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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890
Autoren: Dee Brown
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riche vallée du Rio Grande pourrait être attribuée à des citoyens américains et colonisée. En septembre 1862, Carleton émit l’ordre suivant :
    Aucun conseil, aucune discussion ne sera engagée avec les Indiens. Les hommes seront tués, quel que soit le moment ou l’endroit où ils auront été découverts. Les femmes et les enfants pourront être capturés, mais bien entendu il n’est pas question de les tuer .
    Ce n’était pas ainsi que Kit Carson traitait les Indiens, parmi lesquels il s’était fait de nombreux amis à l’époque où il commerçait avec eux. S’il envoya bien ses soldats dans les montagnes, il eut toutefois soin de laisser ouverte la possibilité de communiquer avec les chefs mescaleros. Avant même la fin de l’automne, il avait fait en sorte que cinq chefs puissent se rendre à Santa Fé pour négocier avec le général Carleton. En chemin, deux de ces chefs rencontrèrent un détachement de soldats placés sous le commandement d’un ancien patron de saloon, le capitaine James Graydon, dit Paddy. Graydon feignit l’amitié avec les Mescaleros et leur offrit de la farine et de la viande de bœuf en prévision de leur long voyage. Peu après, non loin de Gallina Springs, ses éclaireurs tombèrent de nouveau sur les Mescaleros. Ce qui se produisit alors n’est pas clairement établi, aucun Mescalero n’ayant survécu. Si l’on en croit le bref récit du chef d’escadron Arthur Morrison : « [L]a transaction a été menée de façon très étrange par le capitaine Graydon (…) et d’après mes informations, il a trompé ces Indiens, est entré dans leur camp, leur a donné de l’alcool, puis il les a abattus, alors qu’eux, bien sûr, pensaient qu’il venait dans un but amical, étant donné qu’il leur avait auparavant offert de la farine, de la viande de bœuf et des provisions. »
    À leur arrivée à Santa Fé, les trois autres chefs indiens, Cadette, Chato et Estrella, assurèrent le général Carleton que leur peuple était en paix avec les Blancs et désirait simplement qu’on le laisse tranquille dans les montagnes. « Vous êtes plus forts que nous, ajouta Cadette. Nous vous avons combattu tant que nous avions des fusils et de la poudre ; mais vos armes sont meilleures que les nôtres. Si vous nous en donnez des semblables et que vous nous laissez partir, nous reprendrons le combat contre vous ; mais nous sommes épuisés ; nous avons perdu tout courage ; nous n’avons plus de provisions, plus de moyens de subsistance ; vos troupes sont partout ; nos sources et nos points d’eau sont soit occupés, soit surveillés par vos jeunes soldats. Vous nous avez chassés de ce qui était notre dernier bastion, le plus solide, et nous avons perdu tout courage. Faites de nous ce que bon vous semble, mais n’oubliez pas que nous sommes des hommes et des braves. »
    Carleton les informa avec dédain que la seule façon pour les Mescaleros d’obtenir la paix, c’était de quitter leurs terres et d’aller s’installer à Bosque Redondo, la réserve qu’il avait fait préparer pour eux au bord du Pecos. Là, ils seraient gardés par les soldats d’un nouveau poste militaire, Fort Sumner.
    Dépassés en nombre, placés dans l’impossibilité de défendre leurs femmes et leurs enfants et s’en remettant à la bonne volonté de Lanceur-de-Lasso Carson, les chefs mescaleros se soumirent aux exigences de Carleton et se laissèrent enfermer à Bosque Redondo.
    Les Navajos avaient observé avec un certain malaise la rapidité et la brutalité avec lesquelles Carleton avait dominé leurs cousins, les Apaches Mescaleros. En décembre, dix-huit des chefs ricos – parmi lesquels Delgadido et Barboncito, mais pas Manuelito – se rendirent à Santa Fé pour y voir le général. C’était la première fois qu’ils voyaient Carleton, Chef-Étoiles. Il avait le visage très velu, le regard féroce, et sa bouche était celle d’un homme dépourvu de tout sens de l’humour. Les chefs lui dirent qu’ils représentaient des éleveurs et des fermiers navajos paisibles qui ne voulaient pas la guerre. Sans l’ombre d’un sourire, Carleton leur déclara : « Vous n’aurez pas la paix tant que nous n’aurons que votre parole pour la garantir. Rentrez chez vous et dites cela à votre peuple. Je n’ai aucune foi dans vos promesses. »
    Au printemps 1863, les Mescaleros qui ne s’étaient pas enfuis au Mexique avaient été parqués à Bosque Redondo. En avril,
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