était en larmes. Un interrogateur en larmes, les ex-prisonniers n’en avaient jamais vu. Ils se sentaient transportés par un courant venu d’ailleurs. On les convia à un excellent déjeuner, et on les transféra dans un hôtel de Constance où ils purent apprécier pendant quelques jours une certaine qualité de la liberté aux frais du gouvernement de la France.
    Quand Oskar se retrouva ce soir-là autour d’une table du restaurant de l’hôtel avec Emilie, Reubinski, les Rechen et les autres, tous ses biens avaient disparu. Les Soviets avaient confisqué son usine. Les Tchèques s’étaient emparés de ses bijoux. Il n’avait plus un sou vaillant. Ça ne semblait pas lui couper l’appétit. Il était là, assis devant une table bien garnie, avec quelques membres de ce qui serait désormais sa seule et unique famille.

ÉPILOGUE
     
    Le printemps d’Oskar venait de prendre fin. Pour un homme tel que lui, les temps de paix ne seraient jamais aussi exaltants que les temps de guerre. Oskar et Emilie retournèrent à Munich où, pendant un moment, ils partagèrent un appartement avec les Rosner, désormais engagés par un restaurateur munichois et qui s’en tiraient assez bien financièrement. Un des anciens prisonniers d’Oskar fut atterré à la vue de son manteau rapiécé. Ses propriétés de Cracovie et de Moravie avaient été confisquées par les Russes, et le peu qui lui était resté de bijoux servait à acheter nourriture et liqueurs.
    Quand les Feigenbaum arrivèrent à leur tour à Munich, ils y rencontrèrent sa dernière maîtresse en date, une jeune juive survivante des camps de la mort. La plupart des visiteurs, si indulgents qu’ils fussent pour les faiblesses d’Oskar, se sentaient malgré tout gênés vis-à-vis d’Emilie.
    Mais Oskar n’avait pas changé. Il était toujours l’ami généreux, le dénicheur de denrées indénichables. Henry Rosner se rappelle qu’il avait réussi à remonter une filière pour se procurer des poulets à une époque où il n’y en avait plus un seul à Munich. Il n’avait plus guère, dans son petit cercle d’amis, que ceux de ses anciens travailleurs juifs désormais établis en Allemagne – les Rosner, les Pfefferberg, les Dresner, les Feigenbaum, les Sternberg. Quelques personnes malintentionnées diront qu’il était sage, à l’époque, pour quiconque ayant eu quelque responsabilité au sein du système concentrationnaire, d’avoir des amis juifs comme écran protecteur. En fait Oskar ne se souciait absolument pas de cet aspect des choses. Les Schindlerjuden étaient devenus véritablement sa famille.
    Ils apprirent qu’Amon Goeth avait été
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