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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola
Autoren: Edmond Lepelletier
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Mais, en vérité, pour faire de la place aux autres, il m'est impossible de renoncer à toute une ligne de conduite que je crois digne, et que d'ailleurs les faits m'imposent.
       Ma situation est simple.
       Du moment qu'il y a une Académie en France, je dois en être. Je me suis présenté, et je ne puis pas reconnaître que j'ai tort de l'avoir fait. Tant que je me présente, je ne suis pas battu. C'est pourquoi je me présenterai toujours.
       Quant aux quelques amis littéraires, que je suis heureux et fier de posséder à l'Académie, et que je gêne, dites-vous, ils sauront garder toute la liberté de leur conscience, j'en suis convaincu. Je ne leur ai jamais rien demandé, et la première chose que je leur demanderai sera de voter pour Bourget, le jour où il se présentera.
       Cordialement à vous.
    Il apporta, dans cette poursuite d'un siège académique, un acharnement, qui suscita sans doute des résistances sérieuses, plus tenaces qu'on aurait dû s'y attendre.
    D'ordinaire, l'Académie, après un stage plus ou moins prolongé, finit par s'amadouer et accorde à la persévérance, qui est pour elle le plus flatteur des hommages, ce qu'elle avait cru tout d'abord devoir refuser à l'impatience, à la présomption, et même au talent trop sûr de lui-même. Ce fut comme un duel. Zola finit, son insistance étant devenue agressive, par décourager plusieurs des académiciens qui le soutenaient. Il perdait des voix à chaque candidature nouvelle. Un jour, il y avait trois fauteuils vacants. Zola hardiment se porta à tous. Il subit un échec triple. Il persista dans son intention de braver de nouveau l'hostilité de l'Illustre Compagnie. Voici la déclaration nette et franche qu'il publia après ce retentissant insuccès :
       Je savais que je ne serais pas élu. Que ferai-je maintenant ? La question ne se pose pas pour moi, ou plutôt elle est résolue d'avance.
       Tout à l'heure j'écrirai au secrétaire perpétuel de l'Académie française que je reste candidat au fauteuil d'Ernest Renan, et que je pose ma candidature au fauteuil de John Lemoinne.
       Je reste candidat, et je serai candidat toujours. De mon lit de mort, s'il y avait alors une vacance à l'Académie, j'enverrais encore une lettre de candidature. Vous savez, en effet, quelle est la position que j'ai prise. Je considère que puisqu'il y a une Académie je dois en être. C'est pour cela que je me suis présenté. Que l'on m'approuve ou que l'on me blâme, il n'en reste pas moins ce fait : j'ai engagé la lutte. L'ayant engagée, je ne puis pas être battu. Or, me retirer serait reconnaître ma défaite. Voilà pourquoi je ne me retirerai pas.
       L'Académie sera donc officiellement avisée de ma candidature toutes les fois qu'elle aura à remplacer un de ses membres.
    Zola avait contre lui des préventions et des coalitions. On lui reprochait d'abord la crudité de certains passages de ses livres, l'argot de l'Assommoir, la Mouquette montrait trop sa lune dans Germinal. Ce n'était pas toutefois une cause absolue d'exclusion. L'Académie avait eu dans son sein des auteurs qui ne reculaient pas devant le terme propre, lequel est d'ailleurs presque toujours le contraire. S'il eût vécu, Zola aurait triomphé certainement de cette répugnance. Est-ce que l'Académie ne vient pas de recevoir, et très justement, le poète puissant et le talentueux auteur qu'est Jean Richepin ? Cependant, la Chanson des Gueux contient des sonorités et des verdeurs dont Zola n'eut pas le monopole.
    La Débâcle et la fausse interprétation donnée à ce livre, où l'on a voulu voir un dénigrement de l'armée, et un mépris de la valeur française, qui n'étaient pas un instant en cause, valurent à l'auteur des animosités invincibles. Ses attaques littéraires, ses succès, l'ostentation avec laquelle il énumérait les tirages de ses livres lui avaient attiré des jalousies d'auteurs aux éditions moins multipliées. Son peu de respect religieux, le nom de Jésus-Christ donné assez maladroitement à son rustre venteux ne furent pas sans lui nuire. Enfin, parmi les causes de ses insuccès répétés, le perpétuel candidat, faisant son examen de conscience et se remémorant ses dédains d'antan, aurait pu comprendre cette phrase fâcheuse écrite dans les Romanciers naturalistes, étude sur Balzac :
       Pourtant la gloriole pousse encore nos écrivains à se parer d'elle (l'Académie) comme on se pare d'un ruban. Elle n'est plus
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