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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann
Autoren: Juliette Benzoni
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représenter celui-là ! fit-il en s’esclaffant, ce qui agita le pistolet. Comme s’il n’était pas inimitable ! N’est-ce pas, mon cher tonton ?
    — Dire que je t’estimais un homme propre ! envoya Kledermann avec un dégoût auquel se mêlait une déception. Tu n’es qu’un monstre !
    — C’est tout ? Vous n’avez guère d’imagination ! Alors, je vais lui donner du grain à moudre : votre belle collection, elle est à moi, dans son intégralité, et je vais vous apprendre mieux : je m’approprierai aussi toute votre fortune quand j’épouserai Lisa, quand je l’aurai définitivement débarrassée de son prince de pacotille…
    — Elle ne t’épousera jamais ! Toi ? Laisse-moi en douter ! Fais la comparaison ! Regarde-toi dans une glace !
    — Vous ne connaissez rien aux femmes ! Elle le hait… La moitié du chemin est accompli ! La suite viendra d’elle-même ! Voilà le programme ! conclut-il joyeusement. Il me reste maintenant à vous faire mes adieux ! On s’embrasse ou…
    Nul ne saura jamais ce qu’il aurait encore proféré. Dressé au seuil, Aldo venait de tirer. Un seul coup mais en pleine tête ! Gaspard s’écroula sur le lit qu’il macula de sang tandis que Max récupérant vivement son arme tirait en l’air un second coup !
    — Ne vous tourmentez pas ! rassura Morosini. Wishbone est allé régler ses comptes et il tire comme le cow-boy qu’il n’a pas cessé d’être : l’ennemi abattu sur un cheval au galop ! Puis revenant à son beau-père, avec un grand sourire :
    — Je n’ai jamais été aussi heureux de vous voir, Moritz !
    Celui-ci se mit à rire :
    — Pas tant que moi, Aldo ! Pas tant que moi !… Mais je ne vous en aimerais que davantage si vous aviez l’amabilité de me débarrasser de ce harnachement.
    Ce qu’Aldo se hâta de faire, tranchant les sangles à l’aide du couteau qui ne le quittait jamais lorsqu’il allait en expédition, après quoi il frictionna les membres de son beau-père pour leur rendre leur élasticité.
    — Je vais me débrouiller seul ! fit Kledermann. Vous avez plus urgent à vous occuper ! Alors dépêchez-vous ! Il doit être dans la chambre à côté. J’ai tout entendu quand on l’a apporté et il lui arrive de gémir…
    — Mon Dieu !
    Tellement heureux de retrouver le père de Lisa vivant, Aldo en avait oublié son cher Guy ! Aussi s’élança-t-il, mais buta contre le corps de l’infirmière si froidement abattue un moment plus tôt, se retint de justesse au chambranle, l’enjamba puis, l’autre porte étant elle aussi fermée à clef, il l’enfonça d’un coup de pied furieux. Ce qu’il découvrit lui arracha un juron. La chambre était la même que celle de Moritz et l’aménagement du lit exactement identique mais celui qui l’occupait, pâle, les yeux clos et les joues creuses semblait avoir cessé de vivre :
    — Guy ! s’écria-t-il. Non ! Ce n’est pas possible !
    Se précipiter, trancher les sangles ne prirent qu’un instant après quoi il souleva dans ses bras le corps qui lui parut incroyablement fragile et léger ! Le cœur sur lequel il appuya son oreille battait encore, mais faiblement.
    — Max ! hurla-t-il à pleins poumons. Rappliquez !
    Il avait donné si fort de la voix qu’il sentit le corps tressaillir cependant que les yeux s’entrouvraient et qu’un souffle passait entre les lèvres décolorées :
    — Al… do ?
    — Oui, c’est moi, mon cher Guy !… Que vous ont-ils fait subir ?
    Il allait appeler de nouveau quand Max se matérialisa enfin et reçut de plein fouet la colère de Morosini :
    — Pourquoi est-il dans cet état-là ? Pourquoi cette barbarie ? Bande de charognards ! Vous le laissiez mourir de faim ?…
    — Soif !… murmura Guy.
    Aldo chercha autour de lui un verre… une carafe.
    Un gobelet à demi plein entra alors dans son champ de vision.
    — Ce n’est pas moi qui m’occupais des captifs, dit tranquillement Max. C’était la chasse gardée de Gandia. Et je n’ai jamais entendu dire qu’on ne leur donnait rien ! Témoin : Kledermann ! Il n’est pas en piteux état !
    — Alors pourquoi M. Buteau ? Un homme si fragile !… Pour l’obliger à révéler les secrets qui protègent la collection Morosini ? Je vois difficilement ce qu’on peut obtenir d’un mort ?… Parce que personne n’aurait pu le faire parler !
    — On en reparlera plus tard ! Si vous le voulez bien, monsieur Max, allez donc me chercher du bon café, un peu de lait – à part ! –,
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