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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse
Autoren: Heinz Knoke
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carrousel s'arrête. L'escadrille se regroupe et file vers l'est. Derrière nous, quelque chose est en train de brûler.
    Au nord de la route que nous suivons, se trouvent les terrains de Ramsgate et de Margate, bases de la chasse anglaise. Mais, ce matin, les Spitfire et les Hurricane sont sans doute occupés ailleurs. Heureusement, car je vole en queue de la formation, et comme on dit dans mon pays natal, c'est toujours sur le dernier que se jettent les chiens. Surtout s'il s'agit d'un novice aussi affolé que moi !
    A 9 h 14, nous nous posons à Ostende.
    Au rapport, Rech se tourne vers moi. Alors, ça vous a plu ? Vous avez touché quelque chose ?
    Non, mon lieutenant — rien.
    Ah ! Comment se fait-il ?...
    Honteux, je baisse la tête. Jamais encore, je me suis senti aussi idiot.
    — Je n'ai même pas tiré, dis-je, cramoisi.
    Rech se met à rire.
    — Eh bien, vous tirerez la prochaine fois. Vous apprendrez — le temps est un grand maître.
    A 17 h 5, nous décollons pour la seconde sortie de la journée.
    Cette fois, personne n'a l'occasion de tirer. Pendant plus d'une heure, nous croisons au-dessus de la Manche, entre Folkestone et Douvre. Par ce temps de chien, les Tommies préfèrent rester chez eux. Sur l'Angleterre, le brouillard s'est encore épaissi. On ne voit pas à cinquante mètres.
    27 mai 1941.
    Pendant deux jours, la purée de pois a comblé le fossé entre la côte belge et les falaises d'Angleterre. C'est l'inactivité totale, d'un côté comme de l'autre.
    Aujourd'hui, à 7 h 17 et à 10 heures, nous avons décollé pour attaquer un terrain auxiliaire près de Ramsgate.
    Le temps toujours bouché nous oblige à voler en rase-mottes (ou en rase-vagues).
    A la première sortie, Grünert et moi avons pris pour cible le dépôt d'essence du terrain. Quant aux appareils anglais que nous espérions surprendre au sol, ils sont invisibles. Ou bien, ils ont pris l'air, ou bien, ils sont admirablement camouflés. Nous mitraillons tout ce qui bouge. La D.C.A., réduite à quelques pièces légères, ne réagit que faiblement. Près du dépôt d'essence, deux ou trois fûts sont en flammes.
    A la seconde sortie, je découvre un canon anti-aérien à la lisière ouest du terrain. J'attaque aussitôt, volant à deux ou trois mètres du sol. Les servants, loin de se sauver, ripostent vigoureusement. Les jets de traceuses m'encadrent, passant à quelques centimètres au-dessus de mon appareil. Mes rafales se perdent dans le parapet de sacs de sable. Du coin de l’œil, je vois Grünert s'acharner sur un box camouflé dans lequel on devine un Hurricane. A mon troisième passage, j'arrive enfin à loger une giclée de balles dans le canon. Le premier pointeur se dresse et bascule en arrière.
    Tout à coup, un cri dans les écouteurs :
    — Attention ! Spitfire !
    Six, sept, huit points brillants, venant du nord, décrivent un virage serré pour nous intercepter. Aussitôt, je me colle derrière Grünert. A vrai dire, je ne sais pas très bien ce que je dois faire.
    Durant plusieurs minutes, c'est un chassé-croisé échevelé. Dans mes écouteurs, j'entends les voix des camarades qui se mettent mutuellement en garde contre les attaques foudroyantes des Tommies. De temps en temps, Grünert me crie de ne pas le quitter « d'une semelle ».
    Nous volons toujours à quelques mètres. Comme, pour suivre Grünert , je vire brutalement, mon plan gauche accroche presque la cime d'un arbre. Un Spitfire passe en trombe au-dessus de moi. Un autre vient se placer, l'espace d'une seconde, devant mes mitrailleuses. Aussitôt, je déclenche le tir. L'Anglais cabre et disparaît dans les nuages.
    — J'en ai eu un ! hurle une voix.
    Je crois reconnaître l'accent rocailleux du lieutenant Barkhorn. Je me retourne juste à temps pour voir un Spit, transformé en boule de feu, s'écraser derrière une digue.
    Grünert essaie depuis plusieurs minutes de se placer derrière deux Tommies qui volent en formation encastrée. Chaque fois qu'il croit les tenir, ils se réfugient, d'un virage cabré, dans la masse pesante des nuages. Manifestement, ils sont beaucoup plus maniables que nos Messerschmitt. En imposant à mon coucou un virage aussi sec, je risquerais l'abattée fatale.
    Nous commençons à manquer de carburant. Il est temps de rentrer. D'un instant à l'autre, peut s'allumer à mon tableau de bord l'ampoule rouge qui indique la limite de sécurité.
    Rech met le cap sur l'est. C'est seulement à Ostende, après
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