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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890
Autoren: Dee Brown
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réclame la levée de 100 000 soldats pour défendre la Confédération. Le 12 avril, les Confédérés ouvrent le feu sur Fort Sumter. Le 14, Fort Sumter tombe. Le 15, Lincoln demande la constitution d’une armée de 75 000 volontaires. Le 21 juillet, première bataille de Bull Run : les soldats de l’Union se replient sur Washington. Le 6 octobre, les étudiants russes insurgés ferment l’université de Saint-Pétersbourg. Le 25 octobre, la ligne télégraphique entre St. Louis et San Francisco est achevée. Le 5 décembre, dépôt du brevet du revolver Gatling. Le 14 décembre, les Britanniques pleurent la mort d’Albert, prince consort de la reine Victoria. Le 30 décembre, les banques américaines suspendent les paiements en or.

Nos pères ont appris l’arrivée des Américains qui traversaient le grand fleuve en direction de l’Ouest… Puis nous avons entendu parler de la poudre, des pierres à fusil, des armes – d’abord à silex, puis à capsules fulminantes, et maintenant à répétition. Nous avons rencontré les Américains pour la première fois à Cottonwood Mash. Nous avons fait la guerre aux Mexicains et aux Pueblos. Nous avons capturé les mules des Mexicains – beaucoup de mules. Les Américains sont venus commercer avec nous. Quand ils sont arrivés, nous avons organisé une grande fête. Ils ont dansé avec nos femmes. Et nous avons fait du troc avec eux.
    Manuelito, du peuple navajo
    Manuelito fut parmi les chefs navajos qui conclurent des traités avec les Américains. « Alors, raconta-t-il par la suite, les soldats ont construit le fort. Ils nous ont donné un agent qui nous a conseillé de bien nous comporter. Il nous a dit de vivre en paix avec les Blancs, de tenir nos promesses. Les Blancs ont écrit ces promesses, afin que nous ne les oubliions jamais »
    Manuelito essaya de respecter les promesses contenues dans le traité, mais quand les Blancs vinrent brûler les hogans de sa tribu et tuer son bétail à la suite d’une bêtise commise par quelques jeunes Navajos indisciplinés, il en conçut une grande colère. À cause des soldats, sa bande et lui, riches auparavant, étaient devenus pauvres. Pour être ricos à nouveau, ils durent lancer des raids contre les Mexicains, ce qui leur valut de la part de ces derniers le surnom de ladrones, voleurs. Mais la vérité, c’est que depuis toujours les Mexicains volaient les enfants des Navajos pour en faire des esclaves, et que depuis toujours les Navajos répliquaient en razziant les Mexicains.
    Arrivés à Santa Fé, les Américains baptisèrent la région Nouveau-Mexique. Alors, ils décidèrent que les Mexicains devaient être protégés, parce qu’ils avaient désormais la citoyenneté américaine. Étant indiens, les Navajos, eux, n’étaient pas des citoyens. Ainsi, chaque fois qu’ils attaquaient les Mexicains, les soldats faisaient une incursion dans leur territoire pour les punir. Voilà qui avait de quoi rendre Manuelito et son peuple perplexes, voire furieux. Ils savaient en effet que nombreux étaient les Mexicains qui avaient du sang indien. Pourtant, aucun soldat ne les pourchassait pour les punir d’avoir volé des enfants navajos.
    Le premier fort construit en terre navajo se situait dans une vallée verdoyante à l’entrée de Canyon Bonito. Les Américains le baptisèrent Fort Defiance et mirent leurs chevaux à paître sur des terres auxquelles, depuis longtemps, Manuelito et son peuple attachaient un grand prix. Le chef des soldats expliqua aux Navajos que ces pâturages appartenaient désormais au fort, et leur ordonna de faire en sorte que leurs bêtes ne s’en approchent pas. Comme il n’y avait pas de clôture, les Indiens ne purent empêcher leur bétail de s’aventurer dans les prés interdits. Un matin, une compagnie de cavaliers sortit du fort et abattit toutes les bêtes.
    Afin de remplacer leurs chevaux et leurs mules, les Navajos firent un raid contre les troupeaux et les convois de ravitaillement des soldats. Ceux-ci répliquèrent. En février 1860, Manuelito, à la tête de cinq cents guerriers, attaqua les chevaux de l’armée qui broutaient à quelques kilomètres au nord de Fort Defiance. Mais les lances et les flèches de ses guerriers ne purent rivaliser avec les armes des soldats en faction. L’affrontement fit plus de trente victimes, morts ou blessés, parmi les Indiens, qui ne parvinrent à capturer que quelques montures. Au cours des semaines qui suivirent,
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