Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
passé ?
    – Assez
mal. Messire Regnault, une fois réchauffé et réconforté, a jeté feu et flammes.
On a fouillé cette maison, en dépit de mes protestations, pour retrouver l’homme
qui « avait osé s’opposer à la justice du prince » et, bien sûr, on
ne l’a pas retrouvé.
    – C’eût
été étonnant ! fit Léonarde avec un demi-sourire.
    – Moi,
j’ai dit uniquement ce que j’étais censé savoir : le marchand florentin
avait quitté Dijon la veille et à l’aube, sans doute pour se rendre à Paris où
il avait affaires. De l’enfant, ni moi ni ma femme n’avons touché mot, bien que
le sire du Hamel soit fort acharné à la retrouver. Nous n’avons rien su dire
non plus de ce qu’était devenu le Père Charruet sinon qu’il était parti en même
temps que son nouvel ami. C’était d’autant plus facile que nous ne savions
absolument rien de ses intentions.
    – Et
votre parent, le chanoine de Saint-Bénigne qui vous a vendu au poids de l’or sa
vieille litière ? Il n’a rien dit ?
    – Encore
aurait-il fallu que l’on sût l’affaire. Personne n’a même songé à lui...
    – Et
votre personnel qui a néanmoins vu certaines petites choses, à commencer par
mon départ, n’a-t-il pas été interrogé ?
    – Si
fait mais, ajouta maître Huguet d’un air de dignité offensée, vous devriez
savoir, ma cousine, que n’entre pas ici qui veut. Je suis très difficile sur le
choix de mes gens et, une fois qu’ils font partie de la maison, ils se feraient
hacher menu plutôt que de risquer d’en être chassés. On aurait pu penser qu’ils
étaient tous sourds, muets et aveugles. Ils ont juré en chœur que messire
Beltrami était parti pour Paris où il comptait confier à quelque couvent enfant
qu’il avait trouvée...
    – N’a-t-on
pas couru après nous ?
    – Si.
Le prévôt de la ville a envoyé des hommes à vos trousses... mais dans la
mauvaise direction...
    – Eh
bien, mais... tout est pour le mieux ? Pourquoi donc avez-vous si grande
hâte de voir nos talons ? D’autant que l’histoire ne date pas d’hier – ni
même d’avant-hier ! ...
    – Pour
certains, tel messire Regnault, elle est toujours actuelle et s’il venait à
apprendre qu’une jeune femme du nom de Beltrami est à la Croix d’Or...
    -Je ne
vois pas comment il pourrait l’apprendre ? Il habite Autun et ce n’est pas
la porte à côté...
    – Il
habitait Autun quand il était conseiller dans cette juridiction. A présent il
est conseiller du duc et « lieutenant » du chancelier au siège de
Dijon. C’est un personnage important !
    – Diantre !
C’est pour le consoler d’avoir été si fort cocu qu’on l’a ainsi honoré ? En
vérité, on croit rêver ! Et, si je vous ai bien compris, il habite donc
ici ?
    – Pas
dans cette maison mais pas très loin. Il a acheté, rue du Lacet, près de la
Vieille Poissonnerie, la maison d’un ancien chevaucheur du duc Philippe le
Hardi. C’est là qu’il vit depuis près de dix ans et, hormis pour se rendre à la
chancellerie, il n’en sort pour ainsi dire jamais...
    – En
ce cas, pourquoi vous en inquiéter ?
    – Parce
qu’il est très lié avec le fonctionnaire chargé des auberges et des étrangers.
Ce n’est pas à vous que je vais apprendre que nous tenons registre des voyageurs ?
Je ne me vois pas du tout y inscrivant le nom de Beltrami.
    – Eh
bien, ne l’écrivez pas ! répondit vivement Léonarde. Et comme le mien, si
modeste qu’il soit, pourrait peut-être aussi vous compromettre... prenez plutôt
celui du docteur Lascaris ? ... Oui, c’est cela : vous avez reçu ce
soir messire Démétrios Lascaris, médecin grec au service de Mgr Lorenzo de
Médicis, sa nièce, la gouvernante de celle-ci, autrement dit moi, son écuyer
et... son secrétaire ? Cela vous convient ?
    – Le
secrétaire, c’est celui qui était en croupe de l’autre et qui a l’air d’un
paysan ?
    – Soyez
certain que, dès demain, il aura tout à fait l’allure de l’emploi, fit Léonarde
goguenarde. Pour l’instant, évidemment...
    – Qui
est-il ? Je lui trouve un drôle d’air...
    – Ne
vous souciez donc pas de cela ! Si je vous le disais, vous seriez capable
de vous évanouir dans votre marmite et cela gâterait la soupe. Au fait, on vous
réclame là-bas si j’en crois les bruits que j’entends.
    – Je
viens, je viens ! cria maître Huguet qui ajouta, plus bas :
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher