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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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INTRODUCTION
     
    Caractère de la révolution française   ; ses résultats, sa marche. – formes successives de la monarchie. – Louis XIV et Louis XV. – État des esprits, des finances, du pouvoir et des besoins publics à l’avènement de Louis XVI. – Son caractère. – Maurepas, premier ministre   ; sa tactique. – Il choisit des ministres populaires et réformateurs   ; dans quel but. – Turgot, Malesherbes, Necker   ; leurs plans   ; ils rencontrent l’opposition de la cour et des privilégiés   ; ils échouent. – Mort de Maurepas. – Influence de la reine Marie-Antoinette. – Aux ministres populaires succèdent des ministres courtisans. – Calonne et son système   ; Brienne, son caractère, ses tentatives. – Détresse des finances   ; opposition de l’assemblée des notables   ; opposition du parlement   ; opposition des provinces. – Renvoi de Brienne   ; second ministère de Necker. – Convocation des états généraux. – Comment la révolution a été inévitable.
     
    Je vais tracer rapidement l’histoire de la révolution française, qui commence en Europe l’ère des sociétés nouvelles, comme la révolution d’Angleterre a commencé l’ère des gouvernements nouveaux. Cette révolution n’a pas seulement modifié le pouvoir politique, elle a changé toute l’existence intérieure de la nation. Les formes de la société du moyen âge existaient encore. Le sol était divisé en provinces ennemies   ; les hommes étaient distribués en classes rivales. La noblesse avait perdu tous ses pouvoirs, quoiqu’elle eût conservé ses distinctions   ; le peuple ne possédait aucun droit   ; la royauté n’avait pas de limites, et la France était livrée à la confusion de l’arbitraire ministériel, des régimes particuliers et des privilèges des corps. À cet ordre abusif la révolution en a substitué un plus conforme à la justice et plus approprié à nos temps. Elle a remplacé l’arbitraire par la loi, le privilège par l’égalité   ; elle a délivré les hommes des distinctions des classes, le sol des barrières des provinces, l’industrie des entraves des corporations et des jurandes, l’agriculture des sujétions féodales et de l’oppression des dîmes, la propriété des gênes des substitutions, et elle a tout ramené à un seul état, à un seul droit, à un seul peuple.
    Pour opérer d’aussi grandes réformes, la révolution a eu beaucoup d’obstacles à vaincre, ce qui a produit des excès passagers à côté de ses bienfaits durables. Les privilégiés ont voulu l’empêcher   ; l’Europe a tenté de la soumettre   ; et, forcée à la lutte, elle n’a pu ni mesurer ses efforts ni modérer sa victoire. La résistance intérieure a conduit à la souveraineté de la multitude, et l’agression du dehors à la domination militaire. Cependant le but a été atteint malgré l’anarchie et malgré le despotisme   : l’ancienne société a été détruite pendant la révolution, et la nouvelle s’est assise sous l’empire.
    Lorsqu’une réforme est devenue nécessaire, et que le moment de l’accomplir est arrivé, rien ne l’empêche, et tout la sert. Heureux alors les hommes s’ils savaient s’entendre, si les uns cédaient ce qu’ils ont de trop, si les autres se contentaient de ce qui leur manque   ; les révolutions se feraient à l’amiable, et l’historien n’aurait à rappeler ni excès ni malheurs   ; il n’aurait qu’à montrer l’humanité rendue plus sage, plus libre et plus fortunée. Mais jusqu’ici les annales des peuples n’offrent aucun exemple de cette prudence dans les sacrifices   : ceux qui devraient les faire les refusent   ; ceux qui les désirent les imposent, et le bien s’opère comme le mal, par le moyen et avec la violence de l’usurpation. Il n’y a guère eu encore d’autre souverain que la force.
    En retraçant l’histoire de cette importante période, depuis l’ouverture des états généraux jusqu’en 1814, je me propose d’expliquer les diverses crises de la révolution en même temps que j’en exposerai la marche. Nous verrons par la faute de qui, après s’être ouverte sous de si heureux auspices, elle dégénéra si violemment   ; de quelle manière elle changea la France en république, et comment, sur les débris de celle-ci, elle éleva l’empire. Ces diverses phases ont été presque obligées, tant les événements qui les ont produites ont eu une irrésistible
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