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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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pourquoi il avait commis des meurtres. Sa réponse dénotait une curieuse logique : « Si on a tué une fois, le second, le troisième et tous les autres meurtres suivent plutôt facilement. » Vous, Lady Mathilda, vous avez bien des points communs avec Boso. Vous êtes le Gardien, qui venge toutes les insultes essuyées au fil des ans. Vous prononciez des condamnations à mort contre ces maîtres qui avaient osé envisager d’apporter des changements au collège que vous aviez fondé avec votre frère bien-aimé. Et, en même temps, vous tourmentiez la conscience du roi.
    Lady Mathilda sourit et reposa sa broderie sur la table.
    — Vous avez parlé d’échecs, Sir Hugh. J’aime en disputer une bonne partie : rendez-moi visite un jour et jouez contre moi.
    — Oh, je suis bien sûr que vous avez pris plaisir à votre jeu ! rétorqua le magistrat. Vous étiez autrefois l’espionne du roi : vous aimez les péripéties brutales de l’intrigue. En tout cas, après avoir remis en place le livre qu’Ascham consultait, vous vous êtes sentie en sécurité ; après tout, vous aviez vérifié les papiers de votre frère et supprimé toute référence à sa «  soror mea, parva passera  ». Vous étiez chez vous à Sparrow Hall, vous aviez accès aux papiers et aux manuscrits des morts et aux poisons de Churchley, et vous disposiez de tout le temps voulu pour vous préparer, pour intriguer et vous protéger. Avez-vous jamais pensé que la mort des vieux mendiants pouvait avoir un rapport avec Sparrow Hall ?
    Lady Mathilda se contenta de grimacer.
    — Non, continua Corbett. Je suppose que vous étiez enfermée dans vos vils plans criminels. Peut-être aviez-vous perdu de vue votre but premier – la dispersion des maîtres de Sparrow Hall et la fermeture du collège, simplement pour qu’il soit fondé de nouveau quand vous auriez regagné la faveur du roi – et avez-vous fini par vous intéresser davantage au jeu qu’au résultat. Le meurtre de Langton n’a servi qu’à renforcer la terreur. En tant que Gardien, vous m’avez adressé une missive avant le souper et l’avez donnée à tenir à Langton. Très confiant, il était prêt à accepter n’importe quelle histoire de votre part et vous lui avez suggéré de ne me la remettre qu’à la fin du repas.
    — Les choses auraient pu mal tourner, commenta Lady Mathilda d’un ton songeur.
    — Dans ce cas vous lui auriez demandé de vous la rendre. C’était un pari, mais cela vous amusait. La peur ne ferait que croître et me ferait peut-être paniquer, en même temps le Gardien n’en serait que plus sinistre et puissant. Nous sommes passés dans la bibliothèque. Les serviteurs ont apporté des gobelets de vin blanc. Vous saviez que j’avais l’intention de visiter la pièce après le souper. Peut-être avez-vous donné la lettre à Langton au moment où nous avons quitté le réfectoire : je suivais Tripham, et les autres, y compris mes propres serviteurs, avaient beaucoup bu. Pendant la conversation, vous avez pris le gobelet de Langton, y avez versé la potion et vous êtes assurée que le récipient était à portée de sa main. Langton a bu, est mort, et la lettre a été remise à son destinataire.
    — Est-ce ainsi que Copsale est mort ? intervint Ranulf de but en blanc. Lui avez-vous donné une drogue somnifère pour l’aider à passer dans l’éternité ?
    Lady Mathilda ne prit même pas la peine de répondre.
    — Cela, nous ne pourrons jamais le prouver, dit le magistrat. Mais je suis convaincu que son assassinat était une sentence portée contre un homme qui s’était permis de soulever des questions et avait envisagé de changer la marche des choses à Sparrow Hall.
    Corbett s’apprêtait à continuer quand on frappa à la porte. Il fit signe à Ranulf d’ouvrir et Tripham entra.
    — Sir Hugh, quelque chose ne va pas ?
    — Oui et non, répondit Corbett. Messire Alfred, je préférerais que vous restiez en bas. Oh, et si Maître Moth revient, retenez-le sous un prétexte quelconque.
    Tripham allait protester, Corbett leva la main.
    — Messire Alfred, je ne serai pas long. Je vous le promets !
    Ranulf referma la porte derrière lui. Lady Mathilda fit mine de se lever, mais Corbett l’en empêcha d’un geste.
    — Je pense qu’il vaut mieux que vous restiez où vous êtes. Dieu sait ce que recèle cette chambre : un couteau, une arbalète, du poison ? Il y a bien des poisons, n’est-ce pas, à Sparrow
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