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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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descendre par une fenêtre, de traverser la cour et de sauter par-dessus le mur.
    — Mais il ne sait ni lire ni écrire.
    — Oh, je crois qu’il était l’homme idoine pour votre plan. Il est jeune, adroit et vigoureux. Il pouvait se glisser comme une ombre dans les rues et les ruelles d’Oxford. Et si on le lui demandait, se déguiser pour jouer un rôle, celui d’un mendiant par exemple...
    — Quoi qu’il soit, Sir Hugh, il ne sait ni lire ni écrire.
    — Bien sûr. C’est pour cela que vous avez dessiné une cloche en haut de chaque proclamation. Cela, il le comprenait, et savait où il devait planter le clou.
    Corbett s’interrompit.
    — Chaque proclamation portait le même symbole, et chacune était percée à l’emplacement de ce symbole. Je me suis demandé pourquoi. Maintenant j’en connais la raison.
    Le magistrat fut heureux de voir que Lady Mathilda lui prêtait attention : son aiguille ne transperçait plus sa broderie.
    — Le meurtre est un jeu comme un autre, reprit Corbett. Comme dans une partie d’échecs, vous commencez à jouer et à prévoir vos déplacements. Je ne crois pas qu’à l’origine votre esprit inclinât vers l’assassinat : ce qui vous intéressait davantage, c’était d’attirer l’attention du roi et d’être libre de vos mouvements, ici, à Sparrow Hall... jusqu’à ce qu’Ascham ait des soupçons. Dieu sait pourquoi ou comment. C’était l’ami de votre frère. Lui aussi se souvenait des pamphlets et des écrits de la faction de Montfort. Il vous savait érudite.
    Corbett désigna les doigts maculés de Lady Mathilda.
    — C’est pour cela que vous m’avez arraché votre main quand j’ai voulu la baiser. Un scribe occupé, hein, Lady Mathilda ? Ascham était perspicace. Il savait que le Gardien se trouvait à Sparrow Hall et pouvait aisément accéder aux papiers de Montfort. Peut-être a-t-il formulé des soupçons. Et vous avez donc décidé de le tuer. L’après-midi de sa mort, vous étiez avec Tripham – c’est du moins ce que vous prétendez –, mais je pense que vous avez assassiné Ascham avant de rencontrer le vice-régent. Vous et Maître Moth deviez agir rapidement avant que les soupçons d’Ascham ne deviennent une certitude. Vous êtes descendus dans le jardin désert et là, cachés par la rangée d’arbustes, vous et Moth avez commis cet horrible meurtre. Moth a frappé aux volets, et quand Ascham a jeté un coup d’oeil, il ne l’a pas considéré comme un danger et a ouvert. Mais vous étiez là, vous aussi, dissimulée sous le rebord de la fenêtre ou de côté. Quoi qu’il en soit, vous l’avez tué d’un carreau d’arbalète puis avez jeté à l’intérieur ce morceau de parchemin. Ascham, l’esprit devenant confus, a tenté de griffonner le nom de son meurtrier avec son sang sur ce même morceau de vélin. Il pensait encore à Henry Braose et à Mathilda, sa soeur, la «  Parva Passera  ». Il n’a pu arriver au bout.
    Corbett jeta un coup d’oeil à Ranulf qui fixait la vieille dame. Le magistrat espérait que Moth ne reviendrait pas, bien qu’il fût certain que, le cas échéant, Ranulf n’en ferait qu’une bouchée. Il s’humecta les lèvres.
    — Or, comme dans un jeu d’échecs, on peut commettre des erreurs en se déplaçant. Ascham aurait dû mourir sur le coup, mais vous avez vu dans son dernier message une bonne affaire. On accuserait Passerel. Et vous avez commencé à réfléchir. Ascham et l’intendant étaient amis, et il se pouvait que l’archiviste ait fait part des soupçons qu’il avait à votre égard à Passerel. Alors vous vous êtes arrangée pour qu’un petit legs échoie à David Ap Thomas et à ses écoliers, et le reste fut facile. Ils s’en sont pris à Passerel qui est allé se réfugier à l’église ; mais vous saviez que le roi avait envoyé un de ses clercs à Oxford et qu’il ne fallait pas que Passerel ait l’occasion de me parler. Maître Moth lui a donc apporté un pichet de vin empoisonné et Passerel ne fut plus un danger pour personne. Je sais que c’était bien Moth, car, lorsqu’il est entré à St Michael par la porte latérale, la recluse l’a vu se cogner contre le décrottoir sans qu’il crie. Étant sourd-muet, Moth ne pouvait exprimer sa douleur.
    — Et Langton ? questionna Lady Mathilda.
    — Avant de venir à Oxford, répondit Corbett, j’ai fait pendre un meurtrier appelé Boso. Et avant de le condamner à mort, je lui ai demandé
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