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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps
Autoren: Michel David
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avant de leur rabattre cinq dollars
sur les cinquante qu'il avait l'intention de demander pour l'appartement du
2429, rue Champagne, mais il avait finalement accepté cette exigence de ses
nouveaux locataires.
     
    — Il reste huit
jours avant le premier mai, avait-il déclaré avec son accent chantant avant de
leur serrer la main. Vous pourrez entrer dans l'appartement dès que votre
gendre aura fini son ouvrage.
     
    À la suggestion
de Laurette, le couple s'était arrêté quelques instants à l'appartement où
Pierre travaillait pour lui apprendre la bonne nouvelle. Ce dernier accepta
sans hésitation que ses beaux-parents viennent faire un peu de ménage dans leur
nouveau nid dès le lendemain.
     
    — Toi, mon
Pierre, j'oublierai pas que cette idée-là vient de toi, lui dit Gérard en
feignant la rancune.
     
    — Mais j'ai fait
ça pour ben faire, moi, monsieur Morin, plaida le colosse, mi-sérieux.
     
    — Je suis pas sûr
de ça pantoute, moi, rétorqua son beau-père.
     
    À leur retour à
la maison, Laurette s'empressa de téléphoner à chacun de ses enfants pour lui
communiquer la grande nouvelle. Ils furent tous enchantés d'apprendre que leur
mère allait pouvoir retourner vivre dans la maison de son enfance. Par
ailleurs, Gilles et Richard lui promirent de venir aider à laver les plafonds
et les murs le lendemain soir, après le souper.
     
    Quand Laurette
apprit la nouvelle à ses frères, ceux-ci furent stupéfaits.
     
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    — Sacrifice!
s'exclama Armand. Si l'appartement avait été libre le printemps passé quand on
est déménagés, je l'aurais loué, moi, au lieu de venir rester rue Parthenais où
je m'habitue pas. En tout cas, quand vous serez prêts à déménager,
téléphone-moi, on va tous aller vous donner un coup de main.
     
    Le lendemain
soir, Gilles et Richard étaient fidèles au rendez-vous.
     
    — Avoir su que
vous vouliez déménager, m'man, lui fît remarquer Gilles en jetant une bonne
dose de Spic'n Span dans son seau d'eau chaude, on n'aurait pas fait un grand
ménage de printemps sur la rue Emmett.
     
    — Je le sais ben,
dit sa mère sur un ton d'excuse. Mais là, la chance était trop belle.
     
    — En tout cas, si
ça continue comme ça, reprit Richard, debout sur un escabeau, en train de laver
le plafond de la pièce voisine, je suis à la veille d'aller chercher ma carte
de compétence de laveur.
     
    — P'pa, vous,
avec ce que vous faites là, vous avez pas besoin d'autres exercices pour votre
bras, dit Gilles en regardant son père en train de laver les murs du couloir.
     
    — Pantoute.
     
    — Aie, vous
trois! les interpella Laurette. Si vous jacassiez un peu moins et travailliez
un peu plus, on finirait plus de bonne heure.
     
    — Oui,boss! se
moqua Richard.
     
    Le samedi matin
suivant, Laurette était debout bien avant le lever du soleil. Elle alla
préparer le déjeuner avant de réveiller son mari et son fils. Pendant que les
deux hommes s'habillaient, elle souleva le rideau qui masquait la fenêtre de sa
chambre pour regarder longuement la petite rue Emmett encore éclairée par son
unique
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    lampadaire. Elle
se sentit brusquement nostalgique à la pensée qu'elle ne reverrait plus cet
endroit.
     
    — Envoyé,
Laurette, viens déjeuner, la houspilla Gérard, enfin habillé. Si on traîne, ils
vont arriver avant qu'on ait fini de manger.
     
    Elle le suivit
dans la cuisine et y trouva Jean-Louis qui revenait du balcon.
     
    — Il fait doux à
matin, dit-il à ses parents. Il y a pas un nuage. Pour moi, on va avoir une
belle journée pour déménager.
     
    Je vais me
dépêcher à manger. Après, si vous me passez votre char, p'pa je vais aller
chercher Carole.
     
    — Elle a dit
qu'elle allait venir nous aider? demanda Gérard, surpris.
     
    — Ben oui,
Gérard, dit Laurette. C'est normal. Elle fait partie de la famille.
     
    Il était à peine
plus de sept heures quand Jean-Louis revint en compagnie de Carole et de
Marthe.
     
    — Ah ben, de la
belle visite! s'exclama Laurette en les apercevant.
     
    — J'espère que
vous acceptez n'importe qui pour vous aider, plaisanta Marthe en l'embrassant
sur une joue.
     
    Bonjour, monsieur
Morin, dit-elle à Gérard.
     
    — Bonjour,
mademoiselle.
     
    — Si je
m'attendais à te voir à matin, reprit Laurette, surprise.
     
    — P'pa, vous
pouvez ben dire «tu» à Marthe. Elle va faire bientôt partie de la famille.
     
    Devant le regard
étonné de ses parents, Jean-Louis sentit le besoin de
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