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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890
Autoren: Dee Brown
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pas de meilleure nation sur terre, j’en fais le serment à Vos Majestés. Ils aiment leur prochain comme eux-mêmes et leur conversation est toujours douce, affable, accompagnée d’un sourire, et même s’il est vrai qu’ils vont nus, leurs manières n’en sont pas moins bienséantes et dignes d’éloges. »
    Bien sûr, tout cela fut considéré comme un signe de faiblesse, sinon de paganisme, et Colomb, en bon Européen moralisateur, acquit la conviction que ce peuple devait être « contraint à travailler, semer et faire tout ce qu’il est nécessaire de faire, enfin, d’adopter nos mœurs  ». Ainsi, au cours des quatre siècles qui suivirent (1492-1890), des millions d’Européens et leurs descendants entreprirent de faire adopter leurs propres mœurs aux peuples du Nouveau Monde.
    Colomb fit enlever dix de ses aimables hôtes tainos et les ramena en Espagne afin qu’ils soient initiés aux us de l’homme blanc. L’un d’eux mourut peu après son arrivée en Europe, non sans avoir été baptisé au préalable. Les Espagnols étaient tellement contents d’avoir permis l’entrée au Paradis du premier Indien qu’ils se hâtèrent de répandre la bonne nouvelle dans toutes les Antilles.
    Si les Tainos, ainsi que d’autres peuples arawaks, acceptèrent sans résister d’être convertis à la religion des Européens, ils regimbèrent lorsque des hordes d’étrangers barbus se mirent à écumer leurs îles à la recherche d’or et de pierres précieuses. Les Espagnols pillèrent et brûlèrent des villages ; ils enlevèrent des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants et les envoyèrent en Europe pour les vendre comme esclaves. Et lorsque les Arawaks résistèrent, ils répondirent avec leurs mousquets et leurs sabres. Moins de dix ans après l’arrivée de Christophe Colomb sur une plage de San Salvador le 12 octobre 1492, des tribus entières – des centaines de milliers de personnes – avaient été anéanties.
    Les communications entre peuples du Nouveau Monde étant lentes, les Indiens se retrouvèrent en général conquis et envahis par les Européens avant même d’avoir entendu parler des atrocités qu’ils avaient commises, sauf les Powhatans, qui eurent vent des techniques civilisatrices des Espagnols bien avant l’arrivée des Blancs anglophones en Virginie en 1607. Soucieux de s’assurer une période de paix suffisamment longue pour établir une colonie à Jamestown, les Anglais décidèrent donc d’adopter des méthodes plus subtiles. Ils posèrent une couronne dorée sur la tête de Wahunsonacook, rebaptisé pour l’occasion roi Powhatan, et le convainquirent de la nécessité de faire travailler son peuple afin qu’il fournisse des vivres aux colons blancs. Wahunsonacook hésita : devait-il fidélité à son peuple rebelle ou aux Anglais ? Le mariage de sa fille Pocahontas avec John Rolfe le décida : il était plus anglais qu’indien. Après sa mort, les Powhatans se soulevèrent et tentèrent de chasser les Anglais. Mais ils avaient sous-estimé la puissance des armes des Blancs. Des huit mille membres de leur tribu, il n’en resta bientôt plus qu’à peine mille.
    Dans le Massachusetts, si l’histoire débuta d’une manière quelque peu différente, elle se termina pratiquement de la même façon qu’en Virginie. Les Anglais arrivés à Plymouth en 1620 seraient pour la plupart morts de faim sans l’assistance des braves indigènes du Nouveau Monde. Pemaquid, un Samoset, et Massasoit, Squanto et Hobomah, trois Wampanoags, s’autoproclamèrent missionnaires auprès des Pères Pèlerins. Ils parlaient tous l’anglais, l’ayant appris avec des explorateurs débarqués sur leurs rivages quelques années auparavant. Squanto, kidnappé par un marin anglais qui l’avait vendu comme esclave en Espagne, était parvenu grâce à l’aide d’un autre Anglais à s’échapper et à rentrer chez lui. Ses trois compagnons et lui considéraient les colons de Plymouth comme des enfants sans défense. Ils partagèrent avec eux le maïs provenant des réserves de leurs tribus, leur montrèrent comment et où pêcher des poissons, et les aidèrent à survivre au premier hiver. Le printemps venu, ils leur donnèrent des semences de maïs et leur apprirent à les planter et à les cultiver.
    Pendant plusieurs années, les Anglais et leurs voisins indiens vécurent en paix. Mais les bateaux étaient toujours plus nombreux à venir déverser leur cargaison humaine
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