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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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Ce mot produisit une impression énorme sur la foule. Les murmures se haussèrent d’un ton, devinrent des grondements précurseurs d’orage. Mais l’orage n’éclata pas encore ce coup-ci. Nous voulons dire que la foule ne bougea pas encore. Elle attendait, pour passer à l’action, que quelqu’un de résolu donnât le branle.
    Ce fut encore Brin de Muguet qui le donna, sans réfléchir, dans un élan de son bon cœur :
    – Il n’y a donc pas un homme ici ? s’écria-t-elle.
    – Il y en a au moins un, mademoiselle, répondit aussitôt une voix claironnante.
    C’était Odet de Valvert qui avait enfin réussi à se glisser près d’elle, qui parlait ainsi.
    Chose étrange, une ombre de contrariété passa sur le visage expressif de la jeune fille qui ne put réprimer un mouvement d’humeur. Comme de juste, l’amoureux ne vit rien : il s’inclinait gracieusement devant elle. Et ce salut et le sourire qui l’accompagnait, si respectueux qu’ils fussent, disaient clairement que c’était uniquement pour elle qu’il intervenait.
    Odet de Valvert ne perdit pas de temps. Après avoir salué « sa dame » comme faisaient autrefois les preux avant de charger, la lance en arrêt, il vint se camper devant Roquetaille et Longval et, d’une voix mordante, il prononça :
    – Pourquoi maltraitez-vous ainsi cet homme ? Il est indigne de gentilshommes d’abuser ainsi de leur force contre un pauvre diable sans défense.
    Les deux spadassins se hérissèrent.
    – De quoi se mêle cet étourneau ? mugit Longval.
    – Ce drôle va se faire étriller d’importance ! beugla Roquetaille.
    – Drôle ! étourneau ! vous êtes trop généreux, messieurs ! railla Odet de Valvert.
    Il dit cela. Mais en même temps il projetait ses deux poings en avant avec une force irrésistible. Il n’avait pas fini que les deux ordinaires allaient s’étaler sur le dos, à quatre pas de là.
    – Vive le damoiseau ! cria la foule enthousiasmée.
    Landry Coquenard se tenait prêt à tout. Lui non plus, il ne perdait pas une seconde. Il fit un bond prodigieux et tomba dans les bras que lui tendait Odet de Valvert. Avec une force qu’on n’eût jamais soupçonnée chez un jeune homme d’apparence si délicate, il l’enleva, le passa derrière lui, et lui glissa une bourse dans la main en disant :
    – File vivement.
    Landry Coquenard lança un coup d’œil d’inexprimable reconnaissance sur son sauveur et, sans s’attarder, sans prononcer une parole, fonça au milieu de la foule qui s’ouvrait d’elle-même pour lui livrer passage.
    A ce moment le colosse de la duchesse de Sorrientès accourait, à la tête de ses dix hommes. Il trouva la besogne toute faite. Cependant les ordres de la duchesse étaient formels : il fallait non seulement délivrer le prisonnier, mais encore savoir où il gîtait pour pouvoir le retrouver. Landry Coquenard, ahuri, se sentit happé, enlevé, passé de main en main, porté dans la rue de Grenelle, derrière la litière. Il se trouvait assez loin de ses bourreaux, hors d’atteinte. Il fila, sans demander d’explications à personne. Il fila à grands pas, sans courir toutefois, encore tout éberlué de son heureuse et rapide délivrance, serrant dans sa main crispée, sans trop savoir ce qu’il emportait, la bourse que Valvert avait eu la généreuse pensée de lui glisser dans la main.
    D’Albaran s’approcha de la litière.
    – C’est fait, madame, dit-il en espagnol. Mais l’homme avait déjà échappé à ceux qui le tenaient. Nous n’avons eu qu’à faciliter sa fuite.
    – J’ai vu, répondit la duchesse de Sorrientès dans la même langue.
    – Qu’ordonnez-vous, madame ?
    – Attendons, dit la duchesse, j’attends quelqu’un et je veux voir ce qui va arriver à ce jeune homme qui a osé braver en face le tout-puissant maître de ce royaume.
    Et avec un sourire indéfinissable, elle ajouta :
    – Et puis je suis curieuse de voir aussi ce que va faire ce brave peuple de Paris qui gronde là-bas.
    D’Albaran s’inclina respectueusement, sauta en selle et reprit sa garde patiente et attentive près de la litière. Ses hommes avaient déjà réenfourché leurs chevaux et repris de leur côté leur attitude raide de soldats sous les armes. Ils n’étaient plus que neuf maintenant. Le dixième s’était mis aux trousses de Landry Coquenard et ne devait plus le lâcher.
    q

Chapitre 5 COMMENT FINIT L’ALGARADE
    R evenons à Odet de Valvert et à la
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