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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire
Autoren: Juliette Benzoni
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repos jusqu’à ce que tout
soit accompli. Léonarde s’était alors donné pour tâche essentielle de veiller à
ce que l’enfant de son cœur ne sorte pas de ce dangereux chemin plus blessée
encore qu’elle ne l’était en s’y engageant.
    Quand
les cavaliers arrivèrent devant l’auberge, Léonarde pensa que rien n’avait
changé, du moins en apparence. C’était toujours la même impeccable propreté,
les mêmes rutilances de cuivres et d’étains briqués à grand renfort de son et d’huile
de coude ainsi que le montraient les fenêtres ouvertes dont les petits carreaux
brillaient autant qu’autrefois, les mêmes effluves gourmands qui débordaient
jusque dans la rue et les mêmes dallages de belles pierres blanches du pays que
l’on récurait chaque jour à grande eau. Par contre, le ventre de maître Huguet,
le propriétaire qui vint à leur rencontre, était plus rebondi qu’autrefois et
son haut bonnet blanc, bien amidonné, laissait dépasser des mèches grises...
    Impressionné
par l’allure de Fiora et de Démétrios qui allaient en tête du groupe, le digne
homme fit tous ses efforts pour se plier en deux – sans grand résultat d’ailleurs
– et informa les « nobles voyageurs » que sa maison comme lui-même
étaient tout à leur service si toutefois ils voulaient bien lui confier ce qu’ils
désiraient de lui.
    – Savoir
si la maison est toujours aussi bonne, mon bon cousin, déclara gaiement
Léonarde qui s’était avancée auprès de la jeune femme. Nous sommes des
voyageurs fatigués et... affamés !
    La
stupeur arrondit les yeux et la bouche de Donatien Huguet et il dut faire appel
à ses besicles pour s’assurer qu’il n’avait pas la berlue :
    – Par
tous les saints du paradis ! Léonarde ! Est-ce bien vous ?
    – C’est
bien moi, en chair et en os ! Plus d’os que de chair, d’ailleurs comme
autrefois mais vous, que vous voilà gras et fleuri ! L’image même de la
prospérité ! Pour ne pas dire de l’abondance !
    – Je
ne me plains pas, je ne me plains pas ! La maison marche à souhait et nous
gardons notre réputation...
    Sur
ce, les deux cousins s’embrassèrent avec toute l’effusion que l’on met quand on
ne s’est pas vus depuis longtemps. Les baisers claquaient à la bonne
franquette. Léonarde, cependant, les interrompit pour demander :
    – Et
ma cousine Bertille ? Où est-elle ? J’ai hâte de l’embrasser.
    Le bon
visage épanoui de maître Huguet parut se recouvrir de brume et même une larme
monta à ses yeux :
    – Ma
pauvre femme nous a quittés il y aura quatre ans à la Saint-Fiacre et je n’en
suis pas encore consolé. C’est ma jeune sœur Magdeleine qui m’aide à présent
mais, bien qu’elle ait beaucoup de bonne volonté, elle n’est pas si entendue
que ma Bertille...
    On se
réembrassa avec des larmes des deux côtés car Léonarde était de ceux qui savent
garder leur affection au chaud sans que le passage des années y change quoi que
ce soit. Elle aimait bien Bertille et, à présent, elle la pleurait d’un cœur
sincère. Mais, cette fois, ce fut l’aubergiste qui rompit l’embrassade :
    – Mais
nous sommes là à parler famille, à nous attendrir, et nous faisons languir ces
nobles personnes qui vous accompagnent...
    – Il
y en a une encore que vous connaissez, fit Léonarde en glissant son bras sous
celui de Fiora. Vous souvenez-vous de messire Beltrami, mon cousin ?
    – Comment
aurais-je pu l’oublier ? Un seigneur si généreux, si aimable... et qui
aimait tellement mon coq au vin de Beaune ! Par exemple, il y a belle
lurette que nous ne l’avons vu..,
    – Et
vous ne le reverrez plus, hélas, car lui aussi a quitté ce monde mais voici
donna Fiora, sa fille, dont je suis toujours la gouvernante...
    En
face de cette belle jeune femme dont les grands yeux gris lui souriaient,
maître Huguet joignit les mains avec un étonnement plein de ferveur mais qui
pourtant ne sonnait pas très juste.
    – La...
petite fille qui a été baptisée ici ? Doux Jésus ! Qu’elle est belle !
... comme ma Bertille aurait été heureuse de la voir !
    – Quant
à ce seigneur, ajouta Léonarde, c’est messire Démétrios Lascaris, médecin
personnel de Mgr Lorenzo de Médicis que celui-ci envoie au roi de France. Il y
a aussi son écuyer et... un ami. A présent, tâchez de nous bien loger et de
nous bien nourrir ! ...
    Escorté
de l’aubergiste qui avait retrouvé sa bonne humeur, tout le
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