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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola
Autoren: Edmond Lepelletier
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qu'une vanité. Elle croulera le jour où tous les esprits virils refuseront d'entrer dans une compagnie dont Molière et Balzac n'ont pas fait partie...
    Un sage dicton veut qu'on ne crie jamais, à portée d'une source :
    «Fontaine, je ne boirai pas de ton eau !» car la soif peut venir, et c'est un engagement téméraire et regrettable quand on ne veut pas le tenir par la suite, surtout quand c'est la fontaine elle-même qui dispose de son eau, ne laissant se désaltérer que ceux qui lui conviennent.
    Zola eut aussi un instant l'idée d'être candidat aux élections législatives. On lui offrit un siège dans le cinquième arrondissement de Paris, circonscription de M. de Lanessan, devenue vacante par sa nomination en Indochine, et il fut sur le point d'accepter. Il hésita cependant. On chercha à l'entraîner. Il finit par décliner l'offre, en ajoutant qu'il avait beaucoup de besogne en cours, et qu'il ne se sentait point alors de taille à faire un député. Il réservait toutefois l'avenir, en disant que plus tard, si on lui offrait un siège de Sénateur, il serait probablement disposé à l'accepter. A défaut de l'Académie, aujourd'hui la Chambre et le Sénat lui fussent devenus d'un accès facile. Mais la mort n'a pas permis que ces ambitions avouables et justifiées fussent satisfaites.
    Les goûts, les plaisirs, les manies de Zola ne prêtent guère à l'anecdote et à la curiosité. On sait qu'il fuyait le monde, qu'il n'allait au théâtre que professionnellement, et qu'en somme il a toute sa vie eu les habitudes et le train de vie d'un bourgeois. Il était assez gros mangeur.
    Il se mit cependant au régime sec, très rude à soutenir, lorsque, avec sa force de volonté coutumière, il entreprit de combattre l'obésité. Il n'eut aucune aventure galante intéressante. On ne lui connut que sa liaison rappelant les amours des patriarches. Il était casanier en tout. Il aimait beaucoup les animaux. Durant son séjour à Londres, il visita avec émotion, et ce fut le monument qui peut-être l'intéressa la plus, le cimetière des chiens aménagé et entretenu par la duchesse d'York.
    Il aimait beaucoup les chiens. Il écrivait à Henry Céard, de Médan, le 5 juin 1889 :
       ... J'ai toutes les peines du monde à avoir l'âme calme. Mon pauvre petit Fanfan est mort, dimanche, à la suite d'une crise affreuse.
       Depuis six mois, je le faisais manger et boire, et je le soignais comme un enfant. Ce n'était qu'un chien, et sa mort m'a bouleversé.
       J'en suis resté tout frissonnant...
    Il éprouva une douleur vive, quand il perdit, étant en exil, un petit chien qu'il aimait, Perlinpinpin, mort du désespoir de ne plus revoir son maître.
    Il écrivit, à ce propos, à Mlle Adrienne Neyrat, directrice du journal l'Ami des Bêtes, la touchante lettre suivante :
       Mademoiselle,
       Je vous envoie toute ma sympathie pour l'oeuvre de tendresse que vous avez entreprise, en faveur de nos petites soeurs, les bêtes.
       Et puisque vous désirez quelques lignes de moi, je veux vous dire qu'une des heures les plus cruelles, au milieu des heures abominables que je viens de passer, a été celle où j'ai appris la mort brusque, loin de moi, du petit compagnon fidèle qui, pendant neuf ans, ne m'avait pas quitté.
       Le soir où je dus partir pour l'exil, je ne rentrai pas chez moi, et je ne puis même pas me souvenir si, le matin, en sortant, j'avais pris mon petit chien dans mes bras, pour le baiser comme à l'habitude.
       Lui ai-je dit adieu ? Cela n'est pas certain. J'en avais gardé la tristesse. Ma femme m'écrivait qu'il me cherchait partout, qu'il perdait de sa joie, qu'il la suivait pas à pas, d'un air de détresse infinie.
       Et il est mort en coup de foudre.
       Il m'a semblé que mon départ l'avait tué ; j'en ai pleuré comme un enfant, j'en suis resté frissonnant d'angoisse, à ce point qu'il m'est impossible encore de songer à lui, sans en être ému aux larmes. Quand je suis revenu, tout un coin de la maison m'a paru vide. Et, de mes sacrifices, la mort de mon chien, en mon absence, a été un des plus durs.
       Ces choses sont ridicules, je le sais, et si je vous conte cette histoire, Mademoiselle, c'est que je suis sûr de trouver en vous une âme tendre aux bêtes, qui ne rira pas trop.
       Fraternellement,
       ÉMILE ZOLA.
    Zola était très fier de sa qualité de membre de la Société protectrice des animaux.
    Il écrivait à ce sujet, en 1899, de
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