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Joséphine, l'obsession de Napoléon

Joséphine, l'obsession de Napoléon

Titel: Joséphine, l'obsession de Napoléon
Autoren: Gérald Messadié
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y compris son frère aîné, François, et la comtesse Fanny, marraine de la petite Hortense.
    Où habitait-il donc ? Comme par coïncidence, chez des amis voisins de Mme de Vassogne.
    À la grande affliction de Mme Renaudin, Rose déposa plainte et gagna l’abbaye de Panthémont, laissant ses enfants à la charge de sa tante. Elle eut tout loisir de réfléchir à l’inconstance des passions et à la misère dont elles se paient. Elle n’en avait pas éprouvé pour son mari, mais elle lui avait donné ce qu’elle avait, son corps, son esprit et sa fidélité.
    De telles méditations inclinent sans doute à la sagesse, mais il était bien tôt dans la vie pour s’y résigner. Les prédictions d’Euphémie hantaient Rose. « Le premier de vos époux est blond, né à la Martinique, mais il habitera l’Europe et ceindra l’épée. Il aura quelques moments de bonheur. Un procès fâcheux vous désunira et par suite de grands troubles dans le royaume de France, il périra de manière tragique. »
    La vision s’était accomplie jusque-là, procès compris. Mais Rose rejeta les vagabondages de son esprit sur la façon dont pourrait périr Alexandre de Beauharnais.
    Ils se revirent le 3 mars 1785 : chez le notaire. Il avait été condamné à ses torts et la séparation fut accordée à son épouse. De temps à autre, elle le considérait à la dérobée, l’oeil sec et froid. Un homme, c’est-à-dire un désir de gloire, soit encore de l’orgueil pétri de vanité.
    Il fut condamné à verser à Rose une pension annuelle de 5 000 livres et elle garderait le douaire qu’elle avait apporté au mariage ; une pension serait également versée à sa fille Hortense. Enfin, la mère garderait Eugène jusqu’à l’âge de cinq ans, après quoi il serait à charge de son père.
    Fin de l’épisode.
    Mme de La Pagerie mère s’était enfin décidée à franchir l’Atlantique, emmenant avec elle sa fille Manette. Elle pleura beaucoup, d’émotion, de compassion pour sa fille et de cette conscience du temps que l’âge allume, comme une veilleuse dans une crypte, chez ceux qui comptent leurs années en dizaines. Comment ne pas se dire que les temps heureux des Trois-Ilets étaient révolus ?
    Manette se prit d’une affection particulière pour sa nièce Hortense, alors âgée de trois ans. Elle n’était pas mariée, et plus encore désireuse de maternité. Hortense était le premier rameau qu’elle eût vu chez les Tascher de La Pagerie. Elle se désola de ne pas connaître Eugène, alors pensionnaire au collège d’Harcourt ; il faisait aussi l’objet des aspirations pédagogiques de son père, car tous les hommes se piquaient alors de cette nouvelle science. Enfin, l’on verrait bien ce que cela donnerait.
    Ces retrouvailles eurent lieu non pas à Paris, mais à Fontainebleau, où Mme Renaudin avait acheté une grande maison. Le lieu devint un centre d’attraction pour les amis du marquis de Beauharnais. Il était peu de jours où la cour devant les remises ne fût occupée par des calèches de visiteurs.
    Un jour, le lieutenant de vénerie de Sa Majesté vint demander si la vicomtesse de Beauharnais souhaitait participer à une chasse. Un peu surprise, ignorant tout de l’affaire, mais flattée et, de surcroît, sachant monter, elle accepta.
    — Nous chasserons le sanglier, madame. Elle acquiesça.
    Et la voilà partie le lendemain sur une jument bavaroise sang chaud, à la robe truitée, qui s’harmonisait à merveille avec la robe brune et le manteau vert sombre de sa cavalière. Le lieutenant la présenta au roi. Rose se félicita des leçons de la marquise de Montesson et fit une révérence sans défaut. Le roi Louis lui fit un compliment, les chasseurs lui décochèrent des regards intéressés, et elle remonta en selle avec l’aide d’un écuyer. L’équipage s’ébranla et elle chevaucha en compagnie de la vicomtesse de Béthizy.
    Les aboiements des chiens les alertèrent, puis les « Taïaut ! » des rabatteurs en tête.
    — Là ! s’écria Rose.
    Un sanglier filait à travers le sous-bois, poursuivi par la meute.
    La vicomtesse de Béthizy poussa un cri et pressa l’allure. Mais l’orage qui menaçait depuis le début de l’après-midi prit alors le parti du sanglier. Une averse sans merci éclata et noya le paysage. En quelques instants, les deux cavalières furent trempées jusqu’aux os. La vicomtesse de Béthizy haleta.
    — Je ne puis plus… Je
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