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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler
Autoren: Michel Folco
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nous est fait de recevoir en ces lieux Votre Altesse impériale nous emplit de fierté, et sachez que l’enthousiasme et le loyalisme sans faille de notre population vous est…
    François-Ferdinand trépigna dans ses bottes de cavalerie.
    – En voilà assez de votre fierté et de votre soi-disant loyalisme ! À quoi bon ce discours ! Je viens à Sarajevo en visite amicale et on me lance une bombe ! Ach  ! Vous parlez d’un enthousiasme !
    La duchesse Sophie se pencha vers son époux.
    – Calmez-vous, mon ami, ne gâchez point cette cérémonie, pour une fois que je peux y participer. Nous avons eu affaire à un énergumène, rien d’autre.
    François-Ferdinand lui sourit en inclinant la tête, puis il s’adressa au maire qui n’en menait pas large :
    – Poursuivez, monsieur le bourgmestre, mais ne traînez pas, je veux aller à l’hôpital saluer les victimes.
    Le général Potiorek, qui avait entendu, s’approcha de l’archiduc.
    – Si nous faisons ce détour, Votre Altesse, nous arriverons forcément en retard pour l’inauguration du musée.
    Des policiers en uniforme entrèrent dans l’hôtel de ville et se dirigèrent vers le docteur Edmund Gerbe, le chef de la police. Ce dernier s’avança vers l’archiduc, qui le foudroya du regard :
    – Quoi encore ?
    – Il s’agit de la liste des blessés, Votre Altesse, deux de vos aides de camp y figurent, ainsi que onze civils, mais rien de sérieux à ce qu’on nous a assuré.
    L’archiduc inspecta brièvement sa suite ; Merizzi et Boos-Waldeck manquaient.
    – Avez-vous arrêté le bonhomme ?
    – Oui, Votre Altesse. C’est un jeune Serbe, un illuminé ! Il a voulu s’empoisonner après avoir lancé sa bombe, mais son poison était éventé et ça l’a rendu malade… Quand il parle, c’est pour dire qu’il est un héros de la patrie serbe.
    François-Ferdinand hocha la tête, signe chez lui d’exaspération.
    – Allons à l’hôpital.
    La haie d’honneur se reforma. François-Ferdinand et la duchesse Sophie retournèrent sur la banquette de la Gräf und Stift, tandis que le bourgmestre et le chef de la police s’installaient courageusement dans la voiture de tête.
    Le chef de la chancellerie de l’archiduc, le major Höger, s’adressa au général Potiorek :
    – Compte tenu des derniers événements, nous devrions déployer la troupe le long du parcours, ne pensez-vous pas que ce serait avisé, mon général ?
    Le général gouverneur secoua la tête négativement :
    – Vous n’y pensez pas ! Dienst ist Dienst , Herr Major  ! La troupe est présentement en tenue de campagne, elle ne peut donc pas se déployer en haie d’honneur… et puis cela prendrait des heures pour qu’ils se changent, dit Potiorek en reprenant sa place sur le strapontin.
    Le protocole était explicite : une haie d’honneur pour le passage d’un membre de la famille impériale et royale se devait d’être en grande tenue. Or, les hommes étaient en tenue de manœuvre.
    Le lieutenant-colonel comte Harrach se posta debout sur le marchepied, prêt à servir de bouclier. Il n’était pas le seul à redouter une nouvelle tentative d’assassinat.
    Franz Urban, le chauffeur, claqua la portière derrière le général gouverneur et retourna à son volant.
    Sur un signe du bourgmestre, le chauffeur de la voiture de tête passa en première. Personne ne l’ayant prévenu du changement de destination, il prit la direction du quai Appel.
Derrière, à une vingtaine de mètres, Franz Urban desserra le frein à main, passa sans à-coup la première, appuya sur la pédale d’accélérateur, et en avant toute vers de nouvelles aventures… Le fanion à l’aigle bicéphale s’agita au-dessus de la calandre du radiateur.
    Se retenant fermement au pare-brise de la décapotable, le comte Harrach était perplexe : certes, il protégeait le côté gauche de l’archiduc, mais que faire si l’attaque venait du côté droit ?
    Quand la Gräf und Stift s’engagea dans la ligne droite du quai Appel, Franz Urban passa la seconde ; le fanion se tendit. N’ayant pas été prévenu du changement d’itinéraire, Urban ne s’étonna pas lorsque la voiture de tête ralentit pour tourner à droite dans la Franz-Josefsstrasse au bout de laquelle se trouvait le Musée national.
    Urban ralentit à son tour, rétrograda et s’engagea dans la Franz-Josefsstrasse, inquiet à la vue de tous ces gens endimanchés qui traînaient sur les trottoirs et aux
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