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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse
Autoren: Heinz Knoke
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les mêmes colliers de perles orange que j'ai déjà vus monter vers moi au-dessus des terrains d'Angleterre. A l'époque, je n'étais pas rassuré. Maintenant, je le suis un peu plus — pas tout à fait, bien sûr...
    Une fois de plus, je pique sur la D.C.A. Tout un chapelet de bombes tombe au beau milieu d'un nid de mitrailleuses lourdes. Quand l'épaisse colonne de terre, de poussière et de fumée s'est dissipée, je n'aperçois, à la place de la tranchée circulaire, qu'un vaste entonnoir. Les mitrailleuses, les sacs de sable, les Russes, tout a disparu.
    Les Ivan ont dû se planquer avec leurs véhicules dans les bois qui entourent le camp. Avec nos armes de bord, nous ratissons systématiquement la forêt. A plusieurs endroits jaillissent de hautes flammes, provenant probablement des dépôts d'essence.
    Pour ma part, je tire sur tout ce qui bouge, jusqu'au moment où des claquements secs m'apprennent que mes munitions sont épuisées. C'est certainement le meilleur exercice pour le débutant maladroit que je suis.
    Nous nous posons à 7 h 20. De nouveau, le personnel s'affaire autour de nos appareils. Nous les aidons, tout en leur racontant les épisodes essentiels de l'attaque.
    En vingt-deux minutes — un temps record — nous sommes prêts à repartir. Des installations du G.Q.G. soviétique, il ne reste pas grand-chose. A coups de bombes et d'obus, nous labourons les bois où se terrent encore des groupes d'hommes affolés. La D.C.A. soviétique, écrasée, émiettée, pulvérisée, ne réagit plus.
    Quand, cinquante minutes plus tard, nous regagnons notre terrain, nous sommes tout étonnés d'entendre le commandant annoncer une pause. Dans notre excitation, nous avons oublié l'heure du casse-croûte.
    L'après-midi, on engage notre formation dans une opération différente. Les reconnaissances aériennes ont signalé sur la route Grodno - Zytomia - Skidel - Szczuczyn des convois soviétiques qui fuient en direction de l'est. Nos détachements blindés les talonnent sans merci. Notre intervention doit précipiter leur déroute.
    Nous atteignons rapidement Grodno. Le centre de la ville n'est qu'un gigantesque embouteillage. Dans toutes les rues, des unités soviétiques essaient de se frayer un chemin vers l'est. Les Stukas nous quittent pour attaquer, dans les bois voisins, des positions d'artillerie. A tout prix, il faut empêcher l'ennemi de s'accrocher, le harceler sans cesse, le bousculer dès qu'il tente de faire face.
    Je commence maintenant à comprendre pour quelle raison l'ordre d'attaque du Haut Commandement est venu si vite, de façon si brutale. Du côté russe, on voit partout de puissantes concentrations de troupes et de matériel. On a nettement l'impression que l'armée rouge se préparait à attaquer. En tout cas, notre Haut Commandement en est probablement persuadé. Le déclenchement foudroyant de notre offensive supprime définitivement cette menace.
    Pour nous tous, les images de cette journée resteront inoubliables. Le long de l'immense frontière, du nord au sud, nos troupes progressent rapidement. Nos pointes avancées s'enfoncent d'un élan irrésistible dans le dispositif ennemi. Manifestement, les Russes ont été surpris, alors qu'ils croyaient nous surprendre. Partout, ils refluent en désordre.
    Sur toutes les routes, nos fantassins lèvent la tête et nous adressent des signes amicaux. Ils savent que la Luftwaffe va faire un travail préparatoire dont ils profiteront bientôt. Travail qui, à vrai dire, est assez facile. Impossible de manquer les masses compactes des unités soviétiques en fuite. Tous les coups portent. Nos bombes, nos obus, nos rafales de mitrailleuse ouvrent des sillons sanglants dans ces troupeaux désemparés.
    A 20 heures, nous décollons pour la sixième sortie de la journée. La chasse russe reste invisible. Nous sommes seuls dans le ciel qu'envahit peu à peu la brume mauve du soir.
    23 juin 1941.
    Dès 4 h 45, nous décollons de nouveau, toujours pour attaquer les colonnes grises qui couvrent les routes, les chemins et jusqu'aux moindres sentiers.
    A cette heure matinale, il fait encore frais. Hier, j'étais trempé de sueur, aujourd'hui, je frissonne. Mais l'atmosphère limpide annonce une journée torride.
    Pour ma part, je n'ai pas encore aperçu un seul appareil soviétique. Pourtant, ces appareils existent. Les pilotes de la 4e escadrille signalent les premiers combats aériens et les premières victoires au-dessus de Grodno. D'après
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