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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann
Autoren: Juliette Benzoni
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ami » tirer son mari comme un vulgaire lapin. Mais pour en revenir à Langlois et à la réflexion, je préfère éviter de lui en parler…
    — Oh, je crois que je devine pourquoi ! fit Plan-Crépin avec un petit rire. Vous avez l’intention de régler ça tout seul, non ? Eh là ! Attention…
    Adalbert, en effet, venait de donner un tour de volant imprévu afin d’éviter une poule qui sortait majestueusement d’une cour de ferme tentée par l’idée d’aller rejoindre son coq de l’autre côté de la route. Grâce à l’habileté du conducteur, la volaille put mener son projet à bonne fin avec un dédain absolu de la bordée d’injures un peu excessive peut-être mais qui fit un bien énorme à Adalbert en lui permettant de se défouler…
    — Ça soulage, hein ? reprit Plan-Crépin en remettant son chapeau à sa place. À présent vous répondrez peut-être à ma question ? Vous vous réservez l’affaire Lisa et compagnie ?
    — Naturellement ! Je considère ça comme un cas familial !
    — Alors part à deux !… ou je mange le morceau !
    — Plan-Crépin ! s’indigna la marquise. Voilà que vous pratiquez le chantage maintenant ? Et en quels termes ! Il est vrai qu’avec vous il faut s’attendre à tout !
    — Nous devrions savoir que je suis capable de tout quand il s’agit de ceux que j’aime ! Et d’ailleurs est-ce que vous-même…
    — Ne soyez pas insolente ! Depuis le temps vous devriez savoir que je déteste que l’on me dise mes vérités ! Conclusion, Adalbert ?
    — On garde ça pour nous jusqu’à nouvel ordre ! Et il faut d’abord savoir où est passée Lisa !

2
Une nouvelle guerre des Deux-Roses ?
    Décider de ce que l’on dirait ou qu’on ne dirait pas en roulant – même trop vite ! – sur une route de campagne et s’en tenir là quand la personne en question s’inscrit dans le paysage n’est pas du tout la même chose ! Adalbert allait en faire l’expérience dès le lendemain matin, en rencontrant ledit Langlois dans le hall de l’hôpital. Il s’y attendait si peu qu’il se sentit rougir comme s’il était coupable.
    Pourtant, en le voyant venir, le visage cependant soucieux du policier s’éclaira :
    — Content de vous voir, Vidal-Pellicorne ! Vous ne le savez peut-être pas, mais vous avez quelque chose de réconfortant ! Surtout pour moi qui ai toujours eu les hôpitaux en horreur.
    — Vous avez dû pourtant en rencontrer quelques-uns… et ce n’est pas fini !… Mais c’est gentil d’être venu voir Morosini ! Il a dû être content ?
    — Pas vraiment : il ne m’a pas reconnu !
    — Quoi ? Pas reconnu ? Mais…
    — Il paraît que ça va plus mal qu’hier. J’ai vu le chirurgien et il est un peu inquiet…
    Adalbert ne l’écoutait déjà plus et fonçait vers la chambre d’Aldo dont M me Vernon lui barra le passage :
    — Où allez-vous ainsi ?
    — On vient de me dire qu’il va mal, qu’il n’a pas reconnu…
    — Ne dramatisez pas ! Il nous fait une montée de température et il est moins bien qu’hier mais ce sont des accidents qui se produisent. Cela ne signifie pas qu’il soit en train de mourir et nous sommes là pour le surveiller !
    — Je peux le voir ?
    — Pas pour le moment ! Voulez-vous une tasse de café ?
    — Merci, non. Je dois rejoindre le commissaire principal !
    — Et prévenir les dames ! Plus de visites aujourd’hui mais vous pouvez m’appeler ce soir. Je passe la nuit ici. Et ne vous tourmentez pas trop. Il est solide !
    — Sauf des bronches ! Il a déjà eu des problèmes…
    — Elles ne sont pas en cause !
    Il retrouva Langlois qui faisait les cent pas dans le hall et vint vers lui aussitôt :
    — Vous l’avez vu ?
    — Non ! Plus de visites aujourd’hui mais je peux appeler ce soir. Venons-en à vous…
    — Vous allez me demander ce que je fais là ? fit Langlois avec l’esquisse d’un sourire. D’habitude c’est plutôt moi qui pose les questions, non ?… Vous devez bien penser que l’affaire déborde largement la région de Touraine ? Je suis venu m’entretenir avec le préfet et le sous-préfet de Chinon pour leur donner les informations qui nous sont parvenues. On sait maintenant comment les coupables ont pu fuir.
    — Vous savez où ils sont ?
    — Là nous n’en sommes qu’aux suppositions, en Italie sans doute. Quant aux moyens de quitter la Croix-Haute, ils devaient être prévus depuis longtemps, ce genre d’organisation ne laissait rien au hasard ! Ils sont partis en bateau mais
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