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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler
Autoren: Thomas Keneally
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confisquées, de son état de santé, désormais fragile. La première réaction officielle du gouvernement allemand se limita à accorder à Oskar en 1966 la croix du Mérite au cours d’une cérémonie présidée par Konrad Adenauer. Il fallut attendre le 1er juillet 1968 pour que le ministère des Finances annonce qu’à partir de cette date Oskar recevrait une pension de deux cents marks par mois. Trois mois plus tard, l’évêque de Limburg remettait au nouveau pensionné la croix de Saint-Sylvestre, une distinction papale.
    Oskar était toujours volontaire pour apporter ses témoignages sur les criminels de guerre au ministère de la Justice. En 1967, il fit parvenir un certain nombre d’informations confidentielles sur le personnel administratif de Plaszow. La transcription de ses témoignages indique qu’Oskar fut un témoin sans faiblesse, mais scrupuleux. S’il n’était pas certain des faits, il le disait sans ambages. Il blanchit ainsi quelques SS notoires dont Amthor, Zugsburger et la Fräulein Ohnesorge , pourtant réputée pour ses accès de colère. Il dit avoir reconnu Bosch en 1946 dans une gare de Munich et lui avoir demandé si, après Plaszow, il arrivait encore à dormir. Bosch, selon Oskar, voyageait à l’époque avec un passeport de la zone soviétique. Un contremaître de Plaszow, Mohwinkel , qui travaillait pour l’Inspection des armements, fut qualifié de « brute intelligente » dans un des rapports d’Oskar. Sur Grün, le garde du corps d’Amon, Oskar relate l’affaire Lamus, condamné à mort par Goeth et sauvé grâce au don d’une bouteille de vodka (les témoignages d’anciens prisonniers qui figurent dans les archives de Yad Vashem corroborent cette histoire). Quant au sous-officier Ritschek, il avait, dira Oskar, une très mauvaise réputation, « mais je n’ai jamais été témoin d’un de ses crimes ». Il n’y eut guère qu’une seule personne sur la liste du ministère de la Justice pour qui Oskar ait témoigné sa reconnaissance et son admiration : c’était l’ingénieur Huth qui l’avait secouru lors de sa dernière arrestation et que les prisonniers eux-mêmes tenaient en haute estime.
    A l’approche de la soixantaine, Oskar commença à travailler pour les Amis allemands de l’Université hébraïque. Il avait obtenu ce poste par l’intermédiaire des Schindlerjuden qui tenaient absolument à lui redonner un but dans la vie. Il entreprit de solliciter des fonds auprès de généreux donateurs ouest-allemands. Son charme et son baratin légendaires furent mis à nouveau à contribution. Il réussit à mettre sur pied un programme d’échanges entre jeunes Israéliens et jeunes Allemands.
    Bien que sa santé fût désormais chancelante, il continuait à vivre et à boire comme un jeune homme. Il était tombé amoureux d’une Allemande, Annemarie, rencontrée à l’hôtel King David de Jérusalem. Elle serait la bonne fée de ses dernières années.
    Emilie, sa femme, vivait toujours à San Vincente, près de Buenos Aires, sans aide financière. Au moment où j’écris ce livre, elle est encore là-bas. Dans un document présenté par la télévision allemande en 1973, elle parle d’Oskar, de Brinnlitz, sans rancœur aucune. Elle avoue qu’Oskar n’avait pas été un personnage exceptionnel avant la guerre, qu’il ne le serait pas non plus après la guerre. Il avait eu en quelque sorte une grande chance d’avoir rencontré au cours de cette période terrible – entre 1939 et 1945 – des gens qui l’avaient obligé à se dépasser lui-même.
    En 1972, lors d’une visite d’Oskar au bureau directeur des Amis américains de l’Université hébraïque à New York, trois Schindlerjuden, partenaires dans une grosse entreprise de bâtiment, organisèrent auprès de soixante-quinze autres anciens prisonniers de Brinnlitz une collecte de cent vingt mille dollars pour dédier à Oskar un étage du centre de recherche Truman de l’Université hébraïque. Une salle de lecture abriterait un Livre de la vie retraçant la conduite d’Oskar et citant les noms de toutes les personnes qu’il avait secourues. Deux des protagonistes, Murray Pantirer et Isak Levenstein , avaient seize ans quand Oskar les avait amenés à Brinnlitz. Aujourd’hui, les enfants d’Oskar étaient devenus ses parents, son recours, et les garants de son honneur.
    Il était très malade. Les anciens médecins de Brinnlitz comme Alexander Biberstein le savaient. L’un
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