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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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à présent, hein ? Édouard ne me traînera pas devant le Banc du roi. Il se souviendra des jours anciens, fit-elle en se rengorgeant, et des services que j’ai rendus à la Couronne : je crains bien que Lady Mathilda ne se retrouve dans un couvent.
    — Je voudrais du vin, l’interrompit Ranulf. Sir Hugh, un gobelet de clairet ?
    Le magistrat n’était que trop heureux que Ranulf quitte la pièce.
    — Oui, répondit-il.
    — Et un pour moi, valet ! dit sèchement Lady Mathilda.
    Ranulf jeta un coup d’oeil à son maître qui acquiesça.
    — Et ne vous inquiétez pas, lança-t-elle à l’intention de Ranulf, il n’y aura plus de poison !
    Ranulf sortit et elle voulut se lever.
    — Lady Mathilda, je préférerais que vous restiez assise.
    Lady Mathilda obtempéra.
    — Puis-je vous rappeler, Messire, que le roi m’appelle « sa chère et loyale cousine », sans mentionner votre promesse d’indulgence ? Je ne veux pas être arrêtée par ce bouffon de shérif, mais conduite à Woodstock. J’irai en noir et me jetterai aux pieds du souverain : il n’oubliera ni Henry ni sa Mathilda.
    La porte s’ouvrit et Ranulf entra. Il servit le vin. Corbett sirota le sien et Lady Mathilda but d’un air gourmand pendant que Ranulf s’asseyait, le dos tourné à la porte. Par-dessus son gobelet, elle leva les yeux sur Corbett.
    — Vous me conduirez à Woodstock, Corbett. Vous m’avez promis l’indulgence et je sais que vous tenez parole. Vous répéterez votre promesse devant le roi : Édouard comprendra.
    — Et Maître Moth ? l’interrompit Ranulf.
    — Il m’accompagnera : c’est mon serviteur, dit-elle sans prendre la peine de tourner la tête.
    — Bullock est en bas avec Maître Moth, annonça Ranulf. Le shérif aimerait nous parler ; il a dit que c’était des plus urgents.
    Corbett dévisagea Lady Mathilda. Il était mal à l’aise. Le silence de Ranulf et son visage tendu lui faisaient dresser les cheveux sur la nuque.
    — Emmenez-le ! dit Lady Mathilda.
    — Oh, ne vous faites pas de souci !
    Corbett se leva.
    — Ranulf est très exigeant quant à ses fréquentations. Nous allons prendre la clé et vous enfermer.
    Ranulf semblait être sur le point de refuser, mais il se leva. Il enleva la clé de la serrure et ouvrit la porte. Corbett était à moitié sorti quand il comprit qu’il faisait une erreur. Ranulf lui donna une bourrade qui le propulsa dans la galerie. La porte fut claquée, puis verrouillée et barrée.
    — Ranulf !
    Corbett se jeta contre l’huis, sans réussir autre chose que se blesser l’épaule contre le métal serti dans le panneau.
    — Ranulf ! cria-t-il. Pour l'amour de Dieu, je t’ordonne d’ouvrir !
    Mais, pour les occupants de la pièce, Corbett aurait pu être à l’autre bout de la terre. Lady Mathilda se leva à demi, inquiète. Ranulf la repoussa sur sa chaire. Elle le regarda porter la main sur la poignée de son poignard.
    — Vous n’allez pas me tuer ? chuchota-t-elle. Pas une vieille dame ? Pas la chère cousine du roi ? Vous n’allez pas tirer votre arme contre moi ?
    — Je ne vous poignarderai pas, répondit Ranulf en se baissant à côté d’elle, son gobelet de vin toujours à la main. Je veux vous dire, Lady Mathilda, que vous n’êtes pas une femme ! Vous n’avez pas d’âme ! Vous n’êtes que méchanceté et haine !
    — Et je bois à votre santé, Ranulf-atte-Newgate !
    Elle porta le gobelet à ses lèvres et but une gorgée.
    Ses yeux eurent un regard inquiet quand Ranulf, d’une poigne d’acier, lui prit la main. Il se leva, lui tint la tête en arrière et l’obligea à absorber davantage de vin.
    — Et Ranulf-atte-Newgate boit aussi à votre santé ! siffla-t-il. Vous avez demandé du vin, vieille sorcière, buvez le poison à présent !
    Elle se débattit, mais Ranulf la maintenait fermement.
    — Vous avez tué mon ami, chienne assoiffée de sang ! Et, quand j’en aurai fini avec vous, je m’occuperai aussi de Maître Moth !
    Ranulf ignora les tambourinements et les cris de Corbett à la porte. Il tenait toujours le gobelet, les yeux étincelant de rage.
    — Ne faites jamais confiance à un Plantagenêt ! chuchota-t-il. Buvez le poison. Allez en enfer et dites à Satan que c’est moi, Ranulf-atte-Newgate, qui vous y ai expédiée !
    Il retira sa main. Lady Mathilda laissa retomber le gobelet dans son giron où le reste du vin se répandit en une tache sinistre. Elle se leva
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