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La Bataille

La Bataille

Titel: La Bataille
Autoren: Patrick Rambaud
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historiens pour
situer la bataille et ses enjeux. J’ai vite remarqué que les spécialistes
manquaient d’objectivité. À propos de Napoléon, peu d’entre eux restent
froids ; Jean Savant le hait, Élie Faure le vénère, Madelin le chante,
Bainville l’apprécie, Taine le combat, etc. J’ai donc recherché les témoins.
Ceux-là, Balzac les avait sous la main, pour la plupart ils vivaient encore et
pouvaient raconter. Heureusement, ils ont laissé des Mémoires et des souvenirs
écrits. S’ils ont, eux aussi, des sentiments marqués, favorables ou non, ils
nous livrent une foule de détails que je n’aurais osé inventer. À leur suite,
des historiens friands d’anecdotes m’ont fourni le matériel idéal. Ainsi
Lucas-Dubreton rapporte l’histoire de ce porte-aigle de la Garde dont la tête
est arrachée par un boulet : ses économies, des pièces d’or cachées dans sa
cravate, tombent par terre en pluie. Ainsi, le bouillon de cheval mort
assaisonné de poudre à canon, je le dois aux souvenirs de Constant, le valet de
chambre de l’Empereur. Les costumes sont authentiques, les chansons et les
décors aussi, la topographie, la météo, les portraits des principaux
personnages, leurs talents et leurs défauts. Je me suis efforcé de ne pas juger
les soldats. Par exemple, Dorsenne. Si j’en crois les Mémoires de
Thiébault, c’était un parfait imbécile, mais Thiébault n’était pas à Essling et
les exemples qu’il donne sont inadaptés, puis il en rajoute, cela se sent.
    Un roman historique, c’est la mise en scène de faits réels.
Pour cela, à côté des maréchaux et de l’Empereur, j’ai dû placer des
personnages imaginaires ; ces derniers participent au rythme et aident à
la reconstitution. J’ai inventé le moins possible, mais il fallait souvent
partir d’une indication ou d’une phrase pour développer une scène entière.
    Un historien, disait Alexandre Dumas, défend son point de
vue et choisit les héros qui servent sa démonstration. Il ajoutait que seul le
romancier est impartial : il ne juge pas, il montre.
     
    Voici, par thèmes, la liste des livres qui m’ont servi à
ressusciter la bataille d’Essling avec le plus d’exactitude possible. Pour ceux
que j’ai consultés au Service historique des armées, fort de Vincennes,
j’indique la cote sous laquelle ils sont disponibles, précédée de la
lettre V comme Vincennes.
     
     
    1. — Sur la campagne de
1809 et son déroulement.
     
    • Henri Martin, Histoire de France
populaire , tome V, chez Furne, Jouvet et Cie, Paris (sans date).
Rapide, précis, imagé, avec du souffle, Henri Martin donne une idée d’ensemble
incomparable.
    • Cadet-Gassicourt, Voyage
en Autriche, en Moravie et en Bavière fait à la suite de l’armée française
pendant la campagne de 1809, chez L’Huillier, Paris, 1818. Ce livre rare et
précieux a été composé au lendemain de l’Empire par le pharmacien ordinaire de
Napoléon. Récit parfois acide. Cadet-Gassicourt (ou Cadet de Gassicourt) est le
précurseur de la médecine du travail.
    • Tranié et Carmigniani, Napoléon
et l’Autriche, la campagne de 1809, Copernic, 1979. Ce gros album m’a été
indispensable. Le texte est clair et fourmille de détails. Il y a une multitude
de photos, tableaux, croquis, portraits et planches d’uniformes qui m’ont aidé
à imaginer la bataille. En outre, les plans des opérations, au jour le jour,
m’ont évité pas mal d’erreurs sur le mouvement des troupes.
    • Pelet, Mémoires de la
guerre de 1809, tome 3, V. 72905. Récit militaire d’un témoin.
    • Marbot, Mémoires ,
tome I, Mercure de France, 1983. L’un des meilleurs mémorialistes, riche
en détails et en anecdotes. Je lui dois la plupart des indications sur le
maréchal Lannes à Essling, sa blessure, sa mort. Je lui dois aussi le
personnage de Sainte-Croix, auquel il consacre presque un chapitre.
    • Lejeune, Mémoires, de
Valmy à Wagram, V. 40518. Là encore, j’ai peu inventé. Le personnage a
bien existé dans les conditions décrites. C’était un grand peintre et un
officier de liaison de l’état-major, ce qui lui permettait de circuler d’un
bout à l’autre du champ de bataille. Les cerfs emportés par le courant du
Danube, la sentinelle autrichienne qui lui tire dessus au chapitre VI,
tout cela est exact. Ce qui est inventé, c’est sa liaison amicale avec Stendhal
(qui était à Vienne chez le comte Daru) et ses amours
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