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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse
Autoren: Heinz Knoke
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livrons, dans la grande salle du mess, au jeu décevant des hypothèses gratuites.
    L'opération « Barberousse » les gigantesques préparatifs du Haut Commandement face à la Russie — a-t-elle un sens précis ? S'agit-il d'une manœuvre politique, d'une simple précaution militaire, d'un renversement des alliances ?
    Evidemment, l'ordre d'intercepter l'appareil soviétique indique plutôt une action offensive contre le communisme.
    22 juin 1941.
    4 heures du matin.
    Alerte générale. Dans la partie du terrain réservée aux Stukas, règne la même activité fiévreuse.
    Toute la nuit, j'ai entendu défiler, au loin, des colonnes de chars et des camions. La frontière n'est qu'à quelques kilomètres.
    A 4 h 30, conférence des pilotes au bureau du chef d'escadre.
    Le commandant donne lecture de l'ordre du jour que le Führer adresse à la Wehrmacht :
    L'Allemagne attaque l'Union Soviétique !
    A 5 heures, nous décollons.
    Quatre appareils de notre escadrille — dont le no 6, le mien — sont équipés de lance-bombes. Au cours des semaines passées, j'ai participé à je ne sais plus combien d'exercices de bombardement. Aujourd'hui, j'emporte, accrochées sous le ventre de mon brave « Emile », 104 bombes de 2 kilos.
    Sous nos ailes, d'interminables convois roulent vers l'est, à travers la plaine monotone. Au-dessus de nous, volent les formations compactes des bombardiers, et sur nos flancs les essaims hargneux des Stukas.
    Nous sommes chargés d'attaquer, à basse altitude, le G.Q.G. d'une armée soviétique dont les bâtiments se trouvent dans les bois à l'est de Drouskiéniki.
    On dirait que, chez les Russes, tout le monde est encore en train de dormir. Pas une âme dans les rues du camp où est installé cet étrange G.Q.G.
    Je pique sur une baraque et, d'un coup de pouce, déclenche le lance-bombes. Je sens nettement mon zinc, soulagé de son fardeau, faire un bond en avant.
    Les autres appareils de ma section larguent leurs bombes presque simultanément. Des geysers de boue jaillissent de tous les côtés. Pendant plusieurs secondes, la fumée et la poussière masquent la terre.
    Déjà, trois baraques sont en flammes. Des camions, dépouillés de leur camouflage par les déflagrations, gisent sur le flanc ou montrent les quatre roues.
    A présent, les « Ivan » sont réveillés. Le camp ressemble à une fourmilière éventrée par le coup de canne brutal d'un promeneur. Des soldats à peine vêtus s'éparpillent dans les bois environnants. Je distingue vaguement quelques pièces légères de D.C.A. J'en choisis une, me place de manière à l'encadrer dans mon collimateur, et actionne la détente de mes armes. Mon appareil tremble les deux canons logés dans les ailes et les mitrailleuses du fuselage vomissent leur quadruple jet d'acier — derrière la pièce, un homme en caleçon s'écroule...
    Je pointe mon zinc sur un autre canon. Ses deux servants, avec un beau courage, continuent à tirer. Les obus filent à peut-être un mètre au-dessus de mon hublot.
    Emporté par mon élan, je dépasse ma cible — un virage cabré, au ras des arbres, et je reviens, tirant comme un possédé. Les Russes sont couchés à plat ventre derrière les boucliers de leur canon. Mais la tension est devenue trop forte pour leurs nerfs. Tout à coup, ils se dressent et, en quelques bonds, se jettent dans un bosquet.
    Et j'attaque toujours — j'en suis à mon cinquième ou sixième passage. Nos bombardiers sont repartis, laissant la place aux Stukas [3] et aux Messerschmitt qui s'en donnent à cœur joie. On dirait un essaim de frelons furieux, acharnés sur leur proie. A présent, presque toutes les baraques sont en flammes. D'un seul obus, j'incendie un camion qui se renverse, aplatissant une voiture découverte.
    Rassemblement — on rentre au terrain. A 5 h 56, l'escadrille se pose en formation impeccable. Sur le terrain règne une activité fiévreuse. En hâte, les rampants réapprovisionnent les armes de bord, refont le plein des réservoirs. Les Stukas repartent aussitôt, pour appuyer les pointes avancées de nos unités blindées. Puis, c'est notre tour.
    A 6 h 30 exactement, quarante minutes seulement après notre retour à la base, nous décollons de nouveau. Cette fois, nous n'avons pas besoin de scruter le paysage pour découvrir notre objectif. L'épaisse fumée qui monte des baraques incendiées est visible de loin.
    Les Russes se sont ressaisis. Leur D.C.A. nous accueille par un tir nourri. Ce sont
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