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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890
Autoren: Dee Brown
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qu’il ne leur reste plus un pouce de terrain.
    Puis ce furent les Sauks et les Fox qui, fuyant l’arrivée massive de colons blancs dans la vallée de l’Illinois après la guerre de 1812, traversèrent le Mississippi. Black Hawk, l’un de leurs chefs, refusa de reculer, s’allia avec les Winnebagos, les Potawo-tamis et les Kickapoos, et déclara la guerre aux nouveaux villages de colons. Trahi par une bande de Winnebagos qui s’était laissé corrompre par un chef soldat blanc en échange de vingt chevaux et cent dollars, il fut capturé en 1832, emmené dans l’Est et exhibé aux curieux. Après sa mort en 1838, le gouverneur du Territoire de l’Iowa, récemment créé, réclama son squelette, qu’il installa bien en vue dans son bureau.
    En 1829, Andrew Jackson, que les Indiens appelaient Cou-teau-Aiguisé, prit ses fonctions de président des États-Unis. À l’époque où il était en poste sur la Frontière, il avait à la tête de ses soldats massacré des milliers de Cherokees, de Chickasaws, de Choctaws, de Creeks et de Séminoles. Or, ces Indiens du Sud, encore fort nombreux, s’accrochaient toujours à leurs terres tribales, que des traités signés avec les Blancs leur avaient attribuées pour l’éternité. Dans le premier message qu’il envoya au Congrès, Jackson conseilla vivement qu’ils soient tous repoussés vers l’ouest, au-delà du Mississippi. « Je suggère de délimiter un territoire de bonne taille à l’ouest du Mississippi… qui serait octroyé aux tribus indiennes, tant que celles-ci l’occuperont. »
    L’application d’une telle proposition ne faisait que s’ajouter à la liste déjà longue des promesses faites aux Indiens de l’Est – et invariablement rompues. Jackson n’en était pas moins convaincu que Blancs et Indiens ne pouvant vivre ensemble en paix, son projet permettrait d’aboutir à une promesse définitive qui serait, elle, tenue à jamais. Et le 28 mai 1830, sa proposition devint loi.
    Deux ans plus tard, il nomma un commissaire aux Affaires indiennes rattaché au Département de la Guerre et chargé de veiller à ce que les lois concernant les Indiens soient appliquées correctement. Le 30 juin 1834, le Congrès vota l’ Act to Regulate Trade and Intercourse with the Indian Tribes and to Preserve Peace on the Frontiers (la loi pour la régulation du commerce et des relations avec les Indiens et pour le maintien de la paix sur les frontières). Les territoires se situant à l’ouest du Mississippi et « ne faisant pas partie des États du Missouri et de la Louisiane ou du Territoire de l’Arkansas » devenaient indiens. Aucun Blanc ne serait autorisé à y faire commerce sans licence. Tout négociant blanc aux intentions douteuses se verrait refuser le droit d’y résider. Nul Blanc ne pourrait s’y installer. Enfin, les forces armées américaines seraient chargées d’arrêter toute personne ayant enfreint l’un ou l’autre des articles de la loi.
    Avant même l’entrée en vigueur de l’ Act, une nouvelle vague de colons blancs déferla vers l’Ouest et prit d’assaut les Territoires du Wisconsin et de l’Iowa. Les autorités à Washington furent alors bien obligées de déplacer la « frontière indienne permanente » jusqu’au 95 e   méridien. La nouvelle frontière suivait une ligne allant de Lake of the Woods, sur ce qui correspond aujourd’hui à la frontière entre le Minnesota et le Canada, jusqu’à la baie de Galveston, au Texas, en coupant à travers des territoires devenus depuis le Minnesota et l’Iowa, puis en longeant les frontières ouest du Missouri, de l’Arkansas et de la Louisiane. Pour maintenir les Indiens au-delà du 95 e   méridien et empêcher des Blancs non autorisés de le franchir, des garnisons de soldats furent installées dans des postes militaires – Fort Snelling sur le Mississippi, Fort Atkinson et Fort Leavenworth sur le Missouri, Fort Gibson et Fort Smith sur l’Arkansas River, Fort Towson sur la Red River et Fort Jesup en Louisiane.
    Plus de trois siècles s’étaient écoulés depuis l’arrivée de Christophe Colomb à San Salvador, plus de deux depuis l’installation des colons anglais en Virginie et en Nouvelle-Angleterre. Entretemps, les aimables Tainos qui avaient accueilli Colomb avaient été complètement anéantis et leur civilisation d’agriculteurs et d’artisans détruite et remplacée, du vivant même du dernier des représentants de la tribu, par des
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