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La gigue du pendu

La gigue du pendu

Titel: La gigue du pendu
Autoren: Ann Featherstone
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soupir d’irritation.
    « Il doit bien y avoir quelque chose. Depuis le temps que l’affaire tourne. J’ai acheté les machines et George faisait les photographies.
    — Bien sûr. C’était un investissement. Une association.
    — C’est ça. »
    Où était passé son accent étranger ? Ses mots d’italien ?
    « Et vous aviez toute confiance en George Kevill, naturellement ?
    — George Kevill était quelqu’un de bien. On avait un accord. On devait partager les bénéfices.
    — Bien entendu. Georgie faisait de jolies photographies de petits enfants jouant à cache-cache et…
    — Non, a-t-elle coupé. Il faisait des portraits de messieurs dans son studio. Il travaillait sur les foires, et quand la saison était finie, dans son studio. C’est moi qui payais le loyer. »
    Bottes Noires a éclaté de rire.
    « Quelle surprise, Princesse ! Je l’ignorais. Un studio de photographie, dites-vous ? Pour messieurs respectables ? Avec un décor comme il faut, je présume, tel que des fougères ?
    — Mais oui, bien sûr. Ce n’était pas du travail de sagouin, mais des portraits de bonne qualité, artistiques, on s’était mis d’accord là-dessus au départ. Parfois, les messieurs venaient récupérer leurs photographies à l’Aquarium.
    — En effet. Et ces gentlemen, ils payaient Georgie, n’est-ce pas ?
    — Oui, c’était notre accord. L’argent d’abord. George disait qu’on ne peut faire confiance à personne. Pas même aux gentlemen.
    — Et il avait ô combien raison, Princesse. »
    Je crois que Bottes Noires se moquait d’elle.
    « Parfois, c’est moi qui recevais ces messieurs. Quand Pikemartin et Gifford étaient occupés. Ils étaient très gentils, attentionnés. Ils me remerciaient, même, de donner de mon temps, de délaisser mon public. »
    Bottes Noires s’est retourné, a fait quelques pas dans la salle. J’ai senti à nouveau le danger sonner dans son rire.
    « Vous voyiez donc ces gentlemen ? Et les photographies ? Les œuvres artistiques de George ?
    — Non. Elles étaient empaquetées, étiquetées, scellées. Vous savez que George les apportait ici pour éviter à ses clients d’aller jusqu’au studio ?
    — Naturellement. Et vous n’étiez pas curieuse ? Vous n’avez jamais voulu voir ce que contenaient ces paquets ?
    — Non, pourquoi ? Des portraits en studio. Des commerçants avec leur marchandise.
    — Leur marchandise, oui, bien sûr.
    — Peu importe. Je veux juste récupérer mon argent à présent que George a… disparu… et le Grand Méchant… Gifford dit qu’il a disparu, lui aussi. Qu’il est parti. Barney peut avoir le reste. C’est le fils de George, et moi, je ne suis que son associée.
    — Bien entendu. Mais j’ai moi aussi des intérêts dans l’affaire.
    — Ah ? Vous n’avez qu’à garder les machines. Ou les vendre.
    — Tout a brûlé dans l’incendie, Princesse. Vous l’ignoriez ? »
    J’étais toujours accroupi, mes jambes comprimées m’élançaient, mais je ne pouvais bouger sans crainte de faire du bruit. Et puis je devais écouter jusqu’au bout.
    « Il n’y a pas d’argent.
    — Vous vous trompez. Et je ne suis pas sotte. George faisait de gros profits. Il me l’a dit, aussi.
    — En revanche, il ne vous a pas dit qu’il dépensait l’argent aussi vite qu’il le gagnait.
    — Mais non, il faisait des économies.
    — Il a en effet amassé une petite fortune, Princesse. Il piégeait ses clients riches et respectables, et il vous a escroquée, vous aussi. Tout comme moi.
    — C’est faux, a-t-elle murmuré d’une voix à peine audible.
    — Nous avons tous les deux été dupés, ma chère. Vous devez être fort choquée.
    — Je ne vous crois pas. Je pense que… que vous voulez tout garder pour vous.
    — Seulement ce qu’il me devait – ce qui correspond, je le crains, à tout l’argent qu’on pourrait encore récupérer. Il n’y a pas de magot, Princesse. Navré. Ce misérable a trop joué aux courses, et il a tout perdu aux cartes. Sans oublier les combats de chiens. Il a tout flambé et s’est endetté. Auprès de moi. »
    Je contemplais les minuscules souliers roses, dont les lacets étaient défaits.
    « Ensuite, il a tenté de m’escroquer.
    — George et moi, a-t-elle repris d’un filet de voix tremblante, nous avions un accord. Il savait que je voulais rentrer chez moi, en Italie.
    — Chère amie ! Comme vous devez être déçue !
    — Vous
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