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La Dernière Année De Marie Dorval

La Dernière Année De Marie Dorval

Titel: La Dernière Année De Marie Dorval
Autoren: Alexandre Dumas
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position que je me suis faite en
accomplissant un devoir que vous avez bien voulu considérer comme
un dévouement, ne me permet pas d’accepter la pensée d’une
souscription.
    Certes, ces reliques nous sont chères !…
et j’espère les revoir un jour, mais c’est à mon travail seul que
je veux les devoir.
    Marie Dorval n’a plus rien à envier aux
heureux de la terre : elle est réunie pour toujours à son cher
Georges !…
    Elle n’a pas de monument, mais sa tombe est
couverte de fleurs que sa brave fille entretiendra toute sa
vie ! Et plus tard, nos petits-enfants continueront cette
tâche, si triste et si douce !
    Vous venez de lui élever un mausolée plus
impérissable qu’une pierre tumulaire, car vous avez mis au jour ce
cœur si grand, si méconnu.
    Il est autour de nous des malheurs devant
lesquels je dois taire les miens, et si déjà vos gracieuses
lectrices ont répondu à votre généreux appel, eh bien ! que
cette bonne action ne soit pas perdue, vous trouverez facilement
autour de vous une de ces misères dignes et silencieuses…
portez-leur cette offrande.
    Il nous sera bien doux de penser qu’elles
doivent ce rayon de soleil au nom de
Marie
Dorval !
    À
vous de tout cœur,
    RENÉ LUGUET.
    Bravo, mon cher Luguet.
    Les sommes sont chez moi à la disposition des
personnes qui les avaient versées.
    Le manuscrit est chez moi à votre disposition.
Enfin, je vous demande une seule chose : c’est de laisser
vendre la brochure.
    Et, du produit de cette brochure, de payer la
pierre du tombeau.
    À
vous de cœur,
    ALEX. DUMAS.
    La souscription pour la tombe de Marie Dorval
est interrompue.
    Par une noblesse de sentiments que tout le
monde comprendra, celui que, en étendant ses mains, la mourante a
baptisé du nom de
sublime
, au moment de rendre le dernier
soupir, René Luguet, ne veut devoir qu’à son travail
l’accomplissement de la tâche qu’il s’est imposée.
    Cependant, pour prouver combien il y en a qui
étaient désireux de s’associer à notre œuvre, nous ne pouvons
résister au désir de publier la lettre suivante :
    28
juillet 1855.
    Monsieur Dumas,
    Je lis chaque jour le
Mousquetaire
.
    À l’article
Marie Dorval
, vous
parliez d’ouvrir une souscription pour ériger un monument sur sa
sépulture.
    Ma petite souscription est de vous offrir de
faire l’inscription que vous désirez faire graver sur la
pierre.
    Quoique la souscription ait été refusée, je
maintiens toujours mon offre, et prie M. René Luguet de
l’accepter.
    Votre sincère admirateur,
    DAMOUR,
    Sculpteur-marbrier du cimetière,
    rue
Delambre, 19, à Paris.
    Vous voyez cette lettre.
    En voici une plus touchante encore peut-être
qui nous arrivait.
    Elle est d’un enfant.
    Monsieur,
    Chaque fois que je gagne la croix, père me
donne dix sous. Je l’ai eue samedi, et comme il m’a raconté
l’histoire du petit Georges et de sa bonne maman, je serais bien
content si vous vouliez ma petite pièce.
    Je vais encore m’appliquer cette semaine pour
en avoir une autre, et je vous la donnerai si on me le permet.
    ALBERT ROUIT.
    Mon cher Dumas,
    À Mayence, que je traverse aujourd’hui, je lis
le
Mousquetaire
d’avant-hier.
    Pendant mon passage à l’administration du
Gymnase, j’ai eu le bonheur de connaître madame Dorval, et celui,
plus grand encore, de l’avoir pour interprète dans plusieurs pièces
que je fis représenter à ce théâtre.
    J’ai donc bien le droit, je pense, de joindre
ma modeste offrande à celles plus considérables qui vous seront
adressées sans doute ; et je vous prie de faire toucher le
petit bon ci-joint chez M. Dulong, notre agent, puisque je
suis trop loin de vous pour aller vous en porter le montant
moi-même.
    Toujours bien à vous,
    LAURENCIN.
    Mayence, 29 juillet 1855.
    Puis encore celle-ci :
    Mon cher Dumas,
    Je ne saurais vous dire combien m’ont ému vos
articles sur Dorval. Ces pages, plutôt sanglotées qu’écrites, et
remplies d’une pitié presque cruelle, m’ont fait verser bien des
larmes ! Merci pour ces larmes, ou pour mieux dire pour ce
prétexte de pleurer : car le cœur humain, cet orgueilleux
chien de cœur, est ainsi fait, que quelque oppressé qu’il se sente,
parfois il voudrait crever plutôt que chercher à se soulager par
des larmes ; ce chien de cœur orgueilleux doit être
très-content chaque fois qu’il lui est permis de se désaltérer de
ses propres douleurs par des larmes, tout en ayant l’air de ne
pleurer que sur les
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