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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain
Autoren: Max Gallo
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mémoire de Sémiramis qui, la première, soumit l’enfance à cette cruelle mutilation […]. C’est outrager la nature de contrarier violemment ses vues, car dès les premiers moments de l’être elle a marqué ces organes comme source de vie, comme principe de génération […].
    « Qu’arrive-t-il ? Les chanteurs ont chassé les philosophes, et les professeurs d’éloquence ont cédé la place aux maîtres en fait de voluptés. On mure les bibliothèques comme des tombeaux…
    « Il fut un temps où Rome était le sanctuaire de toutes les vertus. […] Rome est le centre d’action de l’univers entier. Il est donc naturel que les maladies y sévissent plus qu’ailleurs.
    « Quant à la populace qui n’a ni feu ni lieu, tantôt elle passe la nuit dans les cabarets et tantôt elle dort à l’abri de ces tentures destinées à couvrir les amphithéâtres […]. »
    Faut-il croire Ammien Marcellin ou se souvenir qu’il « existe chez les hommes un penchant à se grossir les malheurs des temps où ils vivent et à s’en dissimuler les avantages [3]  » ?
    En est-il ainsi pour l’Empire romain d’Occident au V e  siècle ?
    Depuis deux millénaires, les acteurs et les témoins − les contemporains des invasions barbares −, en historiens, en débattent.
    D’abord pour tenter de discerner les causes de la chute ou de la transformation de cet empire.
    A-t-il été victime des invasions barbares ?
    « La civilisation romaine n’est pas morte de sa belle mort, elle a été assassinée », affirme un historien [4] qui vient de subir l’occupation de la France par les « Germaniques » hitlériens − Hitler, nouvelle incarnation du roi des Huns, Attila. Mais on conteste ces propos. On affirme : « Les Barbares n’ont pas détruit l’Empire romain d’Occident, l’Empire est mort de maladie interne [5] . »
    Cette querelle oppose donc ceux qui récusent l’idée de chute de l’Empire romain d’Occident, à ceux qui croient à sa lente transformation.
    Un amalgame se serait réalisé entre « Barbares » et « Romains » donnant naissance à de nouveaux royaumes (Clovis, roi des Francs, est baptisé à la fin du V e  siècle) caractéristiques d’une Antiquité tardive porteuse de la civilisation médiévale.
    Dès lors il serait injuste et erroné de stigmatiser les « invasions barbares ». Ces peuples (Goths, Wisigoths, Ostrogoths, Alains, Suèves, Vandales, Huns) n’auraient fait que réagir à l’« impérialisme romain ».
    « L’agressivité de l’Empire romain fut en dernière analyse la cause de sa propre destruction [6]  », va-t-on jusqu’à écrire.
    Louons donc les « Barbares » et, au nom des Romains, faisons repentance !
    Si l’on rêve de construire l’Europe, cette lecture de l’Histoire s’impose. D’ailleurs, quand l’European Science Foundation lance, avec de puissants moyens, une étude internationale, elle intitule cette recherche La transformation du monde romain .
    L’expression « la chute de l’Empire romain » est bannie. Elle impliquerait crise, déclin, décadence, invasions, vols, viols, massacres.
    Mais cette nouvelle vision − œcuménique, rassurante − se heurte aux réalités cruelles de la « migration des peuples », la Völkerwanderung ; et à la fascination que continue d’exercer la désagrégation de l’Empire romain d’Occident.
    En fait quand la civilisation occidentale affronte une crise profonde − ainsi au XVIII e  siècle, au XX e et au XXI e  siècle − elle essaie d’en décrypter les signes, d’en comprendre les causes, d’en imaginer le déroulement et les conséquences, de concevoir les moyens d’y faire face, et d’éviter l’impuissance.
    C’est alors que, dans la recherche de ce qui « nous arrive », on interroge le «  miroir romain  ».
    Il a décrit et parcouru toutes les voies.
    Il reflète plus de mille ans d’histoire.
    Il a mémorisé l’agonie et la fin du monde.
    Miroir romain, annonces-tu en ce XXI e  siècle la chute de notre civilisation ?
    Nous, les lointains héritiers de Rome, marchons-nous − comme elle autrefois − vers notre mort ?

Première partie
    Galla Placidia Augusta

1.
    Elle, Galla Placidia, fille, sœur, et mère d’empereurs romains, ne craignait pas la mort.
    En ce long crépuscule du 15 août 440 de l’ère chrétienne, elle parcourait lentement, entourée de sa garde personnelle, la voie pavée qui traversait la ville de
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