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Favorites et dames de coeur

Favorites et dames de coeur

Titel: Favorites et dames de coeur
Autoren: Pascal Arnoux
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quoiqu’il vaudrait mieux écrire « dévêtues », les plus osées toilettes d’Agnès Sorel étant pudiques à côté des leurs –, « elles tenaient un moult fort grand et dissolu état, et le tout aux dépens du roi ».
    Charles VII récompensa les « services » d’Antoinette par l’octroi d’une pension, toutefois inférieure d’un tiers à celle d’Agnès. La jeune femme reçut également le château de La Guerche, au bord de la Creuse, guère éloigné des résidences royales de Preuilly et Pressigny ; le roi s’y installa même en 1454. Elle bénéficia enfin des revenus de la seigneurie d’Issoudun, dont Agnès Sorel avait profité quelques années plus tôt. Antoinette sut aussi ménager l’avenir : devinant que le dauphin Louis se vengerait des conseillers de son père, ses ennemis, quand il serait roi, elle le renseigna sur la situation à la cour dès 1459. Louis XI lui témoigna plus tard sa gratitude avec discrétion.
    Mariée en octobre 1450 au sire André de Villeclerc 21 , premier chambellan du roi, elle en eut deux garçons, nés entre 1451 et 1454. Elle mourut après 1480.
    La science au service de l’histoire
    En octobre 2004, les restes d’Agnès Sorel furent confiés pour examen clinique au service d’anatomie et de cytologie pathologique du centre hospitalier universitaire de Lille. Sous la direction du professeur Philippe Charlier, 22 médecins et scientifiques, aidés par 18 laboratoires, ont établi formellement son âge, les dates de ses grossesses, et un diagnostic définitif : Agnès Sorel mourut en deux ou trois jours d’une intoxication au mercure. On l’utilisait alors pour traiter les maladies intestinales parasitaires et les accouchements difficiles, mais son ingestion massive provoquait des diarrhées. L’équipe du professeur Charlier a découvert que la favorite souffrait d’une ascaridiose, et qu’elle accoucha avant de mourir d’un enfant qui ne vécut pas – on l’enterra avec elle. Agnès succomba d’un « flux au ventre » selon ceux qui l’assistèrent.
    Une question subsiste : s’agit-il d’un crime ou d’une erreur de posologie ? En 1451, on retint l’empoisonnement comme chef d’accusation dans le procès intenté à Jacques Cœur, mais il put s’en disculper ; du reste, pourquoi se serait-il débarrassé d’une femme qui l’avait toujours servi dans l’esprit du roi ? Les soupçons se portèrent aussi sur le dauphin Louis, schéma déjà plus vraisemblable : n’avait-il pas menacé un jour la favorite de son épée ? Les preuves manquent toutefois pour établir sa culpabilité.
    Médecin traitant d’Agnès, Robert Poitevin, l’un des meilleurs du temps, ne paraît pas l’avoir accompagnée à Jumièges. Le praticien qui y soigna la favorite aurait donc pu commettre, de bonne foi, une erreur de posologie.

FRANÇOISE DE CHÂTEAUBRIANT
    « De grande beauté, de grâces qui attirent,
De bon savoir, d’intelligence prompte…» (Clément Marot)
    Née en 1494 ou 1495. Fille de Jean de Foix, seigneur de Lautrec et de Jeanne d’Aydie. Mariée à Morlaix en 1505 ou 1509 à Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant, elle en eut Anne (1508-1521).
    Une « Lolita » au XVI e siècle
    Il y a beaucoup de points mystérieux dans la vie de cette belle femme brune, grande et mince. Elle forma un couple singulier avec Jean de Laval, à commencer par leur mariage, dont la date exacte demeure une énigme. Officiellement fiancée le 4 septembre 1505 à l’âge de onze ans, devant la duchesse Anne de Bretagne, Françoise de Foix aurait soit convolé en justes noces le lendemain, selon l’usage de l’époque, soit en 1509 après plus de trois ans de vie commune et un accouchement ! Cela au su et au vu de toute la haute noblesse de Bretagne… Nubile assez tôt pour se retrouver enceinte à treize ans, elle accoucha d’une fille en 1508. L’acte de baptême rédigé en latin sous-entendait l’irrégularité du couple et jouait adroitement sur les mots, qualifiant la jeune mère d’amie, de compagne (socie seu dilecte) et non d’épouse ( uxoris ). Pourtant prude, Anne de Bretagne toléra le ravissement de cette femme-enfant, son état de concubinage notoire et la naissance hors mariage, qui heurtaient tous les usages ; les épousailles intervenaient plutôt entre seize et dix-neuf ans, et les filles impubères restaient chez leurs parents ou tuteurs jusqu’à ce qu’elles fussent en mesure d’enfanter.
    Cousine de
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