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FBI

FBI

Titel: FBI
Autoren: David Carr-Brown
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américaine, point de salut. Jamais les organisations criminelles n’ont été aussi puissantes qu’aux États-Unis. C’est parce que le pays a été façonné par elles que nous nous devions de consacrer toute une partie de cette saga à la criminalité organisée italienne, traitée par le Bureau en égale avant de devenir sa meilleure ennemie.
    On a beaucoup écrit sur les rapports complexes de Hoover avec le crime organisé. On a dit qu’il répugnait à s’attaquer à aussi forte partie, que la Mafia ne pouvait rêver meilleur directeur du FBI que lui, et qu’en affirmant haut et fort que la Mafia n’existait pas, il lui a permis de se développer et d’atteindre un niveau de puissance et une capacité de nuisance inouïs. Jack Danahy, agent touche-à-tout, nous a permis de comprendre que la réalité était plus complexe et qu’en bon bureaucrate, J. Edgar Hoover modifiait parfois certaines de ses décisions en fonction des humeurs des puissants de Washington.
    À la fin des années 1940, des politiciens véreux étouffent dans l’œuf les premières enquêtes du FBI contre le crime organisé. Au début des années 1960, les familles de Cosa Nostra règnent sans partage sur les vingt-six principales villes américaines. Elles contrôlent des pans entiers du milieu syndical, le trafic de stupéfiants, les prêts à taux usuraires, le racket, les jeux d’argent illicites, les détournements de marchés publics, la prostitution, la pornographie. Elles sont au faîte de leur puissance. Rares sont les groupes criminels qui contestent leur suprématie. Les Irlandais sont contenus à Boston, les triades chinoises et les bandes de trafiquants latino-américains n’ont pas encore envahi l’Amérique du Nord.
    De solides protections politiques et la bienveillance de la CIA, qui a régulièrement recours aux services de mafieux, ont permis à Cosa Nostra d’acquérir une influence considérable. Son chiffre d’affaires est de beaucoup supérieur à la somme de ceux des multinationales de l’indice Dow Jones à Wall Street. Ses parrains les plus en vue pouvaient même se permettre de rêver tout haut d’assassiner un Président des États-Unis (Kennedy).
    Les Agents spéciaux racontent comment, aiguillonné par le Procureur général Bobby Kennedy, Hoover a lâché ses agents aux basques des parrains. On les voit remonter la piste de la Mafia jusqu’à la Maison-Blanche. Néanmoins, l’assassinat du président Kennedy stoppe le FBI dans son élan, Bobby ayant renoncé à s’en prendre au Milieu pour embrasser la cause de l’égalité des droits civils.
    À partir de 1965, alors que l’indifférence a repris le pas, un homme sauve l’honneur du Bureau. C’est une veille connaissance : Neil Welch. Il nous révèle d’étonnantes opérations, ignorées des historiens en dépit de leur importance. Rien d’étonnant à cela puisqu’elles furent conduites à l’insu, sinon contre la volonté de J. Edgar Hoover. À l’époque, le Bureau ne déposait pas encore ses dossiers les plus sensibles aux Archives nationales dans l’éventualité de les rendre publics. Hormis les archives privées de Neil Welch et de ses hommes, quelques articles dans la presse locale de l’époque sont les seules traces concrètes de ces opérations que nous avons pu trouver. Véritable pionnier de la lutte anti-Mafia, Welch inaugure à Buffalo, en 1965, une technique particulièrement efficace, basée principalement sur la surveillance. Ses hommes opèrent en territoire mafieux à la limite de la clandestinité. La méthode une fois au point, Neil Welch l’appliquera, après la mort de Hoover, à Detroit et à Philadelphie quand, après des années d’une indifférence coupable, le FBI se sera décidé enfin à affronter Cosa Nostra.
    On retrouve Neil Welch directeur du Bureau de New York en 1978, à la tête de troupes galvanisées, elles aussi prêtes à partir à l’assaut des cinq familles qui règnent en maîtres sur la ville, après des années d’un assoupissement plus ou moins complaisant.
    Nous sommes allés à la rencontre de cette poignée d’agents qui, dans les années 1970, a entrepris de mettre fin au règne des Parrains en infiltrant les familles des principales métropoles américaines. Nous avons retrouvé des anciens du Vietnam, comme Jules Bonavolonta. Écœurés d’avoir perdu une guerre à cause des politiciens de Washington, ils étaient résolus à gagner la suivante, celle contre le crime
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