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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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reposait sur une erreur, la mort de Napoléon, il aurait fallu tromper trop de monde pour réussir. D’ailleurs, l’empire était encore fermement établi, et ce n’était ‘pas un complot, mais une défection lente et générale qui pouvait le détruire. La conjuration de Mallet échoua, et ses chefs furent mis à mort. L’empereur, à son retour, trouva la nation surprise d’un désastre inaccoutumé   ; mais les corps de l’état lui témoignèrent toujours une obéissance sans bornes. Il arriva, le 18 décembre, à Paris, obtint une levée de trois cent mille hommes, donna l’élan des sacrifices, refit en peu de temps, avec sa prodigieuse activité, une nouvelle armée, et se remit en campagne le 15 avril 1813.
    Mais, depuis sa retraite de Moscow, Napoléon était entré dans une nouvelle série d’événements. C’est en 1812 que se déclara la décadence de son empire. La fatigue de sa domination était générale. Tous ceux du consentement desquels il s’était élevé prenaient parti contre lui. Les prêtres conspiraient sourdement depuis sa rupture avec le pape. Huit prisons d’état avaient été créées d’une manière officielle contre les dissidents de ce parti. La masse nationale se montrait aussi lasse de conquêtes, qu’elle l’avait été jadis des factions. Elle avait attendu de lui le ménagement des intérêts privés, l’accroissement du commerce, le respect des hommes, et elle se trouvait accablée par les conscriptions, par les impôts, par le blocus, par les cours prévôtales et par les droits réunis, suites inévitables de son système conquérant. Il n’avait plus seulement pour adversaires le peu d’hommes restés fidèles au but politique de la révolution, et qu’il appelait idéologues, mais tous ceux qui, sans opinions précises, voulaient recueillir les avantages matériels d’une meilleure civilisation. Au dehors, les peuples gémissaient sous son joug militaire, et les dynasties abaissées aspiraient à se relever. Le monde entier était mal à l’aise, et un échec devait amener un soulèvement universel. « Je triomphais, dit Napoléon lui-même, en parlant des campagnes précédentes, au milieu de périls toujours renaissants. Il me fallait sans cesse autant d’adresse que de force… Si je n’eusse vaincu à Austerlitz, j’allais avoir toute la Prusse sur les bras   ; si je n’eusse triomphé à Iéna, l’Autriche et l’Espagne, se déclaraient sur mes derrières   ; si je n’eusse battu à Wagram, qui ne fut pas une victoire aussi décisive, j’avais à craindre que la Russie ne m’abandonnât, que la Prusse ne se soulevât, et les Anglais étaient devant Anvers. » Telle était sa condition   : plus il avançait dans la carrière, plus il avait besoin de vaincre d’une manière décisive. Aussi dès qu’il eut été battu, les rois qu’il avait soumis, les rois qu’il avait faits, les alliés qu’il avait agrandis, les états, qu’il avait incorporés à l’empire, les sénateurs qui l’avaient tant flatté, et ses compagnons d’armes eux-mêmes, l’abandonnèrent successivement. Le champ de bataille, porté à Moscow en 1812, recula vers Dresde en 1813, et autour de Paris en 1814, tant fut rapide ce retour de fortune   !
    Le cabinet de Berlin commença les défections. Le 1 er mars 1813, il se réunit à la Russie et à l’Angleterre, qui formèrent la sixième coalition, à laquelle accéda bientôt la Suède. Cependant l’empereur, que les confédérés croyaient abattu par le dernier désastre, ouvrit la campagne par de nouvelles victoires. La bataille de Lutzen, gagnée, le 2 mai, avec des conscrits   ; l’occupation de Dresde, la victoire de Bautzen et la guerre portée sur l’Elbe, étonnèrent la coalition. L’Autriche, qui était placée depuis 1810 sur le pied de paix, venait de se remettre en armes   ; elle méditait déjà un changement d’alliance, et elle se proposa comme médiatrice entre l’empereur et les confédérés. Sa médiation fut acceptée. On conclut un armistice à Plesswitz, le 4 juin, et un congrès s’assembla à Prague pour négocier la paix. Mais il n’était guère possible de s’entendre   : Napoléon ne voulait pas consentir à déchoir, ni l’Europe à lui rester soumise. Les puissances confédérées, d’accord avec l’Autriche, demandèrent que l’empire fût restreint au Rhin, aux Alpes et à la Meuse. Les négociateurs se séparèrent sans avoir rien conclu. L’Autriche
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